11 octobre : grève nationale en soutien à Kai Terada et contre la répression

Soutien à Kai Terada, contre la répression : journée d’action le 11 octobre par la grève et les rassemblements

Appel de l’intersyndicale nationale CGT-FO-SNES-SUD

  • Garde-à-vue prolongée pour 8 des 14 lycéens de Joliot-Curie (Nanterre)

    La garde-à-vue a été prolongée (48h) pour 8 des 14 lycéens arrêtés lors du blocage du lycée Joliot-Curie à Nanterre, mardi matin. Les lycéen.nes demandaient le retour à l’aide aux devoirs, l’annulation de la mutation de Kai Terada et la liberté de s’habiller comme ielles le souhaient.

  • Répression au lycée Joliot-Curie (Nanterre), rassemblement devant le commissariat pour les lycéen.ne.s en GAV

    Les flics ont violemment chargé les lycéen.nes rassemblé.es devant le lycée Joliot-Curie ce matin : coups de matraques, tirs de lacrymogène et de LBD. Au moins 13 lycéen.nes seraient en garde-à-vue et 1 à l’hôpital.

    Un rassemblement pour leur libération a lieu à partir de 17h, devant le commissariat (54-56 rue du 19 mars 1962, RER Nanterre-Ville)

    Expression des personnels du lycée Joliot-Curie assemblés en AG le 11/10

    Cette double journée de blocus nous semble révéler de nombreux dysfonctionnements et poser d’importantes questions. Le matin du lundi 10 octobre, la situation d’incompréhension et l’absence de directives claires a entraîné des crispations et la présence policière de plus en plus massive a contribué à tendre la situation. Il a fallu attendre trois heures pour que la décision de fermer l’établissement soit prise. Des centaines d’élèves sont donc resté-es massé-es devant le lycée, dans une situation potentiellement dangereuse et face à une présence policière qui ne semblait pas adaptée à une manifestation pacifique de jeunes très majoritairement mineur-es.

    Le matin du 11 octobre, dès 7h30, de nombreux élèves (exclusivement des garçons) ont été fouillés avant d’arriver devant le lycée. Plus tard dans la matinée, une échauffourée et des tentatives d’intimidation assez violente ont eu lieu aux abords immédiats du lycée. Nous avons également observé une utilisation des gaz lacrymogènes et de matraques. Cela a causé un mouvement de foule des élèves qui se sont replié-es sur la route non fermée à la circulation les mettant ainsi encore plus en danger. Vers 11h du matin, les policiers présents ont à nouveau chargé les élèves usant d’une violence inouïe.

    De manière générale, nous sommes choqué-es par la disproportion entre les moyens policiers déployés et la réalité d’un blocus pacifique d’adolescent-es devant leur établissement scolaire. Ceux-ci et celles-ci ont formulé des revendications qui concernent leurs conditions de travail ; ils et elles sont traité-es comme des délinquant-es.

    Au-delà du choc que suscite la prise en charge exclusivement policière du mouvement lycéen, nous sommes également inquiets-ètes quant au pilotage de l’établissement. Celui-ci semble délégué à des instances extérieures (CAAEE, « gilets rouges » de la mairie de Nanterre) qui ni ne connaissent les élèves ni ne cherchent à entendre réellement leurs revendications

Dimanche 4 septembre, Kai Terada, co-secrétaire départemental de SUD éducation 92 et enseignant au lycée Jolliot-Curie de Nanterre (92), s’est vu notifier par le rectorat une suspension de 4 mois. Jeudi 22 octobre, au lendemain d’un rassemblement d’ampleur devant le ministère, Kai recevait du rectorat son arrêté d’affectation dans un établissement, rendant effective la "mutation dans l’intérêt du service" dont il fait l’objet.

Il s’agit manifestement d’un nouveau cas de répression anti-syndicale. Les justifications données par le rectorat à sa mutation mentionnent notamment le fait que son militantisme déborde « l’exercice normal d’une activité syndicale ». Et effectivement, Kai est bel et bien un militant syndical actif au niveau local, régional comme national, depuis de nombreuses années : c’est cela qui a motivé l’administration a engager des poursuites contre lui.

Avec Macron, la répression anti-syndicale a pris une ampleur inédite, dans les rassemblements, manifestations, et y compris dans les établissements scolaires. La mobilisation contre la mise en place des E3C en 2019 a entraîné une vague de répression très forte, contre les personnels et les lycéen-e-s. dont les cas les plus emblématiques ont été ceux du lycée de Melle (79) et du lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand (63). Nos organisations s’étaient fortement mobilisées pour soutenir les collègues.

La répression contre Kai Terada s’inscrit également dans une vague de procédures de mutations “dans l’intérêt du service”, en réalité des opérations de répressions anti-syndicales déguisées. Celles-ci, facilitées par la loi de transformation de la Fonction publique de 2019, sont devenues un outil, pour la hiérarchie administrative, pour se débarrasser à peu de frais des enseignant·es syndicalistes, sans procédure contradictoire. C’est bien souvent le “climat” de l’école ou de l’établissement qui est invoqué de manière abusive.

Cette vague de répression se poursuit donc avec Ndiaye. Elle doit cesser définitivement : les droits syndicaux, le droit de grève et de manifestation ne doivent en aucun cas être entravés. Nos organisations exigent que Kai Terada soit rétabli immédiatement dans ses fonctions et que le motif de la suspension lui soit communiqué. Elles dénoncent cette tentative d’intimidation contre l’exercice du droit syndical.

C’est pourquoi nos organisations appellent l’ensemble des personnels à participer massivement à une journée d’action en soutien à Kai Terada et contre la répression anti-syndicale dans les territoires, par la grève partout où c’est possible et l’organisation de rassemblements devant les DSDEN, les rectorats, les tribunaux. Elles appellent les personnels à se saisir de cette journée pour mobiliser sur les cas de répression anti-syndicale, passés ou en cours, dans les départements.

Appel de l’intersyndicale nationale CGT-FO-SNES-SUD

Rassemblement à Paris devant le Ministère de l’Education nationale (angle : rue de Grenelle/boulevard Raspail - Métro Rue du Bac) à 14H30 ce mardi 11 octobre !

Note

https://www.soutienakaiterada.org/
Site de mobilisation du lycée Joliot-Curie de Nanterre en soutien à Kai Terada

Localisation : Paris 7e

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