Appel aux comités du 5 mai : Mai 68 est mort, vive 2018 !

Nous appelons à créer des comités locaux partout en France, par quartier ou par ville à partir du 5 mai. Ces comités devront être liées par une base commune nationale, qui pourrait être celle de faire tomber le régime. De nous organiser sans lui.

Mai 68 est mort, Vive 2018

« On voudrait poser une date dès ce soir, le samedi 5 mai, on suggérerait que partout dans les villes dans les quartiers se créent des comités de villes, de quartiers. qu’on laisse tomber les étiquettes et qu’on se rassemblent tous ensemble pour arriver à un grand mouvement le 5 mai. »

Quoi que l’on pense de Ruffin (et pour notre part, pas énormément de bien) ce qu’il a proposé à la bourse du travail le 4 avril est l’élément qui pourrait permettre à ce mouvement de devenir quelque chose de plus.

Le temps des doléances est révolu. Nuit debout a beaucoup parlé, maintenant nous pouvons agir.

Alors oui, ces comités doivent être liée par une base commune nationale, qui pourrait être celle de faire tomber le régime. De nous organiser sans lui.
Ils devront aussi trouver des bases communes locales pour être effectives.

Bien sur il y a le risque éternel de la récupération, et on voit bien comment la france insoumise ou d’autres peuvent être experts dans ce domaine et le préparent dès maintenant.
Mais au lieu de rester à distance pour ces raisons, nous croyons que nous pouvons à la fois empêcher les bureaucrates et réformistes de tout bord de prendre la main sur ces groupes locaux, tout en y insufflant nos propres pratiques et réflexions.
C’est pour cela, que nous devons, dès lors, nous y préparer.
Le 5 mai est une date intéressante car, si elle est relayée massivement, sa visibilité nous permettra de proclamer simultanément la création de ces comités et donc de leurs donner la possibilité d’une grande force numérique.
Cependant, rien ne nous empêche de constituer dès maintenant les embryons de ces assemblées.

Un très juste et très beau texte (Construire et penser l’autonomie) sur le développement de l’autonomie comme préalable à la lutte citait les possibilités de développements de l’organisation hors d’un mouvement.
Cependant le mouvement éclate en ce moment et ce n’est pas le moment de continuer à construire tranquillement. Pas de se croire dans l’urgence et de paniquer non plus.

En région parisienne, que ce soit dans le nord et dans l’est de Paris, à Montreuil, Saint Denis, Ivry, et dans bien d’autres quartiers et partout en France, des solidarités matérielles comme affinitaires existent déjà.

Partout nous nous sommes renforcé.e.s : Par la constituions de liens d’abord, entre syndicats, associations, individu.e.s, travailleur.es.s, collectifs d’exilé.e.s ou de sans papiers, lycéen.e.s, groupes d’ami.e.s.
Par le renforcement de tout un tas de moyens aussi : de cantines populaires, de récup’ régulières de nourritures, de lieux d’organisations, de réquisitions, de canaux de communications.
Mais aussi l’augmentation de questionnements sur les rapports de dominations, qu’ils soient, sexistes, racistes ou de classes, qui entravent notre société mais aussi nos groupes.
Rien n’est aboutit, rien n’est satisfaisant, tout est incroyablement partiel, mais tout avance.

C’est le moment de profiter de tout ce qui a été élaboré auparavant, d’aller plus loin, d’en décupler les possibles.
Et quand (si) le calme revient, on pourra se remettre à construire en s’appuyant sur toutes les énergies qui se sont échappées lors de ce moment.

Pour éviter de rentrer à nouveau dans les incessantes querelles ou dans les limites habituelles des assemblées, il faudra s’unir sur le regroupement des envies plutôt que de se voir comme concurrents.

Le texte précédemment cité fait des propositions claires et inspirantes pour la formation d’assemblées autonomes que pourraient être ces comités :
« Une assemblée constituée d’une très grande diversité d’individus et de structures ne peut aboutir à des consensus d’actions ou d’idées. Les actions proposées par un individu ou une structure, ne doivent pas être soumises au débat dans le cadre de l’assemblée mais doivent conduire à une nouvelle réunion constituée par tout.e.s les intéressé.e.s. (…) Il n’est ainsi pas nécessaire que toute l’assemblée approuve l’action ou le projet, seulement que ce dernier ne rentre pas en contradiction fondamentalement avec un autre, auquel cas les deux groupes qui font la proposition se réunissent avec tou.t.e.s les intéressé.e.s pour trouver un consensus à représenter en assemblée, sans que cette dernière soit entraînée dans un débat contradictoire interminable. »

Nous appelons donc :

  • à créer des comités locaux partout en France, par quartier ou part ville à partir du 5 mai.
  • chaque page internet, chaque journaux, chaque page facebook, chaque syndicat, chaque association, chaque individu.e.s à diffuser l’appel à la création de comité le 5 mai en le reformulant à sa guise pour permettre que le 5 mai, ces comités soient innombrables.
  • à décliner cet appel en vidéos, raps, tags, communiqués, motions, tracts.
  • à, sans plus attendre, partout ou cela est possible, se regrouper pour commencer à préparer la naissance de ces comités du 5 mai.

Faisons de ce mouvement ce qu’il peut être : un instrument nous permettant d’avancer dans nos objectifs : rendre visibles et rejoignables les gens qui entendent changer la marche de ce monde, augmenter leurs nombre en leurs permettant de se rencontrer, changer nos quotidiens et, pourquoi pas, libérer des territoires.

A nous toutes.s

Mots-clefs : blocage | grève | occupation | Mai 1968

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