En ce moment encore plus que d’habitude, vous pouvez appeler les cabines des CRA pour témoigner de votre solidarité. Si vous ne l’avez jamais fait et que vous vous demandez quoi dire, voilà quelques idées : Soutenir les retenu.e.s – Numéros et adresses des CRA
MISE A JOUR 22 MARS/
Alors que d’un coté certain·e·s retenu·e·s sont peu à peu libéré·e·s, les préfectures ne sont pas pour autant dans une politique de fermeture des CRA face aux risques de l’épidémie en cours.
Si certains CRA libèrent assez rapidement sur ordonnance du JLD ou décision de la pref, dans d’autres centres, JLD et préfectures restent opposés aux mises en liberté (comme à Rennes, Coquelles ou Perpignan), et de nombreuses personnes sont encore enfermées sans savoir si elles seront ou non libérées dans les prochains jours... A Coquelles, CRA particulièrement sur peuplé au moment du début de l’épidémie, les demandes mise en liberté déposées par FTDA ont été examinées par le JLD de Boulogne-sur-Mer. Les retenus du centre ont été progressivement libérés les 19, 20 et 21 mars. A présent il ne reste plus que deux personnes au centre, lesquelles doivent passer au JLD aujourd’hui, 22 mars, selon l’administration."
Ailleurs, beaucoup de CRA sont utilisés pour ré-enfermer les personnes qui sortent de taule. C’est le cas notamment du CRA de Bordeaux qui a été annoncé vide mais que la préfecture à ré-ouvert dans les heures suivantes pour y transférer d’ancien·e·s détenu·e·s.
Au CRA de Metz la situation est similaire. A la prison pour étranger.e.s de Marseille, la rumeur de la fermeture du centre de rétention a tourné toute la semaine : c’était pour samedi, puis pour lundi… Les dernières infos semblent plutôt dire le contraire : il ne va pas fermer et des personnes continuent à y être enfermées. Si la plupart des prisonniers ont été libérés, certains y sont encore enfermés aujourd’hui. Ces derniers jours, de nouveaux prisonniers sont arrivés, tous sortants des différentes prisons de la région : Luynes, à Aix, ou la Farlède à Toulon, par exemple.
Les deux derniers retenus du CRA de Coquelles y ont également été transférés à l’issue de leur peine de prison.
Les aller-retours CRA-prison-CRA étaient déjà bien connus mais aujourd’hui cela parait quasi systématique pour les personnes qui sortent de taule. Si certaines y reste quelques jours avant de sortir libres, d’autres, pas forcément suite à de plus longues peines, y restent prisonnières ou bien sortent avec des assignations à résidences strictes (pointage quotidien). En effet le gouvernement a modifié par décret le premier décret du 16 mars qui réglementait les permissions de sortir de chez soi, réaffirmant que les personnes assignées à résidence devaient continuer de pointer même pendant cette période de confinement.
En finir avec la bouffe et l’hygiène dégueulasses ainsi que le mépris des médecins et les refus de soins sont des revendications constamment portées par les retenu·e·s en lutte, bien avant la crise du Covid-19. Actuellement, la situation empire d’avantage et les retenu·e·s dénoncent les conditions sanitaires alors que dans certains CRA le nettoyage n’est plus fait et la qualité des repas reste toujours épouvantable (dans certains CRA, la nourriture chaude n’était plus autorisée mais seulement des repas froids servis par les flics). L’absence de l’OFFI rend impossible l’achat de cartes sim, de cigarettes, etc. L’arrêt des visites prive également les retenu·e·s des soutiens affectif et matériel de leurs proches. Les prisonnièr·e·s qui restent enfermé·e·s sont encore plus isolé·e·s par la situation actuelle : « On n’est plus nombreux du tout, donc avec les keufs c’est encore pire. »
Les prisonnièr·e·s se révoltent aussi face à la situation toujours plus exécrable des soins dûe à l’absence des médecins. En effet, dans certains CRA les médecins ne se déplacent plus et l’équipe médicale est réduite à une pharmacie qui distribue quelques médicament, voire est complètement absente. Pire, les retenu·e·s qui signalaient des symptômes similaires à ceux du covid-19 ont été placés à l’isolement dans plusieurs CRA. Ielles sont dès lors doublement enfermé·e·s au lieu d’être pris en charge par l’équipe médicale. Leurs co-retenu·e·s n’ont pas eu non plus de visite médicale. Les flics quant à eux, entrent et sortent du CRA sans aucun contrôle de leur température, ni aucune autre précaution.
