Depuis le 15 septembre, l’organisation terroriste qui se fait appeler l’État islamique (EI) mène de vastes offensives contre Kobanê (Ain al Arab), l’un des trois cantons autonomes kurdes du Rojava (Kurdistan de Syrie). Elle attaque brutalement avec une artillerie lourde ramenée d’Irak ainsi qu’avec le soutien de la Turquie voisine qui lui fait parvenir des armes et des véhicules militaires et lui ouvre sa frontière pour lui permettre d’évacuer ses blessés et les faire soigner, alors que cette frontière était, jusqu’à samedi dernier, fermée aux réfugiés kurdes contraints de fuir les attaques des djihadistes.
Malgré la mobilisation et la résistance acharnée des YPG (Unités de Protection du Peuple du Rojava) et des YPJ (Unités de femmes combattantes) qui ne manquent pas d’expérience dans le combat contre les djihadistes mais dont les moyens militaires sont limités, les djihadistes se sont emparé d’une vingtaine de villages autour de Kobanê, provoquant l’exode de milliers de personnes, et menaçant dangereusement la ville qui est quasiment encerclée. Des morts de civils sont d’ors et déjà à déplorer, mais on ne connaît pas encore leur nombre.
Face à l’hypocrisie de la communauté internationale qui prétend vouloir former une coalition pour contrer l’EI mais reste indifférente au lourd tribut payé par les Kurdes de Syrie dans la résistance contre les djihadistes, les représentants des cantons autonomes du Rojava ont lancé un cri d’alerte, appelant à briser le silence entourant les offensives de l’EI dans la région, afin d’éviter de nouveaux massacres et une tragédie humanitaire semblable à celle de Shengal (Sinjar) au Kurdistan d’Irak. Ils ont en outre appelé la communauté internationale à soutenir la résistance kurde et à agir par tous les moyens pour faire cesser le soutien de la Turquie aux djihadistes.
En dépit de leurs moyens militaires limités, les Kurdes sont unis et mobilisés pour combattre l’EI sur tous les fronts. Les autorités du Rojava et l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK) ont lancé un appel à la mobilisation générale pour résister contre le fléau djihadiste. De son côté, le principal parti kurde de Turquie, le DBP (Parti Démocratique des Régions, anciennement BDP) organise une résistance civile, appelant à occuper la frontière entre la Turquie et Kobanê afin de permettre aux réfugiés d’entrer en Turquie et d’empêcher la livraison d’armes et de munitions à l’EI.
Non contente de fournir des armes aux terroristes et de leur apporter une assistance logistique, la Turquie empêche aujourd’hui le retour au Rojava de milliers de jeunes de Kobanê qui tentent de repasser la frontière pour aller se battre au sein des unités de résistance kurdes.
Nous appelons la communauté internationale, en particulier les Conseil de Sécurité de l’ONU,
à adopter immédiatement des sanctions contre les États complices de l’EI, en particulier la Turquie ;
à prendre des mesures urgentes pour protéger la population de Kobanê et notamment faire en sorte que les réfugiés puissent passer la frontière turque et qu’ils bénéficient d’une aide humanitaire appropriée ;
à soutenir la résistance kurde qui est le principal rempart contre l’EI en Syrie et en Irak.
Manifestation
samedi 27 septembre
à 15h, place de la République