Une histoire également de la rencontre d’une partie des classes populaires d’Espagne avec l’anarchisme (artisans ou ouvriers catalans allant progressivement vers un syndicalisme anarchiste, ouvriers agricoles d’Andalousie s’organisant comme groupes d’affinités clandestins « intransigeants »), de la fondation de la FRE (Fédération régionale espagnole, section de l’Internationale anti-autoritaire) et de la « propagande par le fait » comme réponse à la violence de l’État et des classes dominantes.
Une histoire, en outre, de l’Internationale anti-autoritaire (scission de l’Internationale de 1872), de l’élaboration du communisme libertaire (« de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins », sans répartition « collectiviste » des produits de l’activité productive en fonction du temps de travail) comme projet révolutionnaire par des exilés de la Commune de Paris (Reclus, Kropotkine) et d’autres (Malatesta, Cafiero, etc.) et de l’adoption progressive de ce projet au sein des fédérations anarchistes du monde entier.
Une histoire, enfin, des luttes de quartiers de Barcelone, de la répression de l’anarchisme au cours des années 1890-1900, du soulèvement populaire de Barcelone de 1909 (et sa répression féroce) et enfin de la fondation de la CNT (centrale syndicale « anarchiste ») en 1910.