Liberté pour Georges, liberté pour toustes ! Pour un cortège anticarcéral à Lannemezan

Appel à un cortège anticarcéral à Lannemezan le 26 octobre

Liberté pour Georges, liberté pour toustes ! Pour un cortège anticarcéral à Lannemezan

« …Je ne comprends pas car ce genre de manifestation, ce n’est pas la première fois qu’elle est organisée et cela s’est toujours bien passé. En tout cas, nous, le personnel pénitentiaire ne sommes en rien responsables de ce que M. Abdallah ne soit pas libéré. C’est la première fois que je vois ça » Responsable FO maton du CP de Lannemezan le 12/04/2024, chouinant à la suite de tags qui ne faisaient que souhaiter leur mort et de quelques petits lancers de cailloux.

Ce 7 octobre qui vient, Georges Abdallah sera devant le tribunal d’application des peines suite à la demande de son avocat pour une demande de libération conditionnelle à son expulsion. Une manifestation aura ainsi lieu le 26 octobre à Lannemezan pour prolonger le mouvement de solidarité et se rendre jusque devant la prison. Comme des compas l’ont écrit pour la manifestation du 6 avril dernier, « nous dénonçons les détentions prolongées, les conditions inhumaines de détention et les injustices systémiques qui caractérisent le système carcéral. » Peu importe le rendu de son audience, « la libération de Georges Abdhallah est liée à la libération de chaque individu incarcéré injustement, qu’il soit emprisonné pour ses convictions politiques, son statut socio-économique ou toute autre raison ». Nous continuerons à lutter contre toutes les taules jusqu’à ce qu’elles soient entièrement vidées et détruites.

La prison de Lannemezan constitue un cas explicite de la violence coloniale constitutive de la taule et de la violence carcérale. C’est en soutien au colonialisme israélien que la France garde enfermé Georges Abdallah, militant pro-palestinien libérable depuis 1999 et gardé en détention par la seule volonté politique de l’État et de tous ses gouvernement successifs. La prison dévoile pleinement sa vraie nature : c’est bien un outil colonial de punition et de répression. Georges a beau avoir « purgé sa peine » et des décisions de justice de son côté, son militantisme et son appartenance à la lutte palestinienne lui valent d’être maintenu en prison depuis de longues décennies. C’est son refus de se soumettre et d’abandonner la lutte qui lui valent ces attaques de l’État carcéral, qui est une attaque sur le mouvement pro-palestinien dans son ensemble !

C’est pour le maintien de son propre colonialisme que la France a déporté de force une quasi-centaine de prisonniers Kanak, depuis la prison du Camp-Est à Nouméa jusqu’à les avoir éparpillés dans différentes prisons de la métropole. L’État veut ainsi endiguer l’insurrection qui dure depuis mai en Kanaky, et dont les feux ne s’arrêtent toujours pas, s’étant propagée jusqu’à la taule lors de deux émeutes à l’intérieur en mai dernier qui ont ravagé par le feu une centaine de cellules. La déportation constitue alors une véritable punition collective : émeutiers comme non-émeutiers se retrouvent ainsi catapultés du jour au lendemain à 17 000 kilomètres de leurs terres, dans une métropole coloniale où ils n’ont parfois aucune famille ni attache. Quatre prisonniers Kanak ont ainsi été déportés à la prison de Lannemezan, là où une solidarité anticoloniale a pu se déployer, avec par exemple l’appui de Georges Abdallah ou de ses groupes de soutien pour venir en aide aux déportés. C’est aussi en solidarité avec eux, avec tous les déportés et enfermés de Kanaky que nous appelons à rejoindre la manifestation du 26. Contre toutes les taules et contre tous les colonialismes !

Si nous souhaitons reprendre cette proposition de venir à la manifestation avec une présence anticarcérale, c’est pour afficher clairement notre solidarité avec les prisonnier·es du monde entier. Si les surveillants pénitentiaires de Lannemezan affirment ne pas être responsables de l’incarcération de Georges Abdhallah, ils ont pourtant manifesté leur solidarité avec les grèves des surveillants suite à la mort de deux de leurs collègues lors d’une évasion en mai dernier.

Durant ce mouvement, ce sont toustes les prisonnier·es qui ont subi la suppression des promenades, des parloirs, des cantines… ajoutant une nouvelle couche de punition collective pour des faits dont ils n’étaient pourtant pas responsables. Cette grève des surveillant-es a permis aux syndicats pénitentiaires de tirer profit de la situation pour pousser leurs revendications, exigeant davantage d’armes et la généralisation des visioconférences pour réduire les extractions judiciaires, justifiant ces demandes par des préoccupations sécuritaires. Si les matons ne sont pas « responsables » de qui entre ou sort en prison, ils sont un rouage majeur de la machine carcérale, et donc « responsables » de toutes ses tortures et atrocités.

Les manifestations nationales pour Georges Abdallah brassent toujours un large spectre qui converge depuis toute la France : organisations pro-palestiniennes, syndicats, partis politiques, groupuscules anti-impérialistes en tous genres, organisations anticarcérales, individus autonomes… Pourtant, peu se saisissent pleinement de l’occasion. Ces manifestations constituent un moment privilégié pour une présence importante sur le parvis même d’une prison, traversant une ville peu dotée en keufs ou caméras. On pense qu’il serait dommage de ne pas pleinement en profiter : quitte à finir devant une taule, autant s’adresser à tous ceux qui y sont enfermés, et leur envoyer toute notre force et solidarité de tous les moyens à notre disposition !

Jusqu’à ce qu’on puisse démolir brique par brique la taule de Lannemezan, et toutes les autres, en libérant tous leurs prisonniers : retrouvons-nous pour former un cortège anticarcéral à la manifestation du 26 Octobre a Lannemezan !

Liberté pour Georges Abdallah ! Liberté pour toustes ! Force aux insurgé·es et révolté·es en Palestine, en Kanaky et en Martinique. Toutes les colonies tomberont !

et comme on ne le dira jamais assez… Crèvent les matons et crève la taule !

– Bloc Anti Carcéral

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