À l’aube des manifestations de ’68, un jeune homme, considérant comme injuste la représentation de tous ses opposants par le pouvoir, décide de devenir photographe pour remettre les choses en ordre. Prendre une bonne photo est un grand acte de foi. Tano D’Amico entame ainsi un parcours qui le conduira à être à l’avant-garde des batailles sociales des années ’70 : la naissance de nouveaux mouvements, l’apparition au seuil de l’histoire d’un peuple qui n’y était jamais entré, les espoirs, les illusions et les trahisons. Tano continue de photographier les travailleurs, les sans-abri, les migrants, les dernières personnes et tous ceux qui font descendre la protestation dans la rue.
Le sens de la projection de ce film est vite dit : face aux attaques de plus en plus fortes d’un État vindicatif contre ceux qui osent se rebeller, des mouvements du présent aux saisons de lutte désormais closes et faisant déjà partie de l’histoire, et se reliant en particulier au sens de la mobilisation en Italie et en France en soutien aux exilés italiens dont l’extradition est demandée, en tant que Rete dei Comunisti (Italie) nous avons ressenti le besoin d’« expliquer » au public français ce qu’a été la lutte des classes en Italie durant la seconde moitié du XXe siècle.
Une petite et nouvelle contribution au débat, qui rappelle et suit la présentation estivale du documentaire autoproduit « Les racines en l’air. Notes pour une histoire de classe », dans lequel nous nous sommes élevés contre la répression aveugle et délégitimante de ce qui était le conflit de classe dans notre pays, et en faveur d’une amnistie pour les « crimes » politiques et sociaux des luttes. Voulant poursuivre ce qui a été commencé dans cette belle soirée de débat, il nous a semblé naturel d’élargir notre regard, en allant voir quelle était la réalité sociale sur laquelle s’est greffée une lutte des classes particulièrement vive et combative.
Pour poursuivre ce chemin de bataille et de réflexion culturelle, il est donc nécessaire d’expliquer le contexte, la réalité qui a donné naissance à cette génération de militants qui, aujourd’hui encore, bien que des décennies se soient écoulées depuis les événements historiques, politiques et judiciaires, se trouvent sous les coups d’une attaque brutale et féroce. La dernière bataille que l’État italien déclenche « dans la mémoire future » des nouveaux mouvements et des nouvelles générations d’activisme politique.
Projection de « Il Fattore Umano » (v.o. ITA, sub FRA, Italie, 2014, 70’)
Suivi d’une rencontre avec le co-réalisateur Francesco Rossi
au Cinéma associatif La Clef
34 rue Daubenton, Paris 5e
Ouverture des portes : 19h30
Début de séance : 20h
Prix libre
Événement Fb : https://www.facebook.com/events/566676654440087