Les prisonnièr·e·s dénoncent la coupure brutale de leur traitements médicaux ou encore le mépris des médecins face à des situations de danger et bien sur l’absence totale de mesures en lien avec l’épidémie. Tou·te·s réclament une libération immédiate de tou·te·s les retenu·e·s ! Pour appuyer des revendications, les luttes continuent, à la fois des luttes individuelles, (un incendie de cellule a eu lieu au CRA de Perpignan le 20 mars), mais aussi collectives. Au CRA de Vincennes ou il reste encore une trentaine de prisonniers dans chacun des deux bâtiments (un 3e bâtiment avait été rendu inutilisable par l’incendie du 4 février) une grève commune aux retenus des deux bâtiments est en cours en ce moment. Elle a été initiée par les prisonniers du bâtiment 1 samedi soir (21 mars) puis suivie aujourd’hui par les retenus du bâtiment 2B.
Voici plusieurs communiqués et témoignages écrits par des retenus de plusieurs CRA partout en France, à faire circuler au max !
- Témoignage de retenus du CRA de Marseille le 21 mars
- Témoignages de prisonniers du CRA de Lille-Lesquin le 21 mars
- Témoignages de prisonniers du CRA de Oissel le 21 mars
- Témoignages d’un retenu du CRA de Bordeaux le 20 mars
Compte rendu des luttes en cours en France et en région parisienne dans les centres de rétention administrative. Les prisonnier·ère·s se mobilisent pour dénoncer les conditions de merde dans lesquelles ils et elles sont enfermé·e·s, contre les mesures liées au coronavirus, et pour obtenir la libération immédiate de tout le monde !
La situation dans plusieurs CRA en France à l’époque du coronavirus
Alors que la gestion de l’urgence de l’épidémie de coronavirus s’étend partout en France, avec l’imposition du confinement et contrôles de police dans les rues, à l’intérieur des lieux d’enfermement la violence et la répression de l’État se font de plus en plus dures. Et ce sont les plus précaires qui seront les plus touchés : celleux qui sont à la rue et/ou qui n’ont pas de papiers.
Dans les prisons et dans les centres de rétention administrative interdiction des parloirs et toute autre activité collective, mesures sanitaires ridicules, aucune information donnée aux personnes enfermées. Tout ça alors même que depuis la diffusion massive du Covid-19, plusieurs pays ont fermé leurs frontières aux avions venus de France, empêchant les déportations, et rendant les CRA des prisons à tous les effets.
Dans les tribunaux, alors que la plupart des audiences a été annulée et plusieurs la majorité des avocat·e·s arrêtent de s’y rendre, les JLD et les comparutions immédiates continuent d’avoir lieu, la preuve que les rêves d’enfermement de l’État vont bien au-delà du confinement pour contenir le virus.
Certaines associations humanitaires qui travaillent dans les centres (Cimade, Assfam, France terre d’asile, Forum réfugiée, l’Ordre de Malte) ont arrêté de venir dans les CRA. Les personnels de nettoyage ne sont plus dans les centres, et dans plein de bâtiment il y a plus de savon disponible pour les prisonnier·ère·s. Dans la plupart des centres de rétentions, il y a plus ou quasiment plus l’OFFI donc plus d’achat de clopes ou de recharge téléphone. L’infirmerie et les médecins continuent de mépriser les prisonnier·ère·s retenu·e·s, les flics se tiennent à des mètres de distance d’eux, alors qu’on sait bien que les seuls qui sortent du centre et qui peuvent ramener le virus à l’intérieur c’est eux…
Face à tout ça, les prisonnier·ère·s n’arrêtent pas de lutter et résister par plein de moyens différents. Le 16 mars, lundi, à Vincennes, Mesnil-Amelot, Lyon, et Lille-Lesquin les prisonnier·ère·s se mettent en grève de la faim. Dans certains centres, il y a aussi eu des départs de feu, évasions collectives, blocages et bordel en tous genres (Metz).
