Déplacement collectif et lutte antifasciste avec la DCPB

Appel à un atelier de déplacement collectif ouvert à toutes les personnes sexisées et pensé dans une perspective de lutte antifasciste en contexte électoral, le samedi 5 février à 14H à l’A.E.R.I, 57 rue Etienne Marcel à Montreuil.

Ce début d’année ne s’annonce pas de tout repos. L’extrême-droitisation de l’échéquier politique, qui ne date pas d’hier, se renforce. Le candidat fasciste Zemmour est sur toutes les chaînes de télé, poursuit sa campagne et a des chances de se retrouver au second tour. Les flics sont encore un peu plus confortés dans leur taf de merde. Les fafs prennent eux aussi la confiance, défilent en plein centre de Paris avec des saluts nazi oklm pour la Ste Genneviève, attaquent nos manifs (comme la manif féministe du 20 Novembre à Paris), nos lieux (en décembre, le Bar Le Barricade à Montpellier), des gens random dans la rue etc. Mais surtout, iels se préparent à une guerre contre toutes les personnes ne correspondant pas à leur idée de « race supérieure ». La défaite du contre-meeting à Villepinte, que nous avons débrieffé ensemble, nous a donné quelques perspectives. Face au fascisme, se défendre ensemble.

A la Défense Collective Paris-Banlieues, nous connaissons la violence et les stratégies des flics, nous connaissons les manifs, les émeutes, et tentons de diffuser une culture de la défense de rue dans ce contexte-là. Beaucoup d’entre nous sommes des personnes blanches sexisées (c’est-à-dire exposées à des formes de violences sexistes), qui souhaitons nous organiser contre les élections et le fascisme qu’elles promeuvent. Nous n’avons pas de pratique physique de l’antifascisme, même si nous partageons en partie le point de vue politique antifasciste et sommes disposé.es à soutenir et participer à la lutte antifasciste. Nous voulons rappeler que l’antifascisme comme pratique physique dans la rue ne va pas de soi pour tout le monde, pour de nombreuses raisons. Déjà, on a peur de se faire défoncer, de finir à l’hosto voire pire. Nous avons conscience qu’on ne s’expose pas aux mêmes risques face à un faf que l’on soit une personne blanche ou une personne racisée. Pour nous c’est quelque chose qu’il faut nommer, et qu’on se doit de prendre en compte quand on s’organise ensemble. A la DCPB, on essaie de porter la conflictualité dans la rue en prenant en compte les peurs et limites de chacun.e, et en y travaillant ensemble. Ensuite, on n’est pas à égalité dans la pratique du sport, de l’autodéfense, dans nos rapports à nos corps, à la violence. La pratique de l’antifascisme physique comporte de nombreuses limites, parfois indépassables, comme la non-validité, les passifs de chacun.e concernant les violences que nous subissons ou auxquelles nous sommes exposé.es de par notre condition de genre, d’orientation sexuelle, notre couleur de peau, notre nationalité, notre statut administratif etc. Après, on voit bien que les fafs kiffent ce genre de confrontation virile, gars blanc contre gars blanc en face à face, et tappe au corps à corps. Nous pensons que nous devons choisir quand il est le plus opportun d’intervenir et on veut essayer de le faire dans un contexte que nous produisons, qui nous met plus en confiance. Et ce contexte peut très bien ne pas respecter les codes qu’eux attendent. La pratique du combat à distance, de l’humiliation, l’attaque matérielle et non physique, dans des lieux et des horaires que nous choisissons peuvent être préférables pour beaucoup. Et si nous pensons que différentes pratiques de luttes antifascistes sont possibles, et que les contre-meetings musclés ne sont pas la seule voie pour prendre part à ce combat, des moments de confrontation directe peuvent nous tomber dessus à n’importe quel moment. Ainsi nous voyons la nécessité de diversifier nos pratiques de luttes pour ne pas se limiter -voire éviter- la tappe de rue avec les fafs. Mais nous voyons aussi la nécessité de se préparer autant que possible à celle-ci.

C’est pourquoi nous appelons à un atelier de déplacement collectif public ouvert aux personnes sexisées et qui sera pensé dans une perspective antifasciste. C’est-à-dire ouvert à toutes les personnes qui subissent une forme de sexisme. Surtout, ce déplacement est ouvert et encourage la venue des personnes qui ne font pas de sport régulièrement, qui n’ont pas de connaissance en sports de combats. Rappelons que parfois nous avons tendance à nous sous-estimer et que chacun.e a ses propres techniques d’autodéfense individuelles, même si on ne les reconnait pas comme telles. L’atelier ne sera pas animé par des mecs cis. Il sera constitué de petits exercices favorisant la gestion du stress, le déplacement collectif en manif/action/confrontation, et on y ajoutera des trucs tirés d’exercices de boxe et de combat collectif, notamment sur le placement en bagarre.

L’atelier durera entre 2 et 3 heures. Prendre une petite bouteille d’eau et une tenue confortable. Il sera suivi d’un moment convivial auberge espagnole, ou chacun.e peut ramener des trucs à manger et les partager et où nous pourrons discuter et chiller.
L’atelier aura lieu le samedi 5 février à 14H à l’A.E.R.I, 57 rue Etienne Marcel à Montreuil. Métro 9 arrêt Croix de Chavaux.

Nous rappeleons que la Défense Collective Paris-Banlieues existe depuis presque 3 ans et est un collectif public et ouvert à toustes. Tu peux nous rejoindre ! On s’organise tous les dimanche à 18H dans le local de « La Fabrik » au 23 rue du Docteur Potain. Métro 11 télégraphe. Sonner à l’interphone « La Fabrik », dans le petit passage en face du DOC.
Mots-clefs : auto-défense | antifasciste

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