Depuis de nombreuses années en Île-de-France, les syndicats concentrent leurs manifestations sur Paris intra-muros. Pourquoi ? Le prestige ? Mais au final, on n’y gagne qu’une bataille du chiffre ridicule. 100 000 personnes pour les organisateurs, 1 000 pour la police.
Pire. Depuis 2016, on assiste de plus en plus à des manifestations qui ne sont plus que des nasses géantes. Où une partie des manifestants se fait arbitrairement gazer, matraquer, et maintenant même mutiler. Et pour quel résultat ?
Alors, plutôt que de faire une grosse manifestation dont il est impossible de mesurer précisément la fréquentation, pourquoi ne pas multiplier les manifestations ? Et si les syndicats mandataient chacun 2 personnes par ville de banlieue pour y déclarer une manifestation ? On n’aurait plus à compter le nombre de personnes présentes, mais le nombre de manifestations.
Mieux. Nous qui vivons en banlieue, nous savons qu’il est parfois compliqué de rejoindre le cortège sur Paris quand les transports ne circulent pas. Beaucoup d’entre nous se découragent. Alors que s’il y avait un cortège à notre porte…
On veut bloquer l’économie en manifestant ? L’impact ne serait-il pas plus visible si tous les centres-villes de banlieue étaient bloqués ?
On en a marre de se faire massacrer par 7 000 CRS et gendarmes ? Ils ne pourront pas en envoyer autant dans chaque ville de banlieue.
Et si cela permettait des rencontres avec des voisins dont nous ignorions la proximité politique ? Comme nous l’avons parfois vu avec le mouvement des Gilets jaunes.
Et peu importe que certaines manifestations ne rencontrent pas le succès. Du moment qu’elle est déclarée, l’État aura mobilisé des moyens pour l’encadrer. Épuisons-les. Débordons-les.
Arrêtons de stocker les graines de la colère dans leurs silos.
Répandons-les !