La violence et la brutalité de la répression policière ne cessent d’augmenter, et avec elles les blessures infligées aux manifestants. Sur le plan judiciaire, les parquets ont manifestement reçu des instructions pour charger au maximum les manifestants interpellés. Le gouvernement cherche clairement à briser par la force le mouvement de contestation contre la loi travail.
En bref
Durant la journée du 28, la répression policière a été massive. Le matin, plus d’une centaine de personnes ont été prises dans une nasse et interpellées pour une vérification d’identité suite à une action de blocage de l’économie au port de Gennevilliers et au carrefour Pleyel. Deux personnes, dont l’une blessée lors de l’interpellation, ont été placées en garde-à-vue.
Il y a eu des blessures importantes chez les manifestants, tant durant la manifestation l’après-midi, que le soir lors de l’évacuation très violente de la Place de la République. L’équipe médicale est intervenue pour soigner d’innombrables plaies ouvertes, des fractures et des brûlures. De nombreuses blessures ont été provoquées par l’usage ininterrompu des lanceurs de balles de défense et des grenades de désencerclement. Les gaz, particulièrement puissants, ont entraîné de fréquents malaises et crises d’asthme. Les charges et les gazages ont multiplié les épisodes de stress et de panique chez les manifestants.
Le vendredi 29, les deux personnes interpellées le 28 au matin à l’action de blocage sont passées en comparution immédiate devant le tribunal de Bobigny. Défendues par des avocats de Defcol, elles ont demandé un délai pour préparer leur défense. Malgré la demande de détention provisoire par le parquet dans un des cas, les deux manifestants ont été libérés sous contrôle judiciaire en attente de leur jugement.
Le même jour, un manifestant a été jugé en comparution immédiate devant le TGI de Paris. Défendu par un avocat commis d’office, il a été condamné à trois mois de prison avec sursis.
Le samedi 30, une dizaine de personnes majeures, arrêtées le jeudi 28 durant les manifestations, ont été déferrées au palais de justice de Paris. Deux d’entre elles, accusées de dégradations et défendues par des avocats de Defcol, ont été libérées avec une convocation devant le tribunal et un contrôle judiciaire. Huit autres manifestants sont passés en comparution immédiate, tous accusés de violences et principalement de jets de projectiles. Le parquet a systématiquement requis de la prison ferme avec mandat de dépôt et, pour les renvois, de la détention provisoire. Cinq manifestants, parmi lesquels trois étaient défendus par les avocats de Defcol, ont demandé un renvoi de l’audience et ont été libérés sous contrôle judiciaire. Trois personnes, défendues par des avocats commis d’office, ont accepté d’être jugées immédiatement : une a été relaxée, les deux autres ont été condamnées à six et huit mois de prison ferme mais sans mandat de dépôt.
Le même jour, plusieurs mineurs, dont un a été défendu par un avocat de Defcol, ont été présentés devant le juge des enfants.
Le dimanche 1er mai, cinq manifestants, dont deux ont été défendus par les avocats de Defcol, ont été présentés devant le juge des libertés et de la détention. Quatre ont été libérés avec des dates de procès ultérieur. Un manifestant, défendu par un avocat commis d’office, a été incarcéré pour une nuit en attendant son procès en comparution immédiate. Celui-ci doit avoir lieu le lundi 2 mai à 13 h 30 à la 23e chambre.
Un communiqué plus complet sera écrit le plus rapidement possible.
07.53.89.19.10
defcol [@] riseup.net