L’urgence est palpable. En France comme à l’international nous observons des dérives liberticides, une banalisation et une légitimation du racisme, de la colonisation, du sexisme. Dans les urnes et dans les rues, les racistes et fascistes prennent davantage de terrain et s’unissent pour instrumentaliser nos luttes. La montée des groupes fémonationalistes [1], donc racistes et fascistes, dans les espaces féministes nous détournent de nos combats, nourrissent leurs haines et surtout, contribuent à nous diviser. Nos corps, nos idées, nos luttes sont utilisés et bafoués.
Il est urgent de se montrer uni·es, fort·es, prêt·es à ne rien lâcher pour nos droits et pour l’autodétermination de nos vies. C’est pour cela que nous appelons à la marche féministe radicale le 7 mars au soir. Occupons l’espace public, qui nous est trop souvent pris. Crions nos revendications, notre colère contre l’État, le patronat, le patriarcat, le racisme, la colonisation, l’homophobie, et toutes autres formes de dominations et d’oppressions ! Marchons pour nos droits et nos libertés menacées par un État fascisant et la montée de l’extrême droite !
On le voit partout dans le monde : le fascisme a pour première cible les minorités. Et le contrôle des corps est sa priorité. La multiplication des interdiction contre l’IVG, les mesures transphobes et les violences policières sont des menaces à l’encontre de notre droit à disposer de nos corps. Le durcissement des libertés et le contrôle des corps vont de pair avec la fascisation du pouvoir et l’exploitation des corps par le travail au service des dominants : la macronie/l’extrême droite renforcent les inégalités de richesse, abandonnant les classes moyennes et populaires. Ce système dominé par des mesures d’austérité et de casse sociale a pour principale victime les femmes et autres minorités.
Marchons pour réaffirmer que le racisme et l’islamophobie n’ont pas leur place dans nos rues, dans nos luttes, et en solidarité avec nos sœurs, frères, et adelphes discriminé·es, violenté·es en raison de leur couleur de peau, de leurs origines, de leurs papiers ! Ne nous trompons pas de colère, le génocide des Palestinien·nes et le traitement médiatique infâme qui en est fait montrent bien que le système impérialiste et capitaliste servent uniquement les hommes blancs et les colons. La violence d’État, ici et ailleurs, attaque constamment les classes les plus paupérisées, les personnes racisées et les minorités de genre : et sa violence tue. Les politiques migratoires et les frontières tuent, les centres de détention administratives tuent, les préfectures continuent de servir de machine à expulser en refusant constamment les rendez-vous pour des renouvellements de papiers, condamnant des milliers de personnes à la survie. À bas les frontières et les politiques racistes !
Marchons pour nos adelphes, victimes de violences sexistes et sexuelles, en réaffirmant que notre lutte est anticarcérale et anti-flics. À nos sœurs qui ont porté plainte et à celles qui n’y vont pas, nous vous croyons, nous vous soutenons. Pensons à toutes les victimes qui ont vu leur agresseur, leur violeur s’en sortir tranquillement, et à celles qui n’osent pas dire, parfois même à elles-même, ce qu’elles ont vécu. L’impunité commence à changer de camp, mais ne nous laissons pas avoir par un féminisme carcéral qui prend pour alliés la police et le système pénal, et qui sert par conséquent un système raciste pénalisant systématiquement les plus précaires comme les TDS.
L’État répressif et policier est, par essence, un système patriarcal. Le maintien de la violence sexuelle, qui fait partie de l’ordre établi, lui est nécessaire pour perdurer. L’État ne nous sauvera pas. Nous nous sauvons nous-même, nous sommes fort.es et puissant.es, nous nous battons pour un monde où les violences sexuelles et sexistes ne se produiront plus. La prévention, le soin aux victimes et la communauté féministes sont nos outils. À bas la répression, à bas les prisons !
Non à l’instrumentalisation de nos luttes !
Car oui, le féminisme est antiraciste.
Oui, le féminisme est anticolonialiste.
Oui, le féminisme est anti-capitaliste.
Oui le féminisme est anti-transphobie, homophobie, lesbophobie et toute autre forme de queerophobie.
Oui le féminisme est anti-putophobie.
Oui, le féminisme est intersectionnel !
Pour plus d’informations et se tenir au courant sur les possibles changements de lieu :
agfeministe-parisbanlieue-8m@proton.me
@agfeministeparisbanlieue (insta)