Décidément la Mairie de Paris veut vraiment faire la peau à la bibliothèque Marguerite Durand, cet établissement culturel qui conserve et archive l’histoire du féminisme depuis 1932. En effet, après une première tentative il y a quelques mois déjà, vite dénoncée par de nombreux intellectuels , voici que l’administration dirigée par Anne Hidalgo revient, avec le même manque de finesse, à la charge contre cette bibliothèque qui depuis 1989 partage le même bâtiment que celle de Jean-Pierre Melville, au croisement des rues Nationale et Tolbiac dans le XIIIe arrondissement de Paris.
Et les collections que deviennent-elles ? Là, l’administration est bien moins créative… En effet, la Bibliothèque Historique n’a pas de place dans ses réserves : elle a même de ce fait mis pas mal de documents à la benne ces dernières années. Les archives du féminisme iraient donc dans un entrepôt. À condition d’en trouver un. Et pour les chercheurs et universitaires obstinés qui voudraient quand même les consulter, il faudrait en faire la demande au moins deux jours à l’avance... C’est ce que l’on appelle sûrement un progrès puisque, dans le quartier de Tolbiac, elles étaient à la disposition permanente des usagers. Ceci dit, si les archives de Marguerite Durand ne sont plus disponibles, ce ne serait pas un souci puisque de toute façon la bibliothèque n’aurait plus qu’une salle de lecture réduite à la portion congrue. Et encore, seulement en comptant sur la charité des propriétaires des lieