Quatre personnes arrêtées dans l’affaire de la voiture brulée

Communiqué du Groupe de Défense Collective (Defcol) au sujet de l’arrestation de quatre personnes pour l’affaire de la voiture brûlée.

MAJ le 26 mai : trois des quatre mis en examen ont été remis en liberté.

Quatre personnes ont été arrêtées et leurs domiciles perquisitionnés dans l’enquête sur la voiture de police incendiée lors de la manif du 18 mai. Ces quatre personnes ont été mises en examen samedi pour :

  • Tentative d’homicide volontaire
  • Violences volontaires en réunion sur personne dépositaire de l’autorité publique
  • Dégradations de bien publique en réunion
  • Participation à un attroupement armé

Le parquet a demandé leur placement en détention. A leur demande, les mis en examen ont obtenu un délai de quelques jours avant de passer devant le juge des libertés et de la détention (JLD). Mais (magie du droit) elles sont quand même passées devant le JLD qui les a incarcérées pour la durée de ce délai. Bref, elles sont en prison.

Comme cela a été dit par un des avocats, les quatre manifestants ont été ciblés sur la base de leur seul fichage. Certains d’entre eux avaient reçu des arrêtés d’interdiction de manifester qui avaient été annulés par le tribunal administratif le mardi matin. Le lien est évident et direct : il s’agit pour l’État de justifier ces arrêtés a posteriori par la garde-à-vue des personnes fichées.

Il s’agit évidemment d’une mesure d’intimidation générale qui concerne de nombreux manifestants

Par ailleurs, les flics ont annoncé par des fuites dans la presse de possibles arrestations et perquisitions supplémentaires dans cette affaire. Il est difficile de dire s’ils mettront ces menaces à exécution mais l’idée est que toute personne fichée est potentiellement une cible. Il s’agit évidemment d’une mesure d’intimidation générale qui concerne de nombreux manifestants.

Les motifs de la garde à vue (qui comprenaient aussi l’association de malfaiteurs) et des mises en examen sont de ce point de vue révélateurs : l’attroupement armé, la bande organisée, l’association de malfaiteurs sont des manières commodes pour criminaliser la manifestation. Comme on a pu aussi l’entendre dans la bouche des juges lors de certaines audiences, le simple fait d’être présent dans une manifestation devient une raison suffisante pour être incriminé.

L’association de malfaiteur a par exemple été utilisée dans l’affaire des dégradations à Rennes, avec une perquisition dans un local syndical et la mise en examen de vingt personnes. Le parquet avait demandé leur mise en détention. Ils sont sortis avec un contrôle judiciaire.

Enfin, la qualification des faits en « tentative d’homicide » est évidemment un motif sensationnaliste, destiné à frapper les esprits et à alimenter la propagande de la presse. Le même procédé a été utilisé à l’encontre d’un manifestant nantais lui aussi placé en détention provisoire.

Lors des perquisitions, le Parisien rapporte que des « tracts antifascistes » ont été saisis. Les flics tentent de faire passer la possession de ces objets pour des preuves de culpabilité.

La répression s’adresse au mouvement social dans son ensemble. Il est nécessaire de se montrer solidaires de toutes celles et tous ceux qui sont visés.

Defcol

Mots-clefs : justice | défense collective
Localisation : région parisienne

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