L’annonce de cette discussion qui aura lieu le dimanche 7 février à 16h aux Fleurs Arctiques, 45 rue du Pré Saint-Gervais, Paris 19e est consultable ici, et on peut trouver les horaires d’ouverture et d’autres informations concernant la bibliothèque ici.
Le 16 octobre, un professeur de collège est décapité à la sortie des cours, par un jeune homme qui s’est considéré comme le « bras armé » de Dieu, qui le punit pour avoir montré, lors d’un cours au programme d’éducation civique et morale sur la liberté d’expression, des caricatures tirées du journal Charlie Hebdo, en particulier la une du journal juste après la fusillade de janvier 2015. Cet assassinat intervient alors que des parents d’élèves, en lien avec des militants islamistes, ont manifesté leur mécontentement et désigné l’enseignant à la vindicte de ceux, parents comme élèves qui auraient été blessés dans leur Foi.
Plus nettement encore qu’après les attentats de janviers 2015, des réactions pavloviennes émergent. Assez logiquement, le gouvernement cherche à rassoir l’autorité républicaine, les enseignants comme missionnaires de la cohésion nationale et de la laïcité. Dans la droit ligne anti-immigrée du PCF des années 60, Mélenchon ravive la haine de l’autre et de l’étranger, relançant un racisme grégaire en stigmatisant explicitement « les tchétchènes ». Sur le site Paris-luttes.info est proposé, publié puis heureusement dépublié un texte qui analyse l’événement comme une situation où le professeur et son bourreau se seraient « entretués », l’un à coups de mots, et l’autre avec un grand couteau. Dans le torchon d’extrême droite « Valeurs Actuelles », le texte sera pris comme exemple pour dénoncer cette gauche qui serait complice des islamistes.
Il est urgent de sortir de ce marasme. Ne pas trouver le moyen de réfléchir à la question largement et si besoin conflictuellement, c’est se laisser prendre en étau entre le racisme, le campisme, le populisme, le républicanisme, la complaisance avec la religion et ses passages à l’acte punitifs et sanglants que justifierait la défense paternaliste de« consciences blessées ». C’est laisser faire l’État, la religion, les dieux et les maîtres... au prix de notre offensivité, du blasphème et de toute possibilité de subversion. C’est pour éviter les prêts-à-penser et parce qu’aucune autre occasion ne semble avoir été proposée (pour le moment) que nous appelons à cette discussion publique, large et ouverte sur les attentats et les réactions qu’ils suscitent.