Suivi de la grève :
(sources : Mask Magazine)
De nombreuses prisons sont confinées (communication impossible vers l’extérieur) depuis le 9 septembre. D’autres sont en état d’alerte. Les retours sur la grève sont incomplets. Le 9 septembre, l’IWOC avançait le chiffre d ’au moins 40 prisons concernées par la grève, dans 27 états.
12 septembre
(heures de la côte Est)
- Kinross (Michigan) : tentative d’évasion et d’incendie, un scanner radio a été volé (sources presse)
11 septembre
- 18h : La presse rapporte une manifestation des prisonniers au centre correctionnel de Kinross (Michigan). 400 détenus auraient pris part à la marche. Les détenus ont été parqués en cellule et 150 (considérés comme "leaders") ont été déplacés vers d’autres bâtiments par l’administration. Des départs de feu et des destructions de matériel auraient eu lieu à ce moment là.
- Les prisons de Franklin (New York), Holmes et Gulf (Floride), St Cloud (Minnesota), Clallam Bay (Washington) sont confinées. Celles de Apalachee East & West, Tomoka (Floride) sont en état d’alerte.
- Prison des femmes de Merced (Californie) : « Les détenues de Merced County & John Latorraca Jails qui ont participé à la grève de la faim sont actuellement confinées. Hier une ligne de matons s’est alignée devant le bloc 1 de la prison de Merced, menaçant de tirer et de lâcher les chiens sur les détenues. Les détenues ont ensuite été sorties de leur cellule et replacées après la fouille des cellules.
10 septembre
- 15h05 : En Caroline du Sud, la Perry Correctionnal Institution a été confinée suite à un mouvement (la presse parle d’émeute).
- 11h : Nebraska : trois matons ont été blessés par un prisonnier. La prison a été confinée (source presse).
- 01h45 : Grève des prisonnières au Kansas
9 septembre
- 18h56 : plusieurs détenus du camps 6 de Guantanamo sont en grève de la faim
- 18h17 : Grève au centre correctionnel des femmes de Fluvana (Virginie).
- Les prisons de Gulf et Mayo en Floride ont été confinées. Grèves et arrêts du travail à prison de Holmes (Floride).
- 18h17 : De la prison centrale des femmes de Californie : « Plusieurs prisonnières ont refusé de reprendre le travail, et à cause de la grève nationale et par peur d’une mutinerie, la prison a été confinée et TOUT le travail d’esclave a été stoppé »
- 14h30 : Les prisonniers grévistes de Caroline du Sud ont publié un communiqué, demandant : l’arrêt du travail gratuit et la mise en place de la législation sur le travail, l’arrêt de la privation des médicaments pour raisons disciplinaires des prisonniers souffrant de troubles mentaux, l’autorisation pour les prisonniers à vie d’intégrer des prisons de basse sécurité, l’arrêt des décisions arbitraires pour les parloirs, le retour de l’enseignement standard (GED) et l’embauche d’enseignants, l’arrêt des cantines exhorbitantes, l’arrêt de la vidéo-surveillance lors des visites médicales...
- 12h10 : « Tous les détenus de la Prison de Holman (Alabama) ont refusé de rejoindre leur poste sans aucun indicent. Avec le levé du jour vient un angoissant silence alors que les prisonniers lisent ou dorment allongés sur leur couchette. Les agents font tout le boulot. »
mercredi 7 septembre
- dans la nuit, au Holmes Correctional Institute au Florida, 400 prisonniers ont commencé une révolte, détruisant une partie des dortoirs.
Communiqué du Comité d’Organisation des Travailleurs Incarcérés (IWOC) - Travailleurs Internationaux du Monde (IWW)
Chicago, 9 septembre
Le Comité d’Organisation des Travailleurs Incarcérés (IWOC) annonce que la première grève des prisonnier-e-s de l’histoire, internationalement coordonnée, débute aujourd’hui, avec le soutien de l’IWW et la participation de plus de 800 membres de l’IWW incarcérés. Les prisonniers qui ont commencé à organiser cette grève avaient d’abord lancé cette demande : « À tous les prisonniers, nous vous appelons à arrêter d’être des esclaves, à laisser pourrir les récoltes dans les champs de plantation, à faire grève et à cesser de reproduire les institutions de votre confinement ». Le 9 septembre a été choisi pour être la date de début de la grève à l’occasion du 45e anniversaire du soulèvement d’Attica dans l’état de New York, la plus importante rébellion carcérale de l’histoire des États-Unis.
Le Comité d’Organisation des Travailleurs Incarcérés (IWOC) - Travailleurs Internationaux du Monde (IWW) indique qu’il y a actuellement plus de 800 membres du syndicat IWW en prison. De nombreuses organisations se sont joints à l’IWW pour soutenir cette action, dont : l’Association nationale des avocats (NLG), la Croix Noire Anarchiste (ABC) et le Free Alabama Movement (FAM). Grève et actions de soutiens auront lieu en Grèce, Allemagne, France, Royaume-Uni, Canada et aux États-Unis .
Campagnes
Durant tout le mois d’août des rassemblements, manifs, campagne d’affichage et de tags ont eu lieu dans le pays. La liste sur It’s going down. On peut leur transmettre les actions de solidarité via ce lien ou par mail : info [arobase] itsgoingdown [point] org
Sur les réseaux sociaux, une importante campagne pour porter la parole des prisonniers et d’anciens prisonniers (à travers des vidéos et des textes) a lieu avec le hashtag #prisonstrike.
Face à cette agitation, les médias mainstream ont commencé à enquêter sur les conditions de travail en prison, les grandes firmes bénéficiaires (Wal Mart, Mac Donalds...) ou encore les mensonges d’État sur la répression et le massacre qui a suivi la révolte d’Attica [1].
Textes sur la grève des prisonniers :
- Prison Strike : esclavage made in USA, Paris Luttes Info
- 1er jour de Prison Strike aux USA, la grève des prisons, Paris Luttes Info
- Entretien avec un membre du Comité d’Organisation des Travailleurs Incarcérés (IWOC), lundi matin
- Appel à l’action anarchiste internationale en solidarité avec la grève des prisons aux États-Unis, Marseille Infos Autonomes
- Appel à l’arrêt du travail dans les prisons américaines le 9 septembre 2016 par la coordination nationales des prisonniers, Support Prisonner Resistance
Textes sur les prisons aux États-Unis :
- George Jackson et Les Frères de Soledad, Cases rebelles
- Genre et prison aux USA : entretien avec Vikki Law, Cases rebelles