L’affaire du 8 décembre 2020 est une opération antiterroriste commanditée par le Ministère de l’Intérieur contre des militant·es désigné·es par ce dernier comme des « activistes d’ultragauche » et mis·es en examen pour « association de malfaiteurs terroristes ».
La DGSI, accompagnée d’unités de polices militarisées (GAO, RAID), a procédé à l’arrestation de neufs personnes – que nous réunissons sous la bannière « libertaires » – dont les engagements politiques étaient divers et dans différentes régions : soutien aux familles réfugié·es, projets d’autonomie et de lieux collectifs à la campagne, soutien aux victimes de meurtres d’État, squat d’activités politiques et contre-culturelles, écologie et défense de la cause animale, implication dans des Zones A Défendre, activisme dans la scène punk, féminisme, mouvement Gilets Jaunes, etc. Ce sont des camarades de longue date des luttes sociales.
Les récents évènements ne cessent de prouver la banalisation de l’usage des forces antiterroristes et l’engrenage de violence dans lequel s’enfonce l’État jour après jour. Cela nous rappelle qu’une mesure d’exception finit toujours par s’appliquer massivement et qu’il n’y aura pas de retour en arrière sans que nous n’agissions.
LIRE : L’affaire du 8 décembre : c’est quoi ?
https://soutien812.blackblogs.org/2022/01/30/un-recit-de-laffaire-du-8-12/
C’est pourquoi aujourd’hui nous préparons la mobilisation en vue du procès des inculpé·es du 8/12.
Après plus de deux années d’instruction à charge, le juge d’instruction a décidé de maintenir les accusations de la DGSI. Les inculpé·es, au nombre de sept, passeront devant la Chambre 16 (antiterrorisme) du tribunal correctionnel de Paris pour « délit d’association de malfaiteurs terroristes ». La qualification criminelle n’a pas été retenue mais la dimension terroriste et collective demeure malgré l’absence totale de preuves ni même de liens entre tou·tes les mis·es en examen. Plusieurs d’entre elleux sont également inculpé·es pour « refus de remettre une convention secrète de déchiffrement ».
Le procès se déroulera du 3 au 27 octobre. Et les inculpé·es du 8/12 risquent aujourd’hui encore plusieurs années de prison et des dizaines de milliers d’euros d’amende.
Dans le contexte judiciaire particulièrement violent envers les révolté·es (de Sainte-Soline aux émeutes des jeunes des quartiers populaires, les juges ont eu la main très lourde) et laxiste envers les criminels en uniforme, ce procès risque fortement d’être instrumentalisé par le pouvoir.
Imaginez : LE PROCÈS DE L’ULTRAGAUCHE ! Quelle aubaine.
Sauf que les inculpé·es du 8/12 ne sont pas plus -ultra- que n’importe qui. Iels ont leurs éthiques, leurs modes de vie et leurs idéaux d’émancipation sociale.
Ne laissons pas l’État franchir ce cap ! Un procès politique ne sert pas à punir des individus mais un mouvement. Pour que demain nous ne soyons pas tou·te·s des terroristes, nous appelons donc à la solidarité de toutes les composantes de la contestation sociale.
COMMENT PARTICIPER À LA SOLIDARITÉ ?
Face aux États qui veulent diviser les mouvements de résistance, les amitiés et les camaraderies, les collectifs et toutes les formes d’organisations de la gauche en général, nous revendiquons la solidarité sous toutes ses formes !
Nous vous invitons à faire retentir dans des formes variées notre détermination et notre rage contre leur monde, et notre solidarité avec personnes qui passeront en procès à Paris du 3 au 27 octobre 2023.
Chaque individu, collectif et organisation peut prendre part à cet appel. À sa manière, avec les outils qui lui sont familiers, sa créativité et son imagination ! De la plus fragile à la plus spectaculaire, toutes les actions ont du sens. Et si cela permet de renforcer nos liens, nos réflexions, notre réactivité, alors saisissons cette occasion.
Vous pouvez partager vos solidarités sur : 812support@riseup.net (préférez l’usage de PGP).
- DEUX RASSEMBLEMENTS DEVANT LE TRIBUNAL DE PARIS : le jour de l’ouverture (3/10) et celui du verdict (27/10)
- UNE SEMAINE DE SOLIDARITÉ INTERNATIONALE : On appelle tout.e.s les camarades à se mobiliser du 16 au 23 Septembre 2023
- L’ORGANISATION D’ÉVÈNEMENTS DE SOUTIEN : jusqu’à la fin du procès
- LA MÉDIATISATION DE L’AFFAIRE DU 8/12 : la diffusion de nos communiqués dans vos réseaux sociaux, vos journaux et médias
- LE SOUTIEN FINANCIER : les quatre semaines de procès coûteront plusieurs milliers d’euros à chaque camarade. Ici un cagnotte en ligne : https://www.cotizup.com/soutien-8-12
- LA DIFFUSION DE CET APPEL À VOS ORGANISATIONS CAMARADES