Après avoir été repousséEs sur le toit d’un bâtiment, la trentaine d’occupantEs ont dû attendre trois heures sous la pluie battante, sans vivres. Une négociation avec les policiers a commencé. Face aux dangers de chutes, ces derniers ne voulaient intervenir. Au terme de ces trois longues heures, la police accède aux requêtes des étudiantEs : deux amphis sont mis à leur disposition, et on nous promet que la police quittera les lieux.
C’est alors dans une ambiance chaleureuse que toustes (soutiens présents et occupantEs) se retrouvent dans une salle pour faire une assemblée générale et déjeuner tranquillement. Dans la salle, une petite centaine de personnes se réunissent.
Aux alentours de 15h, les CRS reviennent à la charge et interviennent dans les espaces obtenus précédemment : les accès sont bloqués, et un cordon de CRS se forme à l’entrée de la salle occupée. Dans l’incompréhension la plus totale, on cherche à dialoguer avec elleux. Aucune réponse.
C’est à ce moment qu’une charge violente repousse les occupantEs dans la salle, certainEs sont compriméEs, proches de l’asphyxie.
Finalement, les CRS pénètrent dans la salle : tout le monde s’assoit, affichant notre pacifisme. On nous dit qu’aucun mal ne nous sera fait, si nous acceptons de nous rendre unE à unE, en laissant tranquillement notre identité être contrôlée. La raison : « on veut vérifier que vous êtes tous étudiants. »
A cela, nous répondons que c’est à l’administration que nous souhaitons nous adresser, non aux policiers. Cette demande sera ignorée, par la police, comme par l’administration qui ne réagira pas à cette intervention. Cette même administration ayant demandé la fermeture administrative de la faculté, et même de la bibliothèque universitaire alors même que nous sommes en semaine de révisions.
Le refus de donner nos identités est collectif.
Les CRS commencent à prendre de l’espace, resserrant petit à petit l’étau. Les occupantEs se retrouvent confinéEs au fond de la salle, tentant une chaîne humaine. Un premier petit groupe de CRS forcent quelques étudiantEs à sortir, certainEs sont soulevéEs par les cheveux.
La violence ne fait qu’augmenter graduellement : des charges de petits groupes de CRS s’attaquent aux étudiantEs assis par terre, sans défense. Ils ont des gazeuses à la main, et n’hésitent pas à donner des coups de pied dans le tas en gazant à bout portant. Toustes sont évacuéEs violemment, certainEs sont tiréEs par leurs écharpes, complètement étrangléEs.
Il ne reste plus qu’une quinzaine d’étudiantEs dans la salle. On crie : « On veut sortir, laissez nous sortir ! » mais les charges se succèdent.
En somme, plusieurs copainEs interpelléEs (une dizaine), beaucoup de blesséEs (blessures superficielles et graves).
Cette violence n’aurait pu exister si la présidence n’avait pas demandé d’intervention. Or, Mr Balaudé a ouvert grand les portes aux compagnies de CRS sans se soucier du sort de ses étudiantEs, enseignantEs et de son personnel.
Nous exigeons sa démission immédiate, il est intolérable qu’un président de faculté, qui plus est célèbre la commémoration de Mai 68 depuis le début de l’année, permette à la police d’intervenir avec une telle violence au sein même de sa faculté.
Nombreuses sont les images témoignant de la violence inouïe qu’ont subie les étudiantEs, professeurEs, personnel de la faculté de la part des quelques centaines de CRS .
Nous rejoignons l’appel des professeurEs de Nanterre à faire grève demain, en solidarité aux personnes mobiliséEs aujourd’hui.
Plus que jamais, il est impératif de lutter contre la Loi Vidal et contre l’inacceptable répression des forces de l’ordre dans les facultés.
Nous appelons à rejoindre l’assemblée générale organisée par les professeurEs et personnel de Paris X à la faculté de Nanterre en réponse à la répression policière et administrative qui s’est abattue sur les occupantEs, mardi 10 avril à 10h.