L’État s’embarrasse de moins en moins de faux-semblants quant à ses prétentions démocratiques. Avec l’instauration de l’État d’urgence c’est sa nature réelle qui transparaît sous le verni démocratique. Les hypocrites des partis de gauche font semblant de croire qu’il s’agit d’un dévoiement des lois de la République, pourtant nous ne sommes pas dupes. L’État, c’est l’arbitraire érigé en système, peu importe sa nature bourgeoise, de gauche ou fasciste. L’État est l’outil d’asservissement d’une classe par une autre. Il est l’ennemi du mouvement social, comme l’illustre les peines de prison ferme prononcées à l’encontre des syndicalistes de Goodyear.
Comme à son habitude, cet État frappe avant tout celles et ceux qu’il considère comme déviant de la norme ou n’appartenant pas à sa majorité blanche et sa « culture chrétienne ». Grâce l’État d’urgence, il ne fait plus dans la dentelle et peut désormais opérer ouvertement son travail de harcèlement, d’humiliation et de violence. Et c’est avant tout les Musulmanes et Musulmans, ou assigné.e.s à cette identité, qu’il frappe. Ce sont elles et eux, peu importe leurs idées, qui subissent en premier lieu les « bavures », les perquisitions abusives, la violence crue de l’État contre cette minorité désignée à la vindicte populaire suite aux attentats. Les portes défoncées au cri du « pas d’amalgame ! » et les assignations à résidence en fonction des longueurs de barbe ne trompent personne. Les agressions racistes d’Ajaccio et les attaques répétées contre les lieux de culte ou commerces « musulmans » par des membre de l’extrême-droite montre qu’ils ont bien saisi le message de la part de l’État. Ils font le même travail, l’hypocrisie et la légalité en moins.
Dans ce climat puant, la déchéance de nationalité n’est que la cerise sur le gâteau de la répression. C’est un appel à peine dissimulé à l’extrême-droite et aux réflexes racistes et sécuritaires contre lesquels la gauche est visiblement loin d’être immunisée. Nous n’oublierons pas les votes du Front de gauche, unanimes dans le soutien à l’État d’urgence. Ces crapules tentent maintenant de participer aux manifestations contre la situation qu’ils ont contribué à créer. La récupération bat son plein, mais encore une fois, pas de surprise. Qu’elles et ils soient d’Ensemble, du PG ou du PCF, nous connaissons assez leurs pratiques. D’ailleurs, ils n’ont commencé à broncher qu’au moment de la COP21 et de la répression contre certain.e.s militant.e.s de gauche présenté.e.s comme de sympathiques "écolos". Avec cette gauche, il vaut mieux être blanc et non-violent pour espérer obtenir un peu de soutien. Leur présence dans nos manifestations est une insulte, ne les laissons pas récupérer notre colère !
Dans cette période de violence de classe assumée, nous avons une pensée pour Amine Bentounsi et ses proches, qui savent bien ce qu’il y à attendre de la justice de ce pays et de ses chiens de garde. Le maintien de l’ordre, aussi républicain soit-il, tue et mutile depuis toujours dans les quartiers prolétariens, en particulier les minorités racisées, en toute impunité.
Alors, que crève leur simulacre d’union nationale, nous ne tomberons pas dans le panneau. Nous ne serons jamais du côté des flics, de l’État et des partis politiques.
Construisons un mouvement autonome de classe pour détruire l’État et le capitalisme !
Groupe Regard Noir de la Fédération Anarchiste
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