Impertinente du spectacle – t’as pas la gueule de l’Emploi !
Conférence gesticulée
Il y a quelques années, Pôle emploi déclenche une démarche anti-fraude contre moi : mes droits de salariée sont remis en question, tant que je n’ai pas prouvé mon lien de subordination. Pendant ce temps je suis traitée, comme toute personne au chômage qui se respecte, d’assistée, de privilégiée, de glandeuse fraudeuse… bref une scorie de la société. Être chômeuse, c’est pas glamour au pays de la Macronie.
Je suis artiste interprète, je vis de mon métier et à ce titre j’ai accès au régime chômage des intermittents du spectacle. Grâce au SFA (CGT-spectacle) et à la CIP (coordination des intermittent·es et précaires), j’ai réalisé que cette suspicion de fraude dépassait de loin ma petite personne, qu’une chasse était menée contre les chômeureuses, contre la continuité de salaire en cas de perte d’emploi, et contre le cumul emploi-chômage, caractéristique du régime intermittent. On le sait bien, nous, usagers de la sécurité sociale et de l’assurance chômage, nous sommes responsables du soi-disant « trou de la sécu » ! J’ai été propulsée dans l’histoire de la Lutte des classes, les conquêtes des travailleureuses, la création de la Sécurité Sociale, et l’histoire spécifique de l’intermittence du spectacle.
Je me suis donc concocté une tenue de spéléologue improvisée, pour aller explorer ce gouffre légendaire qu’est le trou de la sécu, et explorer les dédales de la Protection sociale en France !
Au programme :
- La Sécu : institution non-capitaliste de protection social
- L’assurance chômage : véritable caisse de salaire transformée en aumône pour les nécessiteux
- l’Intermittence du spectacle : régie révolutionnaire de protection de l’emploi discontinu dans le secteur du spectacle vivant/cinéma/audiovisuel.
3 gros cailloux dans la chaussure des politiques néolibérales, attaqués à coups de hache par nos gouvernements successifs, qui aimeraient les voir disparaître.