Iels dénoncent le manque d’hygiène, pas de masques ni de gants pour les flics ni pour elleux, la violence de la part de la police et le mépris des médecins, iels demandent la libération de tout le monde.
Voici plusieurs communiqués et témoignages publiés depuis lundi 16 mars, à faire circuler au max !
Après la grande journée de luttes du 16 mars, ça reste très chaud.
La bonne nouvelle est que pas mal de prisonnier·ère·s ont été libéré·e·s depuis mardi dans plusieurs centres, notamment les personnes qui passent devant le·la juge, celles qui ont pu payer un·e. avocat·e, et celles qui sont en contact avec les associations qui bossent dans les centres et qui ont demandé la mise en liberté des prisonnier·ère·s. Mais les autres prisonnier·ère·s restent renfermé·e·s dans des conditions qui étaient dégueulasses bien avant le virus, et comme si la situation n’était déjà pas assez grave, les keufs continuent de provoquer les prisonnier·ère·s, font circuler des rumeurs, font péter des câbles.
Les keufs ont fait beaucoup tourner des rumeurs de libérations de tous les prisonniers à Vincennes (et dans d’autres CRA) ce lundi avant d’arrêter d’en parler. De ce que disent les prisonniers du CRA1 de Vincennes, il reste encore une trentaine de prisonniers là-bas. Alors que dans certains centres il y a des libérations, d’autres continuent d’expulser vers les quelques destinations où il y a encore des vols, voire même d’enfermer de nouvelles personnes : au Mesnil-Amelot, le 16 et le 17 mars encore, au matin, de nouvelles personnes sont arrivées au centre. Apparemment, ce sont surtout de personnes qui sortent de taule et sont envoyées directement au CRA. Ainsi la peine pour les sans-pap est prolongée de trois mois de plus, et avec le risque de choper le virus en plus !
À Bordeaux une action collective au tribunal a permis la libération de tous les retenus du CRA, de même pour les CRA de Nîmes et Montpellier qui sont en cours de se vider ! À Toulouse, une action du même genre serait en cours pour les 62 prisonnier·ère·s. À Rennes, toutes les demandes de remises en liberté ont été refusées ce mercredi 18 mars. À Palaiseau, Strasbourg, Hendaye, Oissel, Plaisir les gens commencent à sortir, vu qu’avec la fermeture des frontières iels peuvent pas être déporté·e·s. Dans certains CRA, à Hendaye comme à Strasbourg, des personnes ont été transférées d’un centre à l’autre.
Dans d’autres centres, la situation reste tendue, à Calais l’administration du centre est contre les libérations, soi-disant pour protéger les personnes et pour éviter que les retenus une fois sortis s’échappent en Angleterre ou en Belgique. Quelques personnes ont été libérées entre mardi et mercredi, mais il reste beaucoup de prisonnier·ère·s à l’intérieur. Des rafles ont eu lieu le weekend dernier, des personnes sur place disent que c’est l’hallu totale, le CRA est surpeuplé, des matelas sont mis par terre dans les cellules, 2 Algériens ont été déportés vers l’Algérie et un Congolais vers la République du Congo. L’administration bloque l’accès aux dossiers et refuse de communiquer la liste des personnes présentes et les arrêtés. Le tribunal libère au compte-goutte…
Au-delà des CRA
Dans les prisons aussi des résistances et des luttes démarrent, depuis l’interdiction des parloirs et des activités collectives les prisonniers ont bougé dans seize taules partout en France, à Metz Épinal, Grasse Perpignan, La Santé, Angers, Nancy, Varennes le grand, Montauban, Aiton, Sequedin, Maubeuge, Douai, Valance, Saint-Étienne, Toulon. Le matin de mercredi 18 un prisonnier malade testé positif au coronavirus est mort à la prison de La Santé, tandis que les syndicats de police pénitentiaire invitent les familles à calmer leurs proches enfermé·e·s.
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Liberté !
La seule solution :
libération immédiate de toutes et tous les prisonnier·ère·s, fermeture et disparition des CRA maintenant !
Plus que jamais, il est important d’appeler les cabines (les numéros ici), de relayer la parole des prisonniers et ce qui se passe à l’intérieur, et de montrer la solidarité depuis l’extérieur !!
publié initialement sur abaslescra.noblogs.org