Le 18 mai 1956, vingt-et-un appelés du contingent militaire français tombent dans une embuscade montée par les maquisards du Front de libération nationale (FLN) sur les hauteurs de Palestro, commune algérienne nommée aujourd’hui Lakhdaria et située dans la wilaya de Bouira. Dix-sept hommes du sous-lieutenant Hervé Arthur, commandant la deuxième section du neuvième régiment d’infanterie coloniale (RIC), sont décimés par ceux du « lieutenant » Ali Khodja, combattant de l’Armée de libération nationale (ALN). Pour les populations habitant Palestro ainsi que les villages alentour comme ceux de Djerrah ou de Beni Amrane commencent alors des vagues de représailles conduites par l’armée française qui applique la méthode de la « punition collective » en construisant des « zones de regroupement » d’où il est interdit de sortir sous peine d’être abattu immédiatement. La violence de l’embuscade, illustrée notamment par la mutilation des cadavres des soldats français, renvoie à l’insurrection dite des Mokrani qui avait eu lieu dans la région en 1871 et qui avait débouché sur une répression militaire très puissante ainsi que sur des condamnations à mort, à la déportation au bagne en Guyane et en Nouvelle-Calédonie, à des amendes lourdes et au « séquestre » des terres, c’est-à-dire leur confiscation par l’administration.
Le documentaire Palestro, Algérie : histoires d’une embuscade remet en perspective cette étape particulière de la guerre d’indépendance algérienne. À travers l’exhibition d’archives, des témoignages de personnes ayant combattu dans l’armée française et d’habitants de Palestro à cette époque, il nous permet de cerner les enjeux de ce conflit qui impacte encore aujourd’hui de façon très importante les sociétés françaises et algériennes.
Entrée libre