"L’organisation informelle n’a donc pas pour but de rassembler tous-tes les compagnon-es derrière le même drapeau ou de réduire l’autonomie des groupes affinitaires et des individualités, mais de faire dialoguer cette autonomie. Elle n’est pas un biais pour faire tout ensemble, mais est un instrument pour donner corps et âme à un projet commun, à travers les interventions particulières des groupes affinitaires et des individualités" Archipel - Affinité, organisation informelle et projets insurrectionnels
Le 7 septembre, le NFP appelle à manifester pour exiger la nomination d’une Première ministre et dénoncer les déclarations « anti-démocratiques » de Macron. Mais devons-nous vraiment nous engager dans un énième mouvement qui risque d’être aussi républicain, réformiste et paternaliste que les autres ?
Plutôt que de critiquer nos camarades qui choisiront d’y participer, interrogeons-nous sur ce que ces mouvements pourraient réellement apporter dans les jours à venir. Peuvent-ils se transformer en quelque chose de plus audacieux, de plus radical, de plus autonome ? La réponse est incertaine. En revanche, ce dont nous sommes sûr-es, c’est que les derniers mois de lutte nous ont montré l’importance de construire une solidarité par la base, notamment une solidarité anarchiste et anticoloniale avec les peuples palestiniens, Kanak et tou-te-s celleux opprimé-es par des forces coloniales dont la France fait partie.
Souvenons-nous de mai dernier, lorsque des manifestations spontanées pour la Palestine ont éclaté. Elles ont marqué une rupture avec le cadre traditionnel, rejetant l’idée de dialoguer avec un État et le considérant désormais comme un obstacle à l’émancipation. Ces manifestations, malgré leurs imperfections, ont brisé une routine établie, notamment après le tragique bombardement du camp de Rafah.
Plutôt que de rester dans l’attentisme espérant des temps meilleurs, un contexte social plus favorable ou on ne sait quoi d’autre, on préfère s’organiser en s’inspirant de ce qui a pu marcher. À Montréal, en plein été, une manifestation autonome a surgi en plein centre-ville, rassemblant une soixantaine de personnes déterminées et détruisant plusieurs vitrines du Scotia bank (complice du génocide). Cette déambulation fut d’une rapidité éclair mais elle a permis d’approfondir nos réflexions sur l’auto-organisation en dehors du cadre légaliste des manifestations déclarées.
« L’enthousiasme suscité par cette nouvelle tactique montre que la communauté est à la recherche d’un nouveau format pour les manifestations. Au-delà des vitrines brisées, l’exploration de ce que les groupes autonomes peuvent faire dans les manifs sans la police laisse entrevoir de nouveaux horizons. Nous pouvons tester de nouvelles tactiques et des mélanges d’anciennes, ou même les délais de réponse de la police dans différentes zones stratégiques de la ville. » Retour sur la manif du soir du 19 juillet
Retrouvons-nous le vendredi 13 septembre à 18h aux Arènes de Lutèce pour discuter et organiser la riposte. Refusons les mots d’ordre pacifiants et construisons une solidarité internationaliste et anticapitaliste.
Viva intifada