De Paris à Ayotzinapa : contre les violences d’État, un combat pour la vie !
Manifestation | 25 septembre 2021 | Place de la République | 14h
7 ans après la disparition forcée de 43 étudiants de l’École normale rurale d’Ayotzinapa (Guerrero, Mexique), et en soutien des luttes contre les violences policières et carcérales en France, nous appelons à manifester le samedi 25 septembre 2021 pour exiger vérité et justice pour nos disparu.e.s, nos blessé.e.s, nos mutilé.e.s et nos mort.e.s.
Le Mexique cumule actuellement 90 000 personnes portées disparues et environ 350 000 mort.e.s depuis le début de la « guerre contre la drogue » en 2006. Or, le déploiement de l’armée dans les rues du pays en opération conjointe avec les différentes forces de police, plutôt que d’assurer la paix publique, a intensifié la violence d’État, notamment à l’égard des classes populaires, des femmes, des migrant.e.s et des défenseur.e.s du territoire. Dans le même temps, et souvent en dissimulant ses actions derrière la prétendue lutte contre le trafic de drogue et le crime organisé, l’État mexicain continue de mener ou de cautionner des actions contre-insurrectionnelles, comme en témoigne la disparition, le 11 septembre 2021, de deux membres de l’un des conseils de bon gouvernement zapatistes.
En France, les cas de violences policières ne cessent d’augmenter depuis la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, injustement poursuivis par des policiers. Ces violences systémiques se produisent surtout à l’encontre de personnes racisées et des habitants des quartiers populaires, mais elles s’étendent désormais à tou.te.s celles et ceux qui contestent la politique gouvernementale, comme on a pu le constater lors du mouvement des Gilets Jaunes.
Malgré nos différences géographiques, il s’agit de la même violence : les forces de l’ordre qui pratiquent la disparition forcée au Mexique ont été entraînées par des gendarmes français et les juteux contrats d’armement entre l’Europe et le Mexique se poursuivent comme si de rien n’était. En France, le gouvernement se sert aujourd’hui d’un discours qu’on connait bien au Mexique : si quelqu’un meurt dans un contrôle policier, c’est lui le coupable.
Au Mexique comme en France, l’État tue, et avec la criminalisation des victimes, l’impunité est la règle. Nous avons choisi de nous révolter et de joindre notre digne rage à celle du Réseau d’Entraide Vérité et Justice. Nous tenons à renforcer et à tisser de nouveaux liens de résistance entre les familles des personnes disparues au Mexique et celles des victimes des violences policières et carcérales en France, en bas et à gauche, comme disent les compas du EZLN. Voilà pourquoi nous saluons avec joie l’arrivée imminente en France de la délégation zapatiste aérotransportée « La Extemporánea », dans le cadre du « Voyage pour la vie ». Cette manifestation est donc un nouveau pas dans la longue marche pour notre liberté. Si les puissants ont globalisé la répression et l’impunité, à nous d’internationaliser la résistance et la joyeuse rébellion.
Pour nos 43 camarades d’Ayotzinapa, pour nos deux compas zapatistes, pour Zyed, pour Bouna, pour Ibo, pour Babacar, pour Cédric, pour Lamine, et pour tant d’autres...
Que meure la mort, et que vive la vie !