15 juin à 10h : nouveau rassemblement des étudiant·es sans papiers

Les étudiant·es sans papiers organisent un nouveau rassemblement vendredi à 10h au 18, rue des Pyrénées à Paris (métro/RER Nation).

Après 8 mois d’une intense mobilisation pour obtenir notre régularisation, nous, étudiant.e.s sans papier d’Île-de-France nous sommes rassemblé.es le mercredi 30 mai à 19H00 au 96 bd Raspail pour rendre publique notre volonté d’adresser une lettre au ministère de l’intérieur.

Le 8 juin 2018, nous étions une vingtaine d’étudiant.es et de soutiens à nous retrouver à quelques pas du ministère de l’intérieur, porteur.es d’une lettre que nous n’avons pu remettre en main propre à la direction des personnes étrangères.

Un flic l’a fait à notre place. Étrange destin de notre mobilisation.

Si jusqu’à août 2017, des régularisations individuelles à titre exceptionnel étaient possibles, ce n’est plus le cas depuis. Après plusieurs années de mobilisation, les négociations que nous avons portées auprès de la préfecture de Paris notamment, ont connu un arrêt brutal à l’échelle de l’Île-de-France. Lorsque la question fut posée par Danielle Simonnet, conseillère municipale du 20e arrondissement, à la préfecture de Paris, la réponse fut claire : les régularisations qui ont été accordées l’ont été à l’issue d’un détournement de procédure. Depuis, des dossiers sont transmis mais aucune régularisation n’est effectuée ni aucune réponse même ne nous est donnée hormis des OQTF, c’est-à-dire une menace sur nos vies mêmes dans un futur proche et l’amplification de notre détresse au présent. Cette évolution s’inscrit dans un contexte d’offensive gouvernementale contre les « exilés », les « migrants », les « sans papier » qui s’incarne pleinement dans la Loi Asile Immigration.

Notre mobilisation qui est une mobilisation contre une pensée coloniale toujours à l’œuvre dans la geste gouvernementale, se tasse, s’efface, faute de résultat ou parce que tout semble joué d’avance. Cependant nos vies elles sont bien réelles. Et nous continuons d’être quotidiennement sous la menace d’une expulsion.

Vendredi 8 juin, a été décidé que la mobilisation ne devait pas s’arrêter là. Pas par une lettre remise à un flic. Il a été décidé de continuer à faire circuler cette lettre dans les universités pour obtenir un maximum de soutien qu’il s’agisse de signatures d’enseignant.es, de chercheur.es, d’étudiant.es qui comprennent qu’étudier dans la peur d’être expulsé à tout moment est tout simplement impossible, ou plus important encore pour renforcer la présence physique devant la direction centrale de la police aux frontières, 18 rue des Pyrénées, vendredi 15 juin, à 10h, sur la même place, un rassemblement qui se répétera jusqu’à ce que la lettre puisse être non seulement délivrée en main propre mais également qu’une réponse soit obtenue.

Notre mobilisation ne s’arrête pas à l’Île-de-France et nous souhaitons que des étudiant.e.s sans-papier, et des enseignant.es, des chercheur.es, des étudiant.es d’autres universités en France nous rejoignent pour qu’une réponse du ministère soit donnée à l’ensemble des étudiants sans papier en France. Pour que cesse l’invisibilisation de nos vies et la seule réponse policière à notre demande de régularisation.

Pour soutenir financièrement la mobilisation : https://www.cotizup.com/frais-d-injustice-etu-sanspaps

Localisation : Paris 20e

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