Lundi 25 janvier
00h
Point répression :
-* Huit personnes dont six migrants, ont été déferrées ce soir au Tribunal de Boulogne-sur-mer (ils passeront devant le procureur certainement, avec possibilité de comparution immédiate). Un rassemblement de solidarité est appelé pour 13h30 devant le tribunal.
-* Trois personnes d’origine italienne sont au centre de rétention de Lille, avec une OQTF (obligation de quitter le territoire français).
-* Quatre gardés-à-vue (avec des papiers français) ont été relâchés ce dimanche en début de soirée.
Des banderoles ont été accrochées dans la soirée à Paris, à La Chapelle et devant l’AFP. Un rassemblement avait également lieu à Marseille.
photos d’Alexis Kraland
Dimanche 24 janvier
11h30 : D’après les dernières infos de la nuit, le migrant évacué par les pompiers à proximité de la jungle aurait eu un infarctus suite à des coups de matraques (sur la tête ou la nuque), mais ne serait pas en danger. Pas de mort donc (ouf !).
D’après la presse locale, il y aurait entre 31 et 35 arrestations (dont 15 garde-à-vue d’après le ministère). Les charges retenues seraient « intrusion sur une zone sécurisée et intrusion sur le navire [pour certains] ».
Un point info est prévu à Paris ce dimanche, 17h au métro La Chapelle, pour faire le point sur la manif et les arrestations.
Samedi 23 janvier
20h 10 Des photos du corps inanimé circulent sur le web :
Photo présentée comme celle de l’homme présumé décédé, policier sur lui (arrestation ? massage cardiaque ?) #Calais pic.twitter.com/OJLZnJ7inU
— Gaspard Glanz (@GaspardGlanz) 23 Janvier 2016
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19h 30 : Au moins 9 soutiens et 2 migrants arrêtés. Un homme est resté au sol environ 20 minutes sans bouger et sans assistance autre que les flics. Les flics locaux parlent de « malaise cardiaque ».
18h 30 : Migrants et soutiens occupent un ferry dans le port de Calais. On ne connait pas leur nombre. Il y aurait des arrestations mais la situation est très floue. Les flics ont fait un gros périmètre de sécurité autour du port.
17h 10 : Les migrants et des soutiens tentent de percer un barrage policier qui les empêchait de revenir à la jungle. Ils envahissent les quais d’embarquement des ferries. Gaz lacrymogènes de la part des flics
14h 40 : Au moins 4000 personnes sont présentes à Calais en solidarité avec les migrants. Ces derniers sont très remontés suite aux attaques des fascistes d’avant hier. L’ambiance reste toutefois très bonne.
14h : Près de 400 personnes sont montées de Paris en solidarité avec les migrants.
D’abord un appel à faire tourner partout, puis quelques infos supplémentaires sur les sous-traitants qui construisent le camp de concentration situé dans la Jungle (photos à l’appui) suivi d’articles tirés de CMS sur l’activité des fachos...
Aussi, deux militants sur place se sont fait hacker leur ordinateur de la manière suivante : cryptage de dossier à distance et de fichiers importants, soit pour la lutte, soit pour leur vie professionnelle, avec demande de thunes à envoyer à une mystérieuse adresse qui finit par stopmigrations.net...
Aux dernières nouvelles, une large partie de la jungle risque de se faire expulser violemment d’ici peu. Les ami-es anglais ont publié un appel à soutien et à action.
EXPULSION A VENIR ET MANIFESTATIONS, APPEL A SOUTIEN
Depuis octobre 2015, l’État construit un camp fermé à l’intérieur de la jungle existante, pour loger 1500 résidents. Le 5 janvier, la municipalité de Calais a annoncé qu’il ne tolèrerait seulement 2000 personnes vivant dans la jungle, et a commencé à forcer les gens à aller dans ce nouveau camp de conteneurs, à côté du camp Jules Ferry (également situé dans la jungle et accueillant 500 personnes). Ces camps contrôlés par l’État sont prévus pour les 2000 personnes « tolérées » par la municipalité de Calais.
La dernière fois qu’il y a eu 2000 personnes vivant dans les jungles à Calais c’était il y a quasi un an, en mars 2015. Depuis, les chiffres de la jungle ont constamment augmenté pour arriver entre 4000 et 6000 personnes, et tout le monde a été forcé de se rendre à un endroit : la jungle qui existe aujourd’hui.
En même temps que ce nouveau camp de conteneurs devait ouvrir, l’État a annoncé des mesures pour évacuer une grande partie de la jungle (1500 personnes). Depuis, le camp de conteneurs a ouvert et les gens ont commencé à s’y rendre lentement. L’État a l’intention qu’il soit plein à la fin du mois. Les gens qui ont été virés de la zone de construction du camp n’ont pas été les premiers à pouvoir s’y rendre.
