Ces derniers étaient alors en grève de la faim pour contester leurs conditions d’hébergement et de suivi administratif.
Le 6 février dernier une centaine de personnes solidaires assistait à l’audience. Assez rapidement le ton a été donné par l’un des juges : « Je vous rappelle quand même qu’on parle d’Emmaüs, pas d’un marchand de sommeil ».
Malgré l’absence des salariés d’Emmaüs, le président et ses assesseurs ont sorti le grand jeu : interrogatoire à charge virulent et provocations.
Mais les trois camarades, ne se laissant pas intimider, se sont défendus avec calme et détermination, soutenus par les réactions du public.
Une témoin citée par la défense est intervenue, rappelant les conditions d’accueil des migrants dans ces centres.
L’avocat général a requis la confirmation des condamnations prononcées en 1re instance, soit 4 mois de prison avec sursis et des dommages et intérêts pour la séquestration, et 200 € d’amende pour le refus de prélèvement ADN.
La défense commune et solidaire des trois camarades et la mobilisation des personnes solidaires ont permis d’obtenir la relaxe (sauf pour l’ADN).
N’oublions pas que la lutte collective des migrants leur avait permis d’obtenir satisfaction de leurs revendications.
Aujourd’hui l’accueil des migrants ne s’est pas amélioré. Emmaüs gère actuellement Porte de la Chapelle « le plus grand centre d’hébergement » d’Île-de-France qui n’est rien d’autre qu’un centre de tri et d’enfermement.
Les migrants sont de plus en plus assignés à résidence, placés en centre de rétention et expulsés avant même d’avoir eu l’occasion de faire leur demande d’asile.
La solidarité est plus que jamais nécessaire.