Le gouvernement comme les centrales syndicales doivent comprendre qu’on reste déterminé·e·s. Nous attendions un temps fort syndical pour demain, nous avons été déçu·e·s. Mais ce n’est pas le moment de fléchir, ou alors nous mettrons genoux à terre pour longtemps.
Il y a quelque chose de particulier à comprendre pour les profs, que n’expliquent bien sûr pas les médias, c’est la parfaite cohérence entre la réforme des retraites et celle des lycées et de l’éducation. Car en fait que dit Blanquer ? Acceptez la réforme des retraites et vous serez augmentés pour compenser. Mais la forme d’augmentation qu’il propose, nous n’en voulons pas, elle sera encore pire que la situation actuelle. Déjà, tout le monde a remarqué que l’augmentation soi-disant budgétée est beaucoup trop faible, environ 40€ par mois quand il en faudrait plus de 1 000. Mais surtout, Blanquer ne propose pas d’augmentation de salaire, il propose des primes, qui, bien sûr, ne seront pas données à tou·te·s et pas données sans contreparties. L’idée, c’est de nous faire travailler encore plus, à des tâches périphériques à notre métier. L’idée, c’est de jeter des miettes, les primes, pour pousser les profs à se battre entre eux·elles pour savoir qui en bénéficiera, pour savoir qui sera le·la meilleur·e lèche-bottes du chef pour faire sa sale besogne moyennant rémunération.
C’est toujours la même logique que la réforme, pousser à la guerre de tous contre tous. C’est cette logique que nous refusons. Derrière notre détermination contre la réforme des retraites, il y a aussi la dégradation des conditions de travail, des réformes insensées et inapplicables qui vident notre métier de son sens, un management par l’humiliation et l’infantilisation, la rage impuissante devant les mômes qui se noient… Nous ne serons pas complices de leur abandon.
Voici le dernier communiqué de grève du lycée, daté du 11 décembre.
Communiqué de grève du 11 décembre du lycée Mozart du Blanc-Mesnil
Nous ne lâchons rien !
Nous étions encore plus de trente enseignants à être en grève mardi. Le mouvement se poursuit avec la détermination inébranlable qui l’a vu naitre. Aujourd’hui, nous serons encore nombreux à être en grève et à participer à la manifestation interprofessionnelle du 93 qui partant de La Courneuve rejoindra la préfecture de Bobigny.
Nos revendications restent les mêmes : retrait de la « réforme » des retraites, mais aussi des « réformes » Blanquer qui participent de la même logique odieuse et mortifère de destruction d’un État juste et protecteur pour toutes les générations : jeunes, actifs et retraités, tous sont aujourd’hui menacés par une précarité qui met en danger leurs conditions d’existence et jusqu’à leur dignité.
Nous dénonçons une fois encore la répression dont font l’objet les grévistes et les personnes mobilisées : étudiants empêchés de se rassembler, grévistes empêchés de manifester, intimidations et répression des institutions et des autorités. Ce matin, un collègue enseignant qui manifestait pacifiquement devant un dépôt RAT P à Aubervilliers a été violemment interpellé et mis en garde à vue. Nous demandons sa libération immédiate et sans condition.
Ce matin, devant la place de la Libération en face du lycée Mozart, nous avons constaté une présence policière et administrative inhabituelle clairement destinée à intimider les élèves qui voudraient faire valoir leurs droits en se mobilisant. Dans l’Éducation nationale comme dans d’autres secteurs de la société, nous constatons, inquiets, que les conditions réelles d’exercice de nos droits démocratiques les plus fondamentaux sont insidieusement niées et rognées par les institutions et ceux qui les représentent.
Nous avons d’ores et déjà voté la grève en assemblée générale pour jeudi qui s’annonce déjà comme une nouvelle journée de grève massive au lycée Mozart, comme dans les autres établissements du 93 et du pays. Nous ne lâchons rien ! Soyons toujours plus nombreux jeudi et les jours suivants en grève et en manifestation !