Un témoignage de viol dans le milieu militant

Le collectif de modération souhaite mettre en garde les lecteur·rice·s quant à l’extrême violence des situations rapportées dans ce témoignage, qui relate notamment des scènes de viols, d’agressions sexuelles, d’emprises, donnant lieu à un récit particulièrement heurtant et choquant.

  • Préambule

Il y a plusieurs années, j’ai été battue et violée pendant environ 2 ans. J’ai de graves séquelles psychologiques et suis suivie par une psychiatre pour posttrauma. Ma vie est gâchée. J’aimerais avoir justice, mais mon avocate m’a expliqué que si je portais plainte contre mon agresseur ce serait classé sans suite, car les preuves font défaut. Mon plus grand souhait est donc d’obtenir justice en le dénonçant et en espérant qu’il soit exclu des milieux militants. Lorsque j’étais avec lui, je ne me rendais pas compte de ce qu’il me faisait, je n’arrivais pas à mettre des mots dessus et de toute façon je l’aimais tellement que je n’aurais jamais rien fait pour lui nuire. N’ayant pas pu prendre conscience à l’époque de ma condition de victime, de la nature de ce qu’il m’infligeait, je n’avais donc pas de raison particulière me poussant, à ce moment-là, à réunir des preuves contre lui, car je l’aimais et je n’arrivais pas à réaliser à quel point il me détruisait. Si je portais plainte, il pourrait donc se servir de cette absence de preuves pour s’innocenter. C’est pour cela que je ne peux pas porter plainte, à mon grand regret, sinon je l’aurais fait sans aucune hésitation.

J’étais de celles qui pensaient : « En ce qui me concerne, je ne me mettrai jamais avec un mec violent, et si malgré tout ça arrivait je me barrerais de suite ! Il est clair que je ne me laisserais pas faire ! » Je voulais tracer ma route seule, solitaire, je ne voulais pas me mettre en couple avec qui que ce soit, la « recherche de l’amour » étant quelque chose qui m’a toujours échappé. Comme quoi ça peut arriver à n’importe qui…

Je ne rentrerai pas ici dans les détails de ce que j’ai subi dans les diverses luttes. Il s’agira de fragments, de certains moments, car c’était en réalité un quotidien qui a duré près de deux ans.

Voici donc une partie de mes témoignages. L’original, la version complète, tient en 12 pages, vous avez ici un condensé en 7 pages en espérant que ça vous facilitera la lecture. Je ne précise pas les noms des lieux et des gens pour éviter des répliques judiciaires de la part de mon agresseur.

Vous aurez donc ce résumé dans le PDF joint à cet article, je vous invite à le lire.

Note

Article publié sur iaata.info

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