Le mouvement contre la loi Tavail a pris forme courant mars, occupant la rue chaque semaine avec des manifestations étudiantes et lycéennes le matin, puis interprofessionnelles l’après-midi. Dans les universités, des assemblées générales étudiantes ont vu le jour, rassemblant plusieurs centaines de personnes dans de nombreuses facultés. A Tolbiac, dés le 9 mars, une AG inter-luttes a été lancée, afin de dépasser le milieu étudiant et d’ouvrir des espaces de discussion et de rencontre pour et par tou-te-s celles et ceux qui se sentent concerné-e-s et qui ont envie de construire un mouvement politique plus large.
Après l’assemblée houleuse du 9 mars, une seconde AG indépendante de Lutte devait avoir lieu à Tolbiac le jeudi 17 mars à 18 heures. La veille, plusieurs universités avaient annoncé qu’elles seraient fermées administrativement. Le jour dit, l’occupation éphémère de Tolbiac et sa violente évacuation par les forces de l’ordre ont servi de première sommation des autorités à l’adresse du mouvement social.
Les semaines qui ont suivi ont démontré la force du mouvement, qui a su faire les preuves d’une détermination sans faille, mais aussi d’une incroyable volonté d’indépendance par rapport aux logiques militantes traditionnelles. Cette autonomie dans les actes, portée par une partie importante du mouvement, a rencontré une réaction musclée des forces de l’ordre au cours des manifestations suivantes.
Toutes les manifestations depuis le 17 mars font l’objet d’une forte répression, les forces conjointes de police et de gendarmerie n’hésitant pas à recourir à une violence sans retenue, en passant à tabac les lycéen-ne-s et étudiant-es et en tirant sur la foule une quantité impressionnante de grenades en tous genres et de balles de gomme. L’État a également recours de manière systématique à différents corps de flics en civil, opérant sans signe distinctif et avec brutalité, utilisant la terreur et l’arbitraire comme moyen d’action pour intimider les manifestant-e-s et les dissuader de manifester ou de bloquer leurs établissements.
On décompte à l’heure actuelle plus de 500 arrestations sur Paris depuis le début du mouvement, ainsi qu’un nombre sans précédent de blessé-e-s, dont certain-e-s gravement.
Le 9 mai à 13h30 se tiendra au TGI de Paris (chambre 23-1) l’audience en correctionnelle des quatre personnes interpellé-e-s à Tolbiac le 17 mars. Attrapées au hasard parmi la foule par des agents de police en civil, elles sont accusées de violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique.
Nous appelons largement à soutenir tou-te-s les inculpé-e-s du mouvement contrela loi El Khomri, sans préjuger de leur appartenance politique ni de leur culpabilité, pour montrer aux autorités qu’elles n’auront pas raison de notre détermination et de notre volonté de renverser l’ordre des choses.
FAISONS DU 9 MAI LE SYMBOLE DE NOTRE OPPOSITION À LA VIOLENCE D’ETAT !
TOU-TE-S AU TRIBUNAL LE 9 MAI DES 13 HEURES !
Et si le TGI est inaccessible, encerclons l’Ile de la Cité et inondons ses alentours !
Des participant-e-s au mouvement, inculpé-e-s et soutiens, solidaires, debout nuit et jour.