Sortir de l’urgence, renforcer les résistances

Le dimanche 9 juin, le RN a largement remporté les élections européennes. Dans la foulée, Macron a annoncé la dissolution de l’assemblée nationale . La menace de l’extrême droite au pouvoir est plus que jamais d’actualité. Comment réagir ?

La percée fulgurante du rassemblement national aux élections européennes était prévisible, mais cela ne nous a pas empêché d’être sous le choc à l’annonce des premiers résultats. Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, l’annonce de la dissolution de l’assemblée nationale par Emmanuel Macron nous fait entrevoir plus que jamais la menace de l’extrême droite au pouvoir.

Il n’aura fallu que quelques minutes pour voir émerger sur twitter les premiers appels à l’union populaire. Le 30 juin devient la nouvelle date clé pour faire rempart à l’extrême droite. Il faudrait trouver coûte que coûte un terrain d’entente pour présenter une liste unie aux prochaines législatives, capable de rivaliser avec le score du rassemblement national qui s’annonce plus haut que jamais.

Une fois de plus, tout devrait se jouer dans la possibilité ou non, pour la gauche institutionnelle de s’unir pour contrer par les urnes la montée de l’extrême droite. Mais quel est le prix de cette union ?

Une candidature commune, si et seulement si, elle s’appuie sur un programme de rupture, comme l’a pu être par endroit le programme de la France Insoumise, et sans rien concéder sur les questions Palestiniennes, les questions des violences policières, les questions du colonialisme français et du racisme d’état, paraît une initiative à soutenir. Mais on peut douter qu’une telle initiative voit le jour au vu des récentes déclarations de Glucksmann et des clivages des différents partis de « gauche ».

Mais la possibilité d’une union populaire, qu’elle se réalise ou non le 30 juin, ne doit pas nous faire perdre de vue l’essentiel. Les idées d’extrême droite ont profondément infusé la société Française et le score historique du rassemblement national n’en est qu’une conséquence. Ce constat n’est en rien une fatalité, il y a bien des responsables à la fascisation du débat publique et de l’espace médiatique.
Une union populaire créée dans l’urgence pour les prochaines législatives ne fera pas à elle seule reculer l’extrême droite. Tout comme la NUPES n’a pas suffi à empêcher le score historique du RN hier soir. C’est d’ailleurs l’enseignement que nous devrions tirer de la NUPES : la création d’une union de façade à des fins électoralistes n’est pas une solution efficace pour faire face aux politiques néo-libérales autoritaires et à l’extrême droite.

Une responsabilité s’impose alors à Nous. Nous ne pouvons pas nous contenter d’appeler à une union populaire. Nous devons nous mettre en mouvement, sur le temps long, sortir de l’urgence et rejoindre celles et ceux qui depuis des dizaines d’années luttent contre la fascisation du pouvoir et font vivre des espaces de résistance et de solidarité. Nous devons participer massivement à la construction d’une force qui vienne d’en bas, ancrée localement et portée par celles et ceux pour qui l’arrivée du RN au pouvoir menace leur existence.

L’alliance des macronistes et de l’extrême droite s’apprête à diriger le pays. Organisons-nous pour y faire face

Voici quelques initiatives à rejoindre :

L’occupation de la maison des métallos par les jeunes mineurs isolés de Belleville.

Les nombreux groupes locaux d’Urgence Palestine.

Assemblée générale, riposte trans, contre l’extrême droite, repolitisons nos prides. Mercredi 12 juin, 19h, 31 rue de la grande aux Belles.

Réunion jeudi 13 juin 19h au Point Éphémère (200 Quai de Valmy, 75010 Paris ) appelée par Fatima Ouassak pour réfléchir à comment comment on s’organise concrètement contre l’extrême droite ?

Appel de la Marche des Solidarités à manifester le 14 juin au Trocadéro avec des collectifs de migrant.es souhaitaient rendre hommage aux victimes de Pylos, ces centaines de migrant•es mort.es en mer en raison des choix de Frontex et des gardes côtes.

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