Rassemblement à Évry contre les violences policières et le racisme d’État

Justice pour George Floyd, Adama Traoré et toutes les victimes du racisme meurtrier ! Non aux violences policières ! Liberté de manifestation ! Rassemblement mardi 9 juin à 18h, place des Terrasses à l’Agora, à l’appel de l’AG Interpro 91.

L’assassinat délibéré de George Floyd par un policier le 25 mai dernier à Minneapolis, aux États-Unis, sous le regard complice de ses coéquipiers, et l’impunité dont les meurtriers ont un temps bénéficié malgré la vidéo qui montre clairement les faits, ont soulevé la révolte de centaines de milliers d’Américains, toutes communautés confondues. Dans presque toutes les grandes villes du pays, les manifestants sont descendus dans les rues, avec des pancartes et des slogans : « Black lives matter », « la vie des Noirs compte » ou « I Can’t Breathe », « je ne peux pas respirer », les mots répétés plusieurs fois par George Floyd avant de mourir asphyxié sous le poids du policier qui comprimait sa gorge.

C’est de la même façon qu’est mort, en France il y a 4 ans, Adama Traoré, dont la famille, les amis et soutiens continuent à se battre pour obtenir justice contre ses meurtriers, là aussi des policiers. Mardi 2 juin à Paris, comme dans plusieurs autres villes du monde, c’est plus de 20 000 manifestants, en majorité très jeunes, qui ont crié leur révolte contre ces injustices, liant les meurtres de George Floyd et d’Adama Traoré.

Entre les États-Unis et la France, la situation n’est « pas tout à fait comparable, ni sur le plan de l’Histoire ni sur le plan de l’organisation de la société » a éprouvé le besoin de dire la porte-parole du gouvernement. « Il n’y a pas de violences d’État instituées dans notre pays », a-t-elle ajouté.
Certes, les deux pays n’ont pas la même histoire, l’esclavage sur le sol même des États-Unis a laissé des traces sans doute encore plus profondes que le passé colonial de la France, mais c’est bien dans cette oppression moyenâgeuse qu’il faut chercher les origines du racisme, l’utilisation des différences pour justifier la surexploitation des peuples coloniaux par les classes dirigeantes européennes et des Noirs par les grands propriétaires et la bourgeoisie des USA.

Pas de « violences d’État instituées dans notre pays », prétend Sibeth Ndiaye. C’est oublier les rafles des Juifs opérées par la police française sous l’occupation allemande puis les centaines d’Algériens tués lors de plusieurs manifestations à Paris, dont le 17 octobre 1961. Et c’est bien de ce passé-là, d’une bourgeoisie pétainiste et colonialiste, que vient le racisme d’aujourd’hui, les discriminations quotidiennes, contrôles au faciès, fouilles, brimades, insultes, et violences qui entraînent parfois la mort que subissent les jeunes de la part de la police parce qu’ils ont la peau noire ou un peu foncée. C’est oublier aussi les violences policières, sur ordre des gouvernements, contre les manifestants ! Les mains arrachées, les manifestants éborgnés, tabassés, asphyxiés par les gaz lacrymogènes.

Alors ce que veulent dire des millions de jeunes et moins jeunes aux États-Unis, en Europe, ici en France, c’est qu’il y en a assez de cette arriération, de cette barbarie incompatibles avec une société moderne, mais inhérentes à la société d’exploitation qu’est le capitalisme et qui lui a permis de prospérer sur le dos d’autres peuples.

Pour le dire ensemble, soyons nombreux, mardi 9 juin à 18h, masqués et dans le respect des règles de distanciation, mais avec nos pancartes et nos slogans !

Rendez-vous mardi 9 juin, 18 heures
Place des Terrasses à l’Agora à EVRY

Note

Illustration Serge d’Ignazio, 6 juin 2020

Localisation : Évry

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