En ce moment nous recevons beaucoup de questions à propos de quand les expulsions vont se produire ou commencer. Soyons clairs, elles ont déjà commencé ! Une date butoir a été donnée, et les gens doivent s’en aller avant le jeudi 14. A présent, une seconde date butoir a été communiquée, les résidents de la zone d’expulsion ont jusqu’au lundi 18. Une chose est claire, l’expulsion n’aura peut être pas lieu cette semaine, ni la semaine prochaine, mais elle aura lieu. La police de Calais a beaucoup d’expérience en matière d’expulsions et elle sait que la meilleure arme qu’elle a est la peur. La police sait que la tension est insupportable. Ça vous use de ne pas savoir quand un énorme bulldozer escorté par la police armée va arriver à votre porte. La municipalité de Calais sait aussi qu’un spectacle médiatique à grande échelle d’une expulsion va seulement profiter à ceux qui osent dire que l’État n’est pas une institution humanitaire ou de bienfaisance.
Ils voilent leurs menaces pour l’expulsion par la douceur de la compassion, ils commencent par offrir des espaces où dormir, limités dans un camp conçu pour piéger les gens et les priver de leur liberté. Ils continuent quand beaucoup de gens sont « relogés » dans d’autres villes ou quand la quotidienne violence policière et fasciste augmente de manière dramatique (pour plus d’infos sur les efforts temporaires de re-logement, voir ici). Ils ont continué quand l’Ofii et la police sont allés de tente en tente, faisant le compte à rebours des jours restants avant que les bulldozers ne viennent, s’assurant ainsi que les gens aient l’impression de n’avoir pas d’autre choix que de partir.
Harcelant psychologiquement et physiquement les gens pour qu’ils se fassent expulser, bien que peu veuillent partir, certains ont commencé à déménager dans d’autres parties de la jungle, ou même dans le camp de conteneurs. Peut-être que la « date butoir » va arriver et qu’il n’y aura pas de photos dramatiques, que les agences de presse manqueront leur part quotidienne de migrants battus et gazés mais le temps passe, et ça sera une expulsion, rien de moins.
Mais pourquoi expulser la jungle ? Il est crucial de se rappeler que la nouvelle jungle a été ouverte sur ordre de la municipalité de Calais en collaboration avec le gouvernement. Maintenant que le parti de Natacha Bouchart contrôle et la mairie et le conseil régional pour Calais, ils peuvent agir efficacement comme ils le veulent. Parfois cela vaut la peine de regarder en arrière, le dernier round de grosses expulsions était lent et interminable. Ils ont commencé en mars 2015 et ont continué jusqu’à la fermeture du squat de Galloo en juin 2015. Quand les expulsions des squats de la ville et de la jungle Tioxide ont commencé en mars, la police devait conduire tous les gens qui vivaient dans ces endroits en dehors de la ville dans une décharge, à côté d’une autoroute, avec peu ou pas d’infrastructures et la menace constante de la violence policière. A la place, ce qu’il s’est passé est que la jungle est partiellement devenue un espace indépendant où les gens, avec ou sans papiers, vivent ensemble pour étudier, jouer, construire, et organiser d’une manière anarchiste et autonome, manifestant et combattant pour une liberté que l’État aimerait détruire (oui, c’est aussi un espace violent, imprévisible, hiérarchique et dominateur, mais quelque part c’est intensément hiérarchique et égalitaire en même temps). La Jungle est devenue, d’une certaine manière, un bidonville auto-organisé où les gens réclament un peu de liberté dans l’ombre de la frontière. Cette liberté est une chose pour laquelle il est utile de se battre, et la chose que l’État ne peut pas empêcher !
En plus d’une autre expulsion interminable, quelques manifestations ont lieu en janvier.
16/01/2016 : Journée internationale d’action contre les frontières dans plusieurs villes. Des actions sont prévues à Londres, Douvres, Calais, Grand-Synthe (Dunkerque) et Bruxelles.
Londre Gare de St Pancras ‘die-in’
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23/01/2016 : Une manifestation Refugee Welcome est en cours de préparation par le groupe des migrants du CISPM (Coalition International Sans Papiers et Migrants). cette manifestation a attiré l’attention de l’extrême-droite qui a l’intention de faire une contre-mobilisation. Nous appelons au soutien des anti-fascistes et aux anti-racistes de la Grande-Bretagne, France et de toute l’Europe à venir et de manifester sa solidarité avec les sans-papiers de Calais.
30/01/2016 : En collaboration avec le réseau anti-raciste de Kent, nous prévoyons également de soutenir la contre-mobilisation des réseaux antifascistes contre le Front National, le 30 janvier.
