Expulsion du Transfo et manifestation sauvage dans les rues

| Le Transfo

Le lieu occupé le Transfo a été expulsé ce jeudi 23 octobre 2014 après deux ans d’existence.
Récit heure par heure de l’expulsion, depuis l’arrachage d’une fenêtre par les pelleteuses de la police à la manifestation sauvage et animée le soir même.
La vingtaine d’arrestations qui ont eu lieu se sont à priori toutes terminées le soir même après une simple vérification d’identité.

dernière mise à jour : La vingtaine d'arrestations qui ont eu lieu à l'issu de la manifestation se sont à priori toutes terminées le soir même après une simple vérification d'identité.

L’expulsion du Transfo à 7h le 23 octobre 2014, Bagnolet

Récit heure par heure de l’expulsion

  • 6 h : Les flics entrent dans l’habitation en arrachant une des fenêtres à la pelleteuse !
  • 6h10 : Les habitants sont réunis dans deux pièces et les flics tentent de procéder à des contrôles d’identités.
  • 6h20 : 200 flics au moins en tout. Une partie sont dedans et font le tour des bâtiments.
  • 7 h : Les flics veulent embarquer toutes les personnes sans papier. Les habitant-es refusent de les laisser partir et demandent à ce que tous ou personne ne soit arrêté.
  • 7h20  : Les habitant-es se font tous embarquer par pour refus de présenter leurs papiers. Une vingtaine de personnes est présente en soutien devant.
  • 7h40  : Pas mal de personnes sont arrivées en soutien petit à petit. Il y a environ 60 personnes devant.
  • 7h45  : Les arrêté-es se font embarquer en fourgon escorté-es d’une dizaine de véhicule de police.
  • 8h15  : Les habitant-es sont aux commissariat de Gambetta pour contrôle d’identité.
  • 8h45  : L’huissier refuse de faire rentrer qui que ce soit pour récupérer des affaires. Le dispositif policier commence à bouger.
  • 9 h : L’expulsion est terminée. Les soutiens se retrouvent devant le commissariat de Gambetta.
  • 10 h : Les copains sont sortis du commico.

Suivi du rassemblement de 18h à Gallieni.

  • 18h : 150 à 200 personnes, des tractages et une banderole.
    La présence policière est hallucinante. Des flics devant le Transfo, mais aussi dans tout le quartier, au-dessus du périphérique, au métro, devant le Auchan.
  • 18h30 :Le rassemblement grossit peu à peu, une fanfare démarre, c’est vraiment bien pour un rassemblement le soir-même en semaine.
  • 19h : 300 à 400 personnes partent en manif sauvage et animée en direction du Transfo accompagnées par la fanfare.
  • 19h30 : La manif est partie rue de Paris et remonte du côté de Montreuil. Du monde, bonne ambiance et quelques actions. Pas trop de condés en vue pour le moment.
  • 19h45 : La manif a été coupée très rapidement par une charge et une partie est prise dans une nasse au niveau de Robespierre.
  • 20h : Des camions cellulaires sont arrivés sur place. Les flics font des arrestations au compte goutte. Les gens se mettent plutôt bien en chaîne et restent solidaires. Les condés essaient d’extraire des gens du groupe.
  • 20h45 : Contrôle et photo de toutes les pièces d’identités dans la nasse. Celles et ceux qui ne les présentent pas se font embarquer. Les CRS jouent le rapport de force, et en profitent pour être violents avec ceux qui se sont moqués d’eux ou se sont montré désobéissants d’une manière ou d’une autre. Des gens sont plaqués au sol, d’autres prennent des coups de tonfa.
  • 21h15 : Au moins 10 arrestations. La nasse est toujours en place avec une bonne centaine de personne dedans. Dispositif étrange avec une deuxième nasse après le contrôle d’identité.
  • 22h : Les nasses ont été dispersées en partie vers la porte de Montreuil et en partie vers Croix de Chavaux. Pas de chiffres précis des arrestations, mais probablement assez nombreuses.

La vingtaine d’arrestations qui ont eu lieu se sont à priori toutes terminées le soir même après une simple vérification d’identité.

Fresque visible par tous à l’entrée du Transfo

Sur une parcelle du Transfo, un gros projet immobilier est en cours : plusieurs hautes tours qui vont changer la face du quartier, sans concertation avec les habitants.
Les 3 propriétaires du lieu sont E.D.F. et 2 de ses filiales ; les bâtiments étaient vides depuis 2 ans pour certains et une dizaine d’années pour d’autres.

Un projet collectif s’était monté : outre un bâtiment dédié à l’habitation, 3 bâtiments hébergeaient des activités : projections de films, cantines populaires, soirées de soutien à des luttes sociales, récup’ et distribution de légumes, ateliers, bibliothèque, réunions, infokiosques...

Malgré une procédure longue, la justice a finalement précipité les choses et décidé d’une expulsion sans délai, sans examiner le fond de l’affaire.

C’est loin d’être le seul lieu dans cette situation, à commencer par nos voisins du collectif des Baras (lesbaras[at]squat.net). Les différents rouages du pouvoir (proprio, justice, police, mairie, promoteurs) s’accordent parfaitement lorsqu’il s’agit de mettre au pas les pauvres, les révolté-e-s, les illégales-illégaux, les sans-papiers, les inadapté-e-s... Hiver comme été, de droite ou de gauche, l’État expulse.

Défense du Transfo

Aucune expulsion ne se passera tranquillement. De nouveaux lieux ouvriront !!

Nous nous battrons tant que le capitalisme et l’État existeront, contre toutes les formes de domination !

Paix aux chaumières, Guerre au palais !

Le Transfo
57 avenue de la République
93170 Bagnolet

L’expulsion du Transfo à 7h le 23 octobre 2014, Bagnolet

Note

Pour se faire une idée de ce qu’a pu représenter ce squat, voir cet article récent sur l’expérience du collectif au transfo, ou cet autre article d’entretien, un peu plus ancien : Le Transfo : un espace autogéré, éphémère et sans compromis !.

Mots-clefs : expulsions

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