Quelques appels à rejoindre la manifestation des gilets jaunes samedi à Paris

Le mouvement des gilets jaunes divise dans nos cercles, par son interclassisme qui permet à différentes franges de petits patrons et de réacs en tous genres de s’exprimer sur les barrages. Pourtant, cette vague semble bien plus importante qu’un simple mouvement sectoriel sur le prix de l’essence. Quelques appels circulent pour rejoindre le cortège des gilets jaunes samedi place de la Concorde.

Front de gilets jaunes antiracistes à Paris

## Pas de place pour les racistes, les homophobes et les sexistes ##

Le mouvement des gilets jaunes laisse perplexe et divise au sein des forces progressistes et révolutionnaires.

La journée du 17 novembre aura conforté celles et ceux qui y voient un mouvement régressif et quasi contre révolutionnaire, avec de multiples actes racistes, sexistes et homophobes.

Elle aura aussi conforté celles et ceux qui, au sein de la gauche radicale, y voient une chance de convaincre de nouvelles personnes de la nécessité de mettre nos forces en commun pour renverser un pouvoir qui ne sert que ses intérêts et celui des plus riches.

Face à ce constat et cette division des forces anti-racistes et anticapitalistes, nous ne voyons qu’une parade : laisser chacun.e choisir son rapport à ce mouvement, sans critiquer celleux qui auront fait d’autres choix.

Une chose nous apparaît clairement : ce mouvement est particulièrement complexe et protéiforme. D’un collectif à l’autre, les logiques et dynamiques semblent bien différentes. C’est aussi un mouvement qui évolue de jour en jour, et fait émerger une lame de fond qui couvait depuis longtemps dans la société.

Pour cette raison, nous pensons qu’il serait une erreur stratégique de laisser le terrain du prochain rassemblement vide de toute force antiraciste.

Nous ne doutons pas que samedi 24 novembre, certaines personnes isolées profiteront de l’effet de foule pour déverser leur haine de l’autre (le noir, l’arabe, l’homo...). Il sera alors important d’intervenir par la parole, et par les actes s’il le faut (en cas de danger physique pour une personne). Car sans cette riposte, le flot de haine pourrait grossir d’heure en heure, de jour en jour.

Nous devons accepter, et promouvoir, la diversité des profils, des méthodes et des objectifs de la lutte. Comme ce fut le cas dans le cortège de tête, où les syndicalistes sont venus se mêler aux retraité.es, aux lycéen.nes et aux chômeur.se.s

Mais, en ces temps particulièrement dangereux face au danger fasciste (Brésil, Italie, USA), nous nous devons de combattre cette peste brune sur le terrain et dans les luttes. Celle des gilets jaunes est particulièrement complexe et difficile à cerner. C’est d’autant plus important d’y être présent.es.
Nous ne ferons reculer l’extrême-droite qu’en remportant des batailles sociales contre un pouvoir aux abois détesté par le plus grand nombre.

24 novembre : Le péril Jaune

Le 24 novembre, bloquons Paris ! #LePérilJaune

Depuis quatre jours, tout le monde spécule sur les gilets jaunes. Certains font mine de savoir comment se positionner, quelle attitude adopter, mais en réalité personne ne sait rien de ce qui se passe.Tous ceux qui jaunissent depuis samedi ne savent pas même ce qui advient, et encore moins ce qui pourrait advenir.
Une chose nous paraît alors certaine : nous ne pouvons nier la force de contestation qui s’est ouverte samedi, et nous ne pouvons nous en séparer. Nous ne pouvons pas dire « il y a eux et nous ». Il ne s’agit plus d’observer, mais d’en être. Qui pourrait rester à sa fenêtre samedi prochain alors que des milliers de gilets jaunes comptent prendre d’assaut la capitale ?

Nous n’ignorons pas le jeu de récupération à l’œuvre, de toutes parts, mais nous voyons autre chose : déserter toutes les initiatives présentes sous prétexte de la gravitation de quelques élus ou partis autour de celles-ci reviendrait à leur donner raison par notre absence et à se faire aveugle de ce qui se joue réellement.
Nous voyons des personnes qui rejettent toute attache, toute appartenance, toute identité. Hormis un gilet et un vague désir destituant, les gilets jaunes partagent peu de choses, bousculent entièrement le jeu des identités. Rien n’aurait dû lier ces centaines de milliers de personnes, dont il est impossible d’établir un profil-type, dont l’expérience du politique et la confrontation au pouvoir étaient jusqu’alors, semble-t-il, quasi-nulles.

« Certains de ces gilets jaunes sont dans un monde parallèle, il y en a même qui pourraient devenir autonomes » (BFM-TV, 17 novembre)

Les gilets jaunes sont les nouveaux ingouvernables. On voudrait qu’ils restent chez eux dans leur train-train merdique, les voilà qui s’invitent à Paris.
On voudrait qu’ils soient d’un seul milieu, d’un seul type, d’une catégorie, les voilà divers et indéfinissables.
On les voudrait « bon enfant », les voilà émeutiers.
On veut les contenir, ils débordent.
On les matraque quand ils sont gentils, ils reviennent plus déterminés. Ils résistent à toute assignation. Hors case, hors sol, hors la loi.
Et c’est là leur force et leur faiblesse : tout le monde est un gilet jaune. Et si la confusion et le chaos de l’époque se renversaient par la confusion et le chaos même ?

C’est dans cette confusion qu’il nous faut continuer à nous mêler à eux.
D’abord, parce qu’il ne faudrait pas que les actes inqualifiables qui se sont produits à certains endroits se propagent et deviennent la note idéologique du mouvement.
Ensuite, parce qu’on ne mettra jamais fin aux catastrophes en cours sans bloquer l’économie, et que cela ne se fait que par la force et la détermination d’une masse.
Le gouvernement parle de radicalisation des gilets jaunes, il ne nous reste qu’à lui donner raison.
Organisons-nous, bloquons tout !

Gilets Jaunes - L’ Appel de Saint Nazaire

20/11/2018

Chanson pour les gilets jaunes


Sur la musique du « roi » de Brassens

Sur le fric du CAC40
Sur la com, le soutien des banques
Elle est bâtie sa dynastie
Elle est bâtie sa dynastie

Il y a peu de chances qu’on détrône le roi Macron

Il ne dort pas ce souverain
Il ne dort pas ce souverain
Il ordonne du soir au matin
Il ordonne du soir au matin

Il y a peu de chances qu’on détrône le roi Macron

Tenants d’une droite imbécile
Médiocres d’une gauche des serviles
Macronnards(asses) qui suivent dociles
Macronnards(asses) qui suivent dociles

Il y a peu de chances qu’on détrône le roi Macron

Q’un jour on lui dise c’est fini
Q’un jour on lui dise c’est fini
d’accabler les pauvres du pays
au profit des riches ses amis

Il y a peu de chances qu’on détrône le roi Macron

Que, ça c’est vu dans le passé
Que, ça c’est vu dans le passé
par Marianne il soit détrôné
par Marianne il soit détrôné

Il restera à tout jamais
dans l’histoire, le roi des Cons.

Corned’auroch

Localisation : Paris 8e

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