Réflexions sur le cortège de tête à Paris en 2017

Mon humble opinion sur le cortège de tête parisien en cette année 2017. Points de vue et propositions.

Bonjour à tou.te.s,

C’est la première que je m’aventure à publier sur Paris-luttes, site que je consulte depuis un bon moment maintenant et que j’affectionne particulièrement de par son contenu et ses prises de position. Je pense donc que c’est un bon endroit pour y poster ma réflexion.

Ces derniers temps, un sujet m’a alerté dans les médias dits alternatifs ou révolutionnaires : une analyse qui revient souvent à propos du mouvement social, notamment à Paris, en cette fin d’année 2017 (depuis Septembre plus exactement) à propos de la tactique utilisée par la Police (et les Gendarmes d’ailleurs) qui consiste à ne plus aller au contact (ou le moins possible) des manifestant.e.s du cortège de tête pendant les manifestations.

A la suite de cette nouvelle tactique voulue par la préfecture et le gouvernement, on a vu et ressenti une baisse de l’activité du cortège de tête, ainsi qu’une frustration des militant.e.s les plus engagé.e.s. Ils/Elles ne prennent plus part aux manifestations récentes. D’après ce que j’ai compris, lu et entendu, ce serait pour deux raisons principales.

La première raison : le cortège de tête serait devenu « une mode » et ne serait donc plus un mode d’action révolutionnaire.
Les militant.e.s « historiques » (disons celles et ceux qui sont là depuis le Printemps 2016) trouvent qu’il y a « trop de touristes » dans le cortège de tête.
Il est vrai qu’il y a de plus en plus de personnes qui se n’équipent pas et prennent quand même part au cortège de tête, mettant les militant.e.s les plus véhément.e.s en danger parfois, mais nous sommes tou.te.s venu.e.s en manifestation comme des touristes la première fois. Personne n’est né révolutionnaire, drapeau rouge et noir en main à la maternité, nous le sommes tou.te.s devenu.e.s avec le temps.
Alors pourquoi ne pas laisser du temps à ces « touristes » ? Pourquoi certain.e.s d’entre nous jouent les puristes dénonçant un « phénomène de mode » ?
Certes il y aura des personnes qui ne reviendront pas et ne s’engageront jamais. A l’inverse, il y a aussi des personnes, comme moi, qui ont été convaincu.e.s par les actions du cortège de tête, et qui ont décidé d’y prendre part dans leurs formes les plus radicales.
L’essoufflement du cortège de tête n’existe que si vous vous essoufflez camarades, restons solides et déterminé.e.s !

La deuxième raison, beaucoup plus problématique à mon sens, est une question idéologique. Il apparaît qu’une partie des manifestant.e.s préfèrerait la lutte anti-police à la lutte anti-capitaliste... Alors qu’elles sont intimement liées !
Avec la nouvelle tactique visant à ne plus aller au contact des manifestant.e.s, et surtout de rester à distance, nous avons tout le temps de détruire les symboles du capitalisme que nous détestons tant : les banques, les assurances, boutiques de luxe, McDonald’s, etc. (cf manifestation du 10 Octobre à Paris) sont des cibles de premier choix.
Nous avons la possibilité de profiter de la passivité policière pour attaquer les symboles du capitalisme, profitons-en ! La lutte anti-police n’est pas l’unique vocation du cortège de tête.
Nous avons le temps de préparer des munitions, faire une attaque éclair, nous replier rapidement et attendre la réaction. Si la réaction ne vient pas, une nouvelle attaque éclair peut se faire, et ainsi de suite.
Si la police décide d’intervenir pour protéger ces enseignes, alors l’affrontement reviendra par lui-même et leur tactique aura échoué.

Ne désespérons pas, continuons la lutte sous toutes ses formes ! La manifestation du 18 novembre 2017 est une occasion de montrer que nous sommes toujours là, prêts à lutter face à tou.te.s les oppresseur.e.s et pour tou.te.s les opprimé.e.s !

Merci de m’avoir lu.e.

Un.e militant.e convaincu.e en Septembre 2016.

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