Extrait de la revue Les fossoyeurs datant de mai 83 :
« du moment que nous ouvrons un territoire – ne serait-ce que quelques portions d’immeubles et sur l’espace de quelques squats localisés au nord du 20e – à la rencontre, à la dépense, à la liesse publique, nous sommes amenés à déborder et vient alors, tôt ou tard, l’instant où on ne peut plus y durer. À l’est, nous n’avons pas été expulsés au terme d’une procédure juridique, mais sur décision politique du parquet pour « trouble à l’ordre public » – environ cinquante plaintes avaient été centralisées, au point que le ministre de l’intérieur avait été personnellement saisi de cette « affaire » et cet instant concentre toute la question sociale du territoire. Certes, territorialement les prolétaires finissent inévitablement par perdre, face au potentiel militaire et judiciaire de l’ennemi. Jamais ils ne possèdent le terrain durablement. S’ils pouvaient occuper une place et y durer, c’est qu’ils n’y feraient aucun bruit, aucun scandale. Mais ceux qui platement nous donnent perdus d’avance dans l’affrontement avec les forces de l’ordre sont des têtes de mort. L’affrontement lui-même fait partie de la fête ! »