Les politiques de l’UE continuent d’augmenter le nombre de décès en mer et dans les territoires de passage en construisant des frontières intérieures et extérieures. De nouveaux accords sont signés avec les pays de transit et de départ. Des millions sont alloués à la technologie, à la police et à de nouveaux murs pour arrêter les personnes en route vers l’Europe ou pour construire des camps en outre-mer. Un plan fonctionnel pour l’anéantissement des exilé.e.s.
Celleux qui atteignent l’UE sont condamné∙e∙s à une vie d’esclavage dans l’espoir d’obtenir un laissez-passer pour un statut considéré comme acceptable par le système. Celleux qui ne parviennent pas à se dépêtrer de la course d’obstacles bureaucratiques, celleux qui ne travaillent pas légalement, celleux qui se rebellent, celleux qui ne sont pas considéré∙e∙s comme intégrables ou exploitables, deviennent de la chair à canon pour le système des centres de détention ou des prisons.
Dans ce contexte, le nombre de personnes forcées de migrer en raison de la crise climatique et écologique déclenchée par le modèle de production des États occidentaux augmente également. Pour dénoncer l’hypocrisie de ce système qui pille, rejette et déporte tout en prônant l’écologisme, nous pensons que l’action directe est la voie à suivre.
Si, d’un côté, l’Union européenne met en place un système qui génère des guerres et misère, puis criminalise et exploite les personnes qui y échappent, de l’autre, il y a celleux qui, avec force et détermination, continuent chaque jour à défier ce système. Les passages de frontières qui échappent au contrôle de plus en plus intense des États, les émeutes et les luttes qui grippent les rouages des centres de rétention administrative, les réduisant parfois en ruines – comme en février 2023 au CPR (CRA) de Turin – montrent que la monstrueuse machine étatique est moins invincible qu’il n’y paraît.
Pour ces raisons, nous ressentons le besoin de nous rassembler, de nous rencontrer, de nous reconnaître, de mieux nous organiser, en essayant d’échapper aux pièges de l’aide paternaliste ou des actions médiatiques.
Pendant les jours du camping, nous voudrions retraverser cette frontière qui nous est proche, une fois de plus de manière collective. Nous voudrions réaffirmer sa pratique et sa signification symbolique, contre toutes les frontières, internes et externes, et les dispositifs qui les alimentent. Contre les nouveaux décrets meurtriers italiens (Cutro) et français (Darmanin). Contre les nouvelles lois européennes qui permettront une externalisation toujours plus forte et plus violente des frontières, avec à l’avenir des déportations directes vers des pays tiers (autres que les pays de départ).
Surtout dans ces montagnes, où des milliards sont dépensés pour tenter de construire le TAV (TGV), dévastant un territoire au nom de la rapidité des marchandises et des transports, tandis que les personnes qui n’ont pas les “bons” papiers aux yeux de l’Europe sont contraintes de risquer leur vie.
Au moins 9 personnes sont mortes à cette frontière. De nombreuses personnes sont blessées, d’innombrables sont rejetées. Des dizaines de personnes par jour tentent de franchir cette ligne imaginaire protégée par des gendarmes français et des flics italiens. Nous sommes et serons à leurs côtés.
Participons nombreux.ses au camp itinérant -Passamontagna- pour tenter de relancer des moments de rencontre et de confrontation collective, pour agir ensemble, en essayant de coordonner les différentes réalités et territoires en lutte, dans la perspective de nouveaux chemins possibles.
Le camping est entièrement autogéré : il n’y a pas d’organisateurs.trices mais seulement des participant.e.s
Tous les repas seront à prix libres.
Prends le nécessaire de camping, vêtements de montagne, assiette, couverts, et verre.
Plus d’infos ici sur www.passamontagna.info
Email : info@passamontagna.info
Pour télécharger (pour imprimer) l’appel au camping Passamontagna,