Creuser le tombeau des JO

Les chantiers du Grand Paris Express se multiplient en Île De France. L’ampleur des travaux semble colossale mais la Société Grand Paris (SGP) semble bien déterminée à livrer ses 68 nouvelles gares et ses 200 km de lignes en plus pour l’échéance des JO 2024. Pour tenir cette cadence effrénée, tout grain de sable venant perturber ce rouleau compresseur néolibéral doit être à tout prix évité. Alors, à nos sabliers !

Une grande partie des travaux à réaliser sont souterrains, ce qui va demander de creuser, beaucoup creuser ! Ces activités souterraines sont source de pollution des sols et des eaux souterraines mais aussi de fragilisation des sols et donc de risques d’effondrement. À cela s’ajoute la nécessité de stocker une masse considérable de déblais (matière extraite) qui peuvent contenir des substances dangereuses. Selon la SGP ce sont environ 43 millions de tonnes de déblais qui vont être produites. L’enjeu du stockage de ces matériaux est donc central. Dans son schéma directeur d’évacuation des déblais, la Société du Grand Paris recense trois types d’installation :

  • 18 installations de stockage des déchets inertes (ISDI), ainsi que 7 ISDI en projet ;
  • 10 installations de stockage des déchets non dangereux (ISDND) ;
  • 3 installations de stockage des déchets dangereux (ISDD).

La plus importante de ces installations se situe en Seine-et-Marne, près de l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, à Villeneuve-sous-Dammartin.
Une nouvelle zone de stockage de déchets inertes est prévue par Bouygues Construction et son partenaire Ghestem sur une réserve naturelle des sites géologiques de l’Essonne, à Saint Hilaire. La résistance locale commence à s’organiser et une manifestation est organisée le 2 mai au départ du rond point d’Etampes sur la D91(https://www.adse-saintescobille.com/)

L’évacuation des déblais est aussi un aspect crucial pour la construction du village olympique des athlètes orchestré par SOLIDEO (société de livraison des ouvrages olympiques). Cette fois ci, c’est par voie fluviale que les déchets sont transportés depuis une nouvelle desserte fluviale installée par VNF (Voies Navigables de France) sur l’Île Saint Denis. Ce ne sont pas moins de 500 000 tonnes de déblais à évacuer en l’espace de 48 mois. Sur sa vidéo promotionnelle, SOLIDEO se targue de la fiabilité de ce moyen de transport « 0 accident, des délais respectés, des stocks de marchandises sécurisés » (https://www.ouvrages-olympiques.fr/fr). A nous de rendre cette publicité mensongère !

Pas d’stockage pas d’déblais, pas d’déblais pas d’travaux, pas d’travaux pas d’JO ?

Note

Cet article est inspiré du texte sorti sur lundi matin : https://lundi.am/Le-gouffre-du-siecle

Localisation : région parisienne

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