Paris : Marche nocturne du 7 mars 2025 : féministes radicales pour une autodétermination totale

| Assemblée féministe Paris - Banlieue

Le 7 mars 2025, rendez-vous à 18h30 à Gare de l’Est pour une marche nocturne féministe radicale organisée dans le cadre de l’Assemblée Féministe Paris-banlieue. En mixité choisie MTPGQF (Meufs, trans, pédé, gouines, queer, folles).

  • Communiqué de l’AG féministe Paris-Banlieue suite à l’interdiction de la manif du 7 par la préfecture

    L’alliance féministe avec la Palestine ne sera pas intimidée !

    Depuis ce lundi 3 mars, le préfet Nunez a entrepris des démarches pour nous intimider en exprimant clairement son intention d’interdire notre manifestation féministe annuelle du 7 mars. Aujourd’hui, il a officialisé cette interdiction, soutenu dans sa démarche par le ministre de l’Intérieur Retailleau. il s’agit de la première fois que cette manifestation se voit interdite. Cette interdiction fait suite à l’annonce de la présence du cortège d’Urgence Palestine et du collectif Samidoun. Cette interdiction s’inscrit dans une répression spécifique : celle de la jonction entre le féminisme et la lutte pour la libération de la Palestine.

    Le préfet Nunez, en entravant notre liberté de manifester, notamment en empêchant la constitution d’un groupe en mixité choisie (femmes, trans, pédés, gouines), participe à une politique liberticide, tant au niveau national qu’international. Dans ce climat de montée de l’extrême droite et de fascisation, il est crucial de rappeler que ce sont d’abord et toujours les minorités qui sont les plus exposées aux violences. Il est donc d’autant plus impératif que ce soit nous, ces minorités, qui fassions entendre notre voix aujourd’hui ! Nous, minorités de genre et de race, sommes en première ligne, victimes du fascisme, du racisme et des violences sexistes, sexuelles et systémiques.

    L’un des slogans qui cristallise toute l’attention est l’appel à la « libération de la Palestine, de la mer au Jourdain ». Un rappel historique semble s’imposer : depuis ses premières utilisations par les palestinien.nes, ce slogan appelle à l’auto-détermination du peuple palestinien, aux retours des réfugié.es et à la libération des prisonnier.ères palestinien.nes. Les tentatives d’y associer des intentions criminelles à l’égard d’une communauté religieuse relèvent d’une instrumentalisation à visée raciste et dangereuse afin de maintenir l’ordre colonial si cher à certain.es !

    Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres des mensonges, faux procès et manipulations visant à criminaliser les mouvements de solidarité avec la Palestine. Puisque c’est évidemment de cela qu’il s’agit : l’interdiction de cette marche est une décision politique qui s’inscrit dans un contexte de répression massive des militant.e.s pro-Palestine. Tουt est fait pour empêcher l’expression de voix et de solidarités antiracistes et anticoloniales. C’est l’énième tentative de censure d’un pouvoir qui n’a eu de cesse, ces dernières années, de disqualifier, traquer et réprimer les minorités et militant.es de ce pays... Cela en laissant impunies les réelles provocations à la haine et attaques que subissent de plein fouet les musulman.nes, les femmes, les trans et autres minorités et en encourageant, au contraire, tout le système des violences systémiques leur égard.

    Il ne s’agit pas seulement d’une marche. Il ne s’agit pas seulement d’une nuit. Il ne s’agit pas seulement d’une interdiction. Il s’agit de défendre l’égalité, la justice, la dignité de tous.tes et pour tous.tes, où que nous soyons. Il s’agit de se battre contre la censure et la tentative de mise sous tutelle des luttes féministes et antiracistes. Il s’agit d’agir ensemble dans un contexte où la montée du fascisme et du fémonationalisme dans nos pays et l’intensification des violences coloniales et génocidaires en Palestine exigent une mobilisation de toutes nos forces.

    M. Nunes n’a en effet pas attendu notre droit de réponse pour statuer publiquement de son souhait d’interdire la marche du 7 mars, ne nous laissant aucune possibilité de réponse face à son argumentaire et ses fallacieux motifs. À ce titre, nous estimons qu’il n’a pas respecté notre droit fondamental à la liberté d’expression, de manifester et à celle de la défense équitable de nos droits. Ainsi, la préfecture de Police de Paris et M. Laurent Nunez restreignent notre liberté de manifester par le biais de suppositions et nous condamne avant même qu’un supposé délit n’ait eu lieu. Une telle mesure nous apparaît non seulement infondée et disproportionnée, mais elle porte également une atteinte grave à notre liberté d’expression et de manifestation.

    Nous estimons primordial de mettre en lumière les actes de cette politique sécuritaire et répressive, qui illustrent bien la fascisation de notre société et renforcent notre conviction de l’importance de notre marche féministe. Une fois de plus, nous dénonçons ce système profondément raciste, islamophobe, misogyne et transphobe.

    Notre marche se veut féministe, antiraciste, anticolonialiste, antisioniste, anti-impérialiste, antipatriarcale, antitransphobe, antiputophobie. Elle est résolument à l’image des féministes, meufs, trans pédé, gouines qui y défilent chaque année depuis 2020.
    Ils ne pourront pas nous censurer et espérer notre passivité face à la montée du fascisme. Nous sommes et serons toujours présent.e.s dans l’espace publique pour répondre, dont le 7 mars au soir, car nous sommes l’assemblée féministe Paris Banlieue.

    Ce gouvernement ne nous censurera pas !
    Stop au fascisme d’État !

Le 7 mars, dans la rue pour un féminisme radical et une autodétermination totale

L’urgence est palpable. En France comme à l’international nous observons des dérives liberticides, une banalisation et une légitimation du racisme, de la colonisation, du sexisme. Dans les urnes et dans les rues, les racistes et fascistes prennent davantage de terrain et s’unissent pour instrumentaliser nos luttes. La montée des groupes fémonationalistes [1], donc racistes et fascistes, dans les espaces féministes nous détournent de nos combats, nourrissent leurs haines et surtout, contribuent à nous diviser. Nos corps, nos idées, nos luttes sont utilisés et bafoués.

Il est urgent de se montrer uni·es, fort·es, prêt·es à ne rien lâcher pour nos droits et pour l’autodétermination de nos vies. C’est pour cela que nous appelons à la marche féministe radicale le 7 mars au soir. Occupons l’espace public, qui nous est trop souvent pris. Crions nos revendications, notre colère contre l’État, le patronat, le patriarcat, le racisme, la colonisation, l’homophobie, et toutes autres formes de dominations et d’oppressions ! Marchons pour nos droits et nos libertés menacées par un État fascisant et la montée de l’extrême droite !

On le voit partout dans le monde : le fascisme a pour première cible les minorités. Et le contrôle des corps est sa priorité. La multiplication des interdiction contre l’IVG, les mesures transphobes et les violences policières sont des menaces à l’encontre de notre droit à disposer de nos corps. Le durcissement des libertés et le contrôle des corps vont de pair avec la fascisation du pouvoir et l’exploitation des corps par le travail au service des dominants : la macronie/l’extrême droite renforcent les inégalités de richesse, abandonnant les classes moyennes et populaires. Ce système dominé par des mesures d’austérité et de casse sociale a pour principale victime les femmes et autres minorités.

Marchons pour réaffirmer que le racisme et l’islamophobie n’ont pas leur place dans nos rues, dans nos luttes, et en solidarité avec nos sœurs, frères, et adelphes discriminé·es, violenté·es en raison de leur couleur de peau, de leurs origines, de leurs papiers ! Ne nous trompons pas de colère, le génocide des Palestinien·nes et le traitement médiatique infâme qui en est fait montrent bien que le système impérialiste et capitaliste servent uniquement les hommes blancs et les colons. La violence d’État, ici et ailleurs, attaque constamment les classes les plus paupérisées, les personnes racisées et les minorités de genre : et sa violence tue. Les politiques migratoires et les frontières tuent, les centres de détention administratives tuent, les préfectures continuent de servir de machine à expulser en refusant constamment les rendez-vous pour des renouvellements de papiers, condamnant des milliers de personnes à la survie. À bas les frontières et les politiques racistes !

Marchons pour nos adelphes, victimes de violences sexistes et sexuelles, en réaffirmant que notre lutte est anticarcérale et anti-flics. À nos sœurs qui ont porté plainte et à celles qui n’y vont pas, nous vous croyons, nous vous soutenons. Pensons à toutes les victimes qui ont vu leur agresseur, leur violeur s’en sortir tranquillement, et à celles qui n’osent pas dire, parfois même à elles-même, ce qu’elles ont vécu. L’impunité commence à changer de camp, mais ne nous laissons pas avoir par un féminisme carcéral qui prend pour alliés la police et le système pénal, et qui sert par conséquent un système raciste pénalisant systématiquement les plus précaires comme les TDS.

L’État répressif et policier est, par essence, un système patriarcal. Le maintien de la violence sexuelle, qui fait partie de l’ordre établi, lui est nécessaire pour perdurer. L’État ne nous sauvera pas. Nous nous sauvons nous-même, nous sommes fort.es et puissant.es, nous nous battons pour un monde où les violences sexuelles et sexistes ne se produiront plus. La prévention, le soin aux victimes et la communauté féministes sont nos outils. À bas la répression, à bas les prisons !

Non à l’instrumentalisation de nos luttes !
Car oui, le féminisme est antiraciste.
Oui, le féminisme est anticolonialiste.
Oui, le féminisme est anti-capitaliste.
Oui le féminisme est anti-transphobie, homophobie, lesbophobie et toute autre forme de queerophobie.
Oui le féminisme est anti-putophobie.
Oui, le féminisme est intersectionnel !

Pour plus d’informations et se tenir au courant sur les possibles changements de lieu :
agfeministe-parisbanlieue-8m@proton.me
@agfeministeparisbanlieue (insta)

Notes

[1fémonationalisme : on définit comme « fémonationalistes » des groupes qui désignent comme agresseurs les hommes étrangers/issus de l’immigration, pour défendre un agenda raciste, islamophobe, colonial et transphobe.

Localisation : Paris 10e

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