Avis aux AED
Nous sommes surveillant.e.s dans des établissements de Paris et sa banlieue.
L’année dernière nous avons entendu parler d’une grève entamée par des collègues
de collèges parisiens contre la non reconduction de leurs contrats. Cette
situation ressemblait fort a ce qui s’était produit dans un autre collège un an
auparavant quand la quasi-totalité d’une équipe avait été gentiment congédiée par
leur direction.
Suite a des discussions, nous avons fait plusieurs constats :
Nos situations s’inscrivent dans un mouvement de précarisation plus large :
contrats merdiques, baisses des salaires, départs a la retraite de plus en plus
tardifs... Une évolution que tout le monde peut observer en comparant son entrée
dans le monde du travail a celle de ses parents...
Un constat plus précis : Etre précaire c’est surtout être isolé.e et impuissant.e
en cas de problèmes.
On nous présente le fait d’être paye.e pendant les vacances comme un privilège
alors que chaque heure rémunérée est effectuée, que nous travaillons parfois dix
heures d’affile sans même avoir de pause, que nos CDD peuvent être reconduits
cinq fois plutôt qu’une et que chaque année il faut rester en bon termes avec la
direction et ne pas trop l’ouvrir pour être reconduit.e.s .
On nous considère non qualifié.e.s et interchangeables en entrant dans la
profession (« pions » ?), alors qu’être surveillant.e.s c’est des mois
d’apprentissage, de tâches pédagogiques, administratives et de surveillance en
plus des tâches ponctuelles confiées a l’improviste.
Et la réalité du travail de surveillant.e.s évolue : avant un job d’étudiant.e.s,
les surveillant.e.s sont aujourd’hui aussi des non diplomé.e.s, mères et pères de
familles, précaires en tout genre.
Parce que nous connaissons la réalité du terrain et que nous voulons être capables de nous défendre par nous-mêmes, nous appelons à la création d’un réseau de solidarité, d’infos et de luttes propres aux AED sur Paris et sa banlieue.
Ce sera un outil pour nous rencontrer. Il nous permettra de réagir, de nous mobiliser dans plusieurs bahuts et de s’entraider face aux problèmes qui touchent les précaires, mais aussi de se former entre nous au droit du travail, de partager des éxpériences et d’êtres uni.e.s, visibles et de peser dans nos luttes !
Nous sommes 1400 en Île-de-France et nous ne sommes pas solidaires parce que nous ne nous connaissons pas.
Nous appelons tout.e.s les AED syndiqué.e.s ou non à nous rejoindre
Organisons-nous ! Par les AED ! Pour les AED !