Mardi 7 juin, devant le siège du PS, rue de Solférino

Mardi 7 juin à Paris, pendant plus d’une heure, comme dans plusieurs autres villes de France, le siège du Parti Socialiste fut le siège d’une petite agitation.

Lancée par le journal Fakir, cette initiative fut joyeuse et rondement menée. Peu d’infrastructures : un micro, quelques roses jaunes, des pancartes cartonnées « nous ne voterons plus PS » accrochées aux grilles de l’entrée du bâtiment. On était une bonne centaine. Deux jeunes femmes égrenèrent les promesses électorales de Hollande, foulées au pied à peine le présidentiable devenu président. Les gens prennent le micro tour à tour, expliquant leur motivations pour cette décision de vote. Les prises de paroles se succèdent, virulentes et décidées. Deux cars de police sont là et les flics, habillés en flics simples, sans leur attirail de robocops, écoutent, attentifs. Les gens entament parfois avec eux des discussions.
Derrière, la grande bâtisse du PS est un château mort : pas âme qui vive, pas une tête aux fenêtres. A peine verront nous une ombre furtive, de temps en temps, passer rapidement au large. Après les prises de parole, on n’a pas encore envie de se disperser. Des slogans des récentes manifs sont repris « tout le monde déteste le PS » ; « qui sème la misère récolte la colère » . Des cris sont lancés, parfois repris, parfois non, sous les fenêtres closes : « Sortez de votre trou ! On vous parle ! » ; « Camba en bas ! » ; « Réquisition du bâtiment désert pour les réfugiés » ; « PS, vendu, honte de la gauche ! ».
La rue bourgeoise en est toute animée. Avant de partir, on lance nos roses jaunes mutilées à travers les grilles fermées, sur les pavés de la cour déserte.

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