Depuis près de deux mois, nous préparons une semaine de discussions et de rencontres autour de la COP21 à l’université Paris 7, qui doit avoir lieu du lundi 23 au vendredi 27 novembre. Il nous parait en effet important, compte tenu des enjeux actuels, qu’une réflexion critique se tienne en dehors du discours officiel qui n’apporte aucune solution viable à la crise écologique en cours. N’est-ce pas là d’ailleurs le rôle d’une université ?
Malheureusement, la direction de Paris 7 en a décidé autrement. Après avoir tenté plusieurs fois de nous mettre des bâtons dans les roues, elle cède désormais à l’état d’urgence et au climat policier sévissant actuellement et choisit d’annuler purement et simplement toutes les réservations de salles permettant la tenue de cet événement. Le tout alors que l’ensemble des manifestations publiques autour de la COP21 seront probablement interdites, entérinant par là l’idée que l’avenir de la terre n’est que l’affaire des dirigeants et des entreprises. La menace d’attentat ne justifie pas une telle censure : la fac restant de toute façon ouverte aux étudiant-e-s, notre événement ne présente pas plus de risque que n’importe quel cours.
L’atomisation, le silence et le repli sur soi ne sont pas une réponse à la hauteur du drame. Si nous ne voulons pas que cette censure soit la première d’une longue série, si nous ne voulons pas nous réveiller demain dans un pays encore moins démocratique qu’il ne l’est déjà, nous devons réagir immédiatement. Nous ne nous résignerons ni devant la terreur ni devant l’état d’urgence. Contre la COP 21 ou la politique étrangère de la France, pour les droits des migrant-e-s ou ceux des salarié-e-s et précaires, pour toutes les luttes actuelles qui sont les nôtres, nous devons continuer à penser, à discuter, à nous rassembler et à agir.
Rien ne nous empêchera de penser ensemble, et c’est pourquoi nous demandons à la faculté d’autoriser la tenue de cette semaine de débats.
Rassemblons-nous vendredi 20 novembre à 14 h devant la présidence de Paris 7 (cour intérieure du bâtiment Grands Moulins, 5 Rue Thomas Mann)
Il ne s’agit pas seulement de défendre la tenue de notre événement, mais d’ouvrir un espace de revendication pour tous ceux qui considèrent que l’université doit incarner avant tout la possibilité d’une discussion critique sur les enjeux de notre époque.
A demain.