Pas de mur entre les peuples – Personne du peuple entre les murs !

Communiqué de la Coordination des Groupes Anarchistes - Région parisienne (CGA-RP) sur la lutte des réfugié-e-s et l’arrestation de 4 personnes au centre Emmaüs du 14e arrondissement.

Alors que la Méditerranée est devenue un mouroir entre les mains des États européens, et que plus de 2000 personnes sont mortes depuis la rentrée 2015, l’État, la mairie de Paris poursuivent une traque acharnée dans Paris contre les réfugié-e-s en lutte. La Coordination des Groupes Anarchistes – Région parisienne apporte son soutien aux réfugié-e-s en lutte et à leurs allié-e-s et tout particulièrement aux 4 personnes arrêtées dont, parmi elles, un camarade réfugié. Ces 4 personnes ont été relâchées samedi 15 août et sont convoquées devant les tribunaux au mois d’octobre prochain. Ils et elles sont poursuivies pour « séquestration », alors qu’elles venaient soutenir des réfugié-e-s en grève de la faim, qui exigent l’asile et de meilleures conditions d’hébergements que celles mises en place par Emmaüs. Aujourd’hui, les centres d’accueil et d’hébergement que l’État ouvre en quantité limitée pour les réfugié-e-s en lutte ne sont pas autre chose que des bunkers où l’accès à des conditions de vie minimales n’est pas garanti.

L’État et la mairie réprime, Emmaüs complice
La lutte a conduit, le 31 juillet, à l’occupation par les réfugié-e-s et leurs allié-e-s d’un lycée hôtelier désaffecté en plein quartier populaire de Paris. Après que le mouvement ait été frappé par 10 expulsions, la mairie, sous le poids du rapport de force, a annoncé qu’elle ne demandera pas l’expulsion et transformera le bâtiment en centre d’accueil. Personne n’est dupe : derrière cette annonce, il s’agit bien de récupérer la lutte, pour mieux l’isoler et la briser ensuite. L’arrestation de camarades dans le 14e arrondissement avec la complicité de l’association Emmaüs le prouve. Ces gestionnaires de la misère poursuivent et accusent de « séquestration » le geste de solidarité aux grévistes et se font ainsi les petites mains de la répression et du pouvoir. En tentant de briser d’une part la mobilisation des grévistes de la faim et d’autre part en tentant d’empêcher les liens avec les réfugié-e-s occupant le lycée, tout est fait pour écraser des convergences possibles entre les luttes. Celles qui ont permis de mener à une victoire quand les hébergé-e-s de Vincennes se sont révolté-e-s, avec le soutien des réfugié-e-s de la Chapelle occupant le lycée et leurs allié-e-s.

Derrière la répression des réfugié-e-s, l’impérialisme et le néocolonialisme
La répression connue par les réfugié-e-s est sans limites, c’est pourquoi nous dénonçons cette criminalisation. Derrière les violences policières, on voit qu’il n’y a pas de rupture de l’État avec son passé colonial. Ici, les réfugié-e-s se retrouvent durement confronté-e-s aux portes du racisme d’État. Ce même racisme d’État qui commande les opérations de pillage, de contrôle politique des pays africains et de soutien à plusieurs dictatures militaires à travers le monde. Cet impérialisme qui appauvrit et réprime les peuples et les pousse à fuir le pays. L’impérialisme et le néocolonialisme tuent, et ici-même il est défendu et soutenu dans la guerre faite aux migrant-e-s.

Face au racisme d’État, seule la lutte paie !
Aujourd’hui et demain, nous appelons à l’unité populaire aux côté des réfugié-e-s. Seule la lutte a payé et elle doit continuer. Pour nous, il n’y a qu’une solution, s’organiser et lutter pour obtenir :

  • la fin de la chasse criminelle aux réfugié-e-s
  • la régularisations de tou-te-s
  • des logements décents pour tou-te-s
  • la réquisitions des logements vides
  • la fin du pillage économique par l’État français des ressources des pays d’Afrique et du Moyen Orient
  • la fin de l’intervention militaire de l’État français en Afrique et au Moyen-Orient.

Dans l’immédiat nous appelons à :

  • l’abandon des poursuites judiciaires contre nos 4 camarades poursuivi-e-s
  • renforcer le comité de soutien
  • la solidarité contre la répression policière subie par les migrant-e-s
  • la solidarité matérielle et l’entraide avec les réfugié-e-s

    Vive la lutte des réfugié-e-s !
    Ni Frontières ni Nations, Solidarité avec les réfugié-e-s !
La Coordination des Groupes Anarchistes - Région Parisienne,
le 16 août 2015.
Mots-clefs : répression | migrants
Localisation : Paris 19e

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