Le bilan s’alourdit et l’État démontre chaque jour davantage son cynisme et sa violence.
L’insurrection spontanée à laquelle il est confronté l’amène depuis deux semaines à déployer des moyens considérables pour faire taire la colère du peuple, à grand renfort de grenades. On n’a jamais vu autant de grenades tirées sur la foule. En vain, car cette démonstration de force ne fait qu’aviver la colère de celles et ceux qui ont déjà trop longtemps supporté le mépris de ceux qui gouvernent.
Dans un article du Parisien, les autorités disent avoir tiré, sur Paris seulement, 10 000 grenades, dont 7940 grenades lacrymogènes MP7, 800 grenades de désencerclement DMP, 339 grenades “assourdissantes” GLI F4 et 776 cartouches de Lanceur de Balle de Défense de 40mm (que les gens continuent d’appeler “Flashball”). Ils disent aussi avoir tiré 140 000 litres d’eau sur les manifestants à l’aide de leurs canons à eau.
Un article de Libération affirme, selon ses propres sources, que les seules compagnies républicaines de sécurité (CRS) et les compagnies de sécurisation et d’intervention de la préfecture de police (CSI) auraient tiré 1 040 grenades de désencerclement, 339 grenades GLI-F4 et 1 193 balles en caoutchouc. On est au dessus des chiffres du Parisien.
Dans un article du Figaro, un officier de police encarté à l’UNSA affirme quant à lui que sa compagnie a tiré 1000 grenades, dont 250 grenades MP3 à l’aide du fusil “multicoup” (Penn Arms), 50 grenades GLI F4 et 270 balles de défense de 40 mm.
Ce dimanche, entre les élucubrations de Castaner sur le rétablissement de l’état d’urgence (qui existe déjà dans le droit commun), les demandes du syndicat Alliance à être “plus armés”, les mensonges à n’en plus finir de BFM TV sur de soit-disant manipulations des seuls 5500 manifestants par quelques 1500 “casseurs”, les vieux rouages de la propagande républicaine semblent tout à coup bien rouillés : de moins en moins de gens y croient. Non seulement on était au moins dix fois plus nombreux, mais en plus c’est bien la majorité des personnes présentes qui se sont transformées en “casseurs” face au mépris du pouvoir. Ne croiront que celles et ceux qui ont peur du changement, comme toujours (parmi lesquels les commerçants et les bourgeois éplorés qui habitent le huitième arrondissement).
Ce que les manifestant-es ont vu et vécu, et dont ils pourront témoigner, suffira on l’espère à déstabiliser la propagande d’État : 4600 policiers employés durant plus de 10 heures à canarder la foule, des salves de grenades en continu et des détonations de GLI F4 qui ont fait vibrer les murs de la capitale. La police a bel et bien ouvert le feu sur la foule, et on ne compte plus les blessés graves de cette troisième journée de mobilisation contre la vie chère et le système qui va avec.
Bilan : de nouveaux yeux arrachés, ainsi que des mains, sans compter les traumatismes crâniens sévères. Une personne est également dans le coma à Bordeaux.
Les bilans officiels parlent de 110 blessés, l’Obs de 240 blessés (oui, à Désarmons-les, on ne comptabilise pas les 23 policiers blessés).
1er décembre 2018 : encore de nombreux blessés graves lors de la manifestation des gilets jaunes
Article du collectif désarmons-les recensant les armes de la polices utilisées lors du 1er décembre et les nombreuses blessures qu’elles ont infligée.