Evenement facebook
Nous appelons les gens à venir sur Calais en Janvier nous aider à combattre et résister avec les gens de la jungle par tous les moyens possibles. Venir et manifester contre les violences policières, combattre les gouvernements qui les créent, et saper les fachos qui les soutiennent. Nous vous appelons à lutter contre les frontières, qui sont un outil de pouvoir et de contrôle, non seulement à Calais mais où que vous soyez.
Liberté de mouvement pour tous - le régime des frontières doit tomber.
SVP, venez préparer ! Amenez une tente, ou une camionnette ou arrangez-vous pour votre propre couchage à Calais. Cela va être turbulent sur le terrain, être automome est une priorité.
INFOS SUR LE CAMP EN CONSTRUCTION
Celui-ci sera constitué de 125 conteneurs de 12 places chacun, 2.33m² par personne, sans cuisine, grillagé, gardé et accès filtré par reconnaissance de la main.
Les entreprises qui collaborent à ce projet (et qui peuvent se trouver près de chez vous !) sont :
Logistic Solution : fournit les conteneurs en question. Situé en Bretagne (10 minutes de Rennes a priori)
+d’info : http://ls-container.com/contacts-2/
Groupe CW : Clôturage (http://www.clonor.com/)
ATMG : Gardiennage du site pendant les travaux. (http://atmg-prive.fr/)
Béton : SOGEA, filière de Vinci
Association ACTED : a été aperçue en train d’escorter un semi-remorque hors de la jungle, semi remorque qui sert à transporter les conteneurs en question
Association La Vie Active, coordonne et gérera le camp
INFO SUR L’ACTIVITÉ FASCISTE AUTOUR DE LA JUNGLE
(tiré de Calais migrants solidarity, entre temps des nouvelles plus récentes sont disponibles sur leur site internet).
MAJ 10 Janvier 2016 :
Cette vidéo prise entre le 5 et le 7 janvier montre des membres du collectif Calaisiens en Colère jetant des pierres sur les réfugiés. Pendant ce temps, des CRS situés juste derrière eux envoient des grenades lacrymogènes.
À partir de 20’’ sur cette vidéo, on peut clairement voir des membres de Calaisiens en Colère jeter des pierres. À 35’’, une grenade lacrymogène est lancée par des CRS situés derrière les néo-nazis. Une autre grenade est lancée à 50’’. Sur cette même vidéo, entre 1:22 et 1:39, on voit clairement que les CRS et les Calaisiens en Colère sont côte-à-côte, jetant respectivement grenades lacrymogènes et pierres. Enfin, entre 1:41 et 1:56, des membres de ce collectif jettent ostensiblement des pierres sur les réfugiés avec les CRS à leurs côtés, un véhicule garé à proximité. Quelques secondes après, une nouvelle grenade lacrymogène est envoyée.
Dans un post publié sur le blog d’un CRS ayant patrouillé à la Jungle, cette ordure avoue travailler « coude-à-coude » avec les membres du collectif Calaisiens en Colère dont « certains sont en treillis camouflé, bonnet ou cagoule noire ». L’historique des actions fascistes à Calais est très long. Les attaques racistes et xénophobes, nombreuses aux alentours de la Jungle ou dans la ville de Calais ont désormais fusionné avec le fascisme d’État incarné par les CRS. Tout en continuant de documenter les violences policières, Calais Migrant Solidarity s’intéresse aussi aux violences portées par ces fascistes qui attaquent les réfugiés. Jusqu’ici, impossible de trouver des accusations vérifiées portées à l’encontre des soi-disant actions de CMS pour incitations. L’hypocrisie des CRS et du système judiciaire français est ici exposée par leur collaboration directe avec ces crétins de néo-nazis !
Nouvelles au 28 décembre 2015 :
Fascisme : Système de gouvernement et/ou d’organisation sociale autoritaire et de droite nationaliste. Décrit également comme autoritaire, totalitaire, dictatorial, despotique, autocratique, pouvoir absolu, nazisme, droitisme.
Dans ce post, le terme fasciste est utilisé pour désigner des actions agressives et oppressantes de la part d’individus et de groupes qui abusent des résidents de la Jungle à travers une posture nationaliste. Cependant, étiqueter est problématique et simpliste, il est utilisé ici pour des raisons de clarté. Ils ne sont pas ouvertement affiliés au gouvernement ou aux forces de police mais semblent être tolérés, et dans certains cas soutenus par ces derniers.
Bien qu’il y ait un énorme soutien et une solidarité avec les gens vivant dans la Jungle, nous faisons toujours face à la violence extrême et à la haine des fascistes, populistes de droite et des groupes nationalistes vivant proche de la Jungle.
Ces groupes anti-réfugiés diffusent leur propagande en créant des messages d’apitoiement, qui les dépeignent, au côté des résidents de Calais, comme des victimes.
Voir les pages facebook de ces groupes afin de comprendre l’extrême gravité de la situation :
* Mouvement d’Action Sociale * Les Calaisiens en Colère * Kevin Rêche * (Sauvons Calais)
* Calais Libre
Nous reconnaissons que Calais s’est transformé et a du s’adapter aux flux de personnes de ces dernières années. Nous reconnaissons que pour certains, cette adaptation est un défi. Le fait est que les gens vivant à l’intérieur de la Jungle ont du s’adapter à des conditions encore plus extrêmes et sont concernés par une frontière contrôlée violemment. Personne n’aimerait être dans la situation dans laquelle ils sont, et ils ne devraient pas être les cibles des violences de la part des fascistes qui se rassemblent. La police française est témoin de l’agression de ces groupes, ne les a pas empêchées et au contraire les a soutenues. Une vidéo, postée en ligne et qui a été désormais retirée par Calais Libre, montrait un manifestant demandant à un flic s’il pouvait utiliser son flashball et la police lui a donné son accord. La police est complice des actions de ces groupes.
Fil info des récentes rencontres et actions des groupes fascistes :
26 septembre : Élias a été enlevé près de l’Eurotunnel vers 2h du matin. Conduit dans un petit bois, gazé, déshabillé et toutes ses possessions personnelles volées. Battu à coup de pieds, de poing et avec une barre de fer. Il pensait qu’il allait mourir. « Je n’aurais jamais imaginé que des choses comme celles-là puissent se passer ici. »
Depuis le 1er octobre, au moins 9 réfugiés ont été gazés et battus après avoir été enlevés dans la nuit par une voiture noire (une KIA immatriculée dans le 62 ou 59 avec deux hommes et une femme à l’intérieur)
31 octobre : Manifestation du groupe fasciste les Calaisiens en Colère.
9 novembre : Manifestation de PEGIDA (groupe anti-musulman allemand) en ville. Le groupe d’extrême-droite a lancé un feu d’artifice, brûlé un Coran et attaqué deux contre-manifestants, sans aucune réaction de la part de la police.
https://www.youtube.com/watch?v=drC_pCLK2iA [1]
De nombreux réfugiés vivant dans la jungle racontent que le soir du 9 novembre, après la manifestation de PEGIDA en ville, un réfugié érythréen a été enlevé par des fascistes. Ils ont essayé de nouer une corde autour de son cou et de le pendre à un feu de signalisation, mais il a réussi à s’échapper.
Dimanche 6 décembre : Manifestation fasciste « pour soutenir le voisinage » par « Calaisiens en colère ».
Dimanche 13 décembre : Environ 70 fascistes ont marché près de la Jungle sur la route de Gravelines. Des activistes et migrants étaient là à observer et à les filmer. Les fascistes ont crié des insultes racistes et la police a rapidement intimidé les activistes, les poussant et traînant quelqu’un qui filmait pour un contrôle d’identité.
Mercredi 16 décembre : En fin de journée, un homme érythréen a été battu par 4 hommes et est allé à l’hôpital avec de sévères contusions au visage.
En plus de tout cela, un groupe de bénévoles de la Jungle revenant de l’hôpital, alors qu’ils marchaient sur route de Gravelines, ont été menacés par un groupe de 10 fascistes avec marteaux, couteaux et insultes. La police a été réticente à intervenir, clamant que la simple présence de bénévoles était une provocation et leur a ordonné de partir. Les bénévoles ont continué d’examiner la rue au cas où les fascistes et la police attaqueraient quelqu’un avec les bâtons et marteaux qu’ils avaient sur eux. Lorsqu’un bénévole souligne que les gens armés étaient bien plus provocateurs qu’eux, la police a répondu « Nous sommes de mondes différents », suggérant qu’ils soutiennent les fascistes.
Les groupes d’extrême-droite clament souvent que la violence est un acte d’auto-défense, qu’ils protègent justement leurs communautés. C’est un mythe. Ces actions sont une menaces pour toutes les personnes vivant et travaillant dans la Jungle et nous devons être vigilants par rapport à eux, continuer de surveiller et faire attention les uns aux autres. Partager les informations et filmer ou enregistrer si possible. Ceci n’est pas un épi-phénomène, ces attaques ont une longue histoire à Calais. Nous ne pouvons nous fier à l’État pour nous protéger contre ces nationalistes, fascistes et populistes d’extrême-droite. Nous devons travailler en solidarité pour éviter leur agression et ils ne sont les bienvenus, ni ici, ni ailleurs.