Pas une semaine ne se passe sans que la question de la taule ne soit affichée dans les médias : évasions plus ou moins spectaculaires, question de la "radicalisation", des décès à répétition qu’on explique simplement par la surpopulation carcérale, etc. (Comme si le vrai problème n’était pas l’enfermement et les matons mais juste un « souci d’organisation »...) Cette surmédiatisation prépare le terrain pour nous faire gober la pilule de la future réforme pénitentiaire.
L’État prévoit, entre autres, la création de 7 000 places supplémentaires à l’ombre avant 2022. C’est dans ce contexte que la maison d’arrêt de la Santé a récemment été rénovée et sera fonctionnelle dès cet hiver.
Qu’on ne s’y trompe pas, dans la prison il n’y a rien à réformer. Elle est toujours là pour enfermer celles et ceux qui ne rentrent pas dans le rang, celles et ceux qui refusent l’exploitation.
Afin de nous contraindre à nous soumettre à leurs règles, ils asservissent, humilient, frappent et tuent jour après jour. Ces derniers temps, on pense notamment à Jawad, tué par les matons à la MA de Seysses en avril, et à Lucas, tué en juillet dans les mêmes circonstances à Fleury-Mérogis.
Ces soi-disant suicides ont tout de suite été dénoncés par les autres prisonniers, qui ont refusé de réintégrer leurs cellules en protestation contre ces meurtres à peine déguisés. L’écho s’est aussi fait sentir à l’extérieur, de jour comme de nuit, aux abords des prisons ou dans les quartiers où de nombreuses personnes ont exprimé leur solidarité.
Ailleurs dans les taules américaines, la résistance est vive depuis le début de l’année. En janvier, des prisonniers se sont mis en grève contre le travail forcé en taule dans au moins sept prisons de Floride, en mai et juillet derniers deux prisons du Missouri ont connu des émeutes pendant lesquelles des prisonniers ont détruit des bâtiments et, depuis juin, des prisonnier.e.s de tout le pays ont appelé à une grève nationale entre le 21 août et le 9 septembre 2018 contre l’esclavage en prison.
Parce que l’enfermement nous concerne tous et toutes, à l’intérieur comme en dehors des murs, parce qu’il peut nous toucher nous ou nos proches, parce qu’on pense que ça ne solutionne rien du tout, et parce que se révolter contre cette société est une nécessité, nous appelons à un rassemblement à Place des Fêtes le 8 septembre à 14h.