Alors que le centre de rétention de Saint-Jacques-de-la-Lande, près de Rennes, vient de vivre, depuis janvier, la seconde révolte collective de retenu·e·s à l’occasion d’une expulsion suite à un vol caché [1] (une dizaine de détenus ont mis le feu à des matelas, entraînant une diminution de 15 places dans ce CRA), un collectif de soutien aux personnes sans-papiers de Rennes propose de manifester simultanément contre tous les centres de rétention administrative (CRA) de France, le samedi 22 juin. Cette date est aussi l’anniversaire de l’incendie du CRA de Vincennes en 2008, aboutissement d’une révolte collective faisant suite à la mort d’un retenu. Parce que ces révoltes, qui font partir en fumée des places dans les CRA, enrayent la machine à expulser, nous reprenons l’appel à les soutenir.
À Paris, nous appelons à nous retrouver à place de La Chapelle, là où les rafles et les contrôles policiers sont le quotidien de centaines de sans-papiers, comme cela s’est produit le jour de la manifestation Stop Dublin du 25 mai dernier (au moins 9 personnes interpellées, dont 3 ont fini en CRA). Ces rafles aboutissent à l’enfermement des personnes sans-papiers dans des CRA. Dans ces prisons pour étranger·e·s l’État entasse les personnes qui n’ont pas les bons papiers, afin de les avoir sous la main pour pouvoir les déporter. Privation de liberté, angoisse de l’expulsion, matons qui régulièrement tabassent ou humilient conformément à leur rôle de flics, tentatives de suicide, vidéosurveillance, contrôles, fouilles, confiscation des téléphones, difficulté des recours, être attaché·e ou masqué·e lors des expulsions, ne pas être averti·e de son expulsion, être réveillé·e et embarqué·e en pleine nuit, être passible de prison dès qu’on résiste : voilà le lot commun de violences subies par celles et ceux qui n’ont pas les bons papiers.
Nous soutenons les révoltes à l’intérieur des CRA, comme celles récemment à Vincennes et Mesnil-Amelot (grèves de la faim, résistances collectives contre les expulsions, refus de réintégrer les bâtiments, départ de feu, etc.) et nous organisons contre ces taules. Nous apportons notre solidarité aux retenu·e·s et aux révolté·e·s face à la répression : suite à la dernière révolte à Rennes, deux retenus ont été condamnés à deux ans fermes de prison, deux autres à un an ferme et un an à sept mois ferme. Le CRA les a amenés en prison, la prison les ramènera au CRA.
Contre les rafles et les déportations !
Contre les CRA et les frontières !
Contre tous les enfermements !
Soutenons les résistances des sans-papiers face à la violence et au racisme d’État !