Les exilés occupent depuis plus d’une semaine un hangar situé à Saint-Ouen, inoccupé depuis longtemps et qui retrouve un peu de vie. Depuis plusieurs jours des soudanais, érythréens, éthiopiens et tchadiens y ont élu domicile. Entre le ménage, l’aménagement des espaces de vie, des chambres et de la cuisine, la vie quotidienne s’organise.
Le collectif fait appel à la solidarité pour apporter couvertures, produits d’hygiène et de quoi cuisiner. Les habitants cherchent également des personnes disponibles pour dispenser des cours de français ; ils projettent d’aménager une salle de cours qui servira aussi à l’aide administrative et juridique.
Ils sont une cinquantaine à espérer pouvoir passer l’hiver sans subir les expulsions à répétition, sous des tentes en plein hiver, sans faire la queue pour se nourrir, sans vivre la nuit avec la menace d’être agressés. Au 29 rue Emile Cordon, ils peuvent à nouveau cuisiner, se reposer et renouer avec la notion de choix, tout simplement.
Cependant, le risque d’expulsion guette toujours. La mairie menace les habitants d’un arrêté de péril imminent. En 2020, un incendie a endommagé une petite partie du bâtiment. La charpente, réparée depuis, ne menace pourtant pas de s’effondrer. Cet arrêté de péril permettrait surtout, et sans autre recours judiciaire, à la mairie et au propriétaire de procéder à l’évacuation immédiate du lieu.
Malgré cette menace qui pèse sur leurs épaules, les habitants s’organisent, tissent des liens avec les voisins et voisines, s’installent petit à petit. En France depuis quelques semaines, quelques mois ou plusieurs années pour certains, souvent sur la route depuis bien plus longtemps, ces personnes trouvent là un lieu pour se reposer et du temps pour s’auto-organiser. Continuons à être à leurs côtés !
Seul le peuple sauve le peuple
Collectif de soutien au 29 rue Cordon à Saint-Ouen
(Crédit photo Anne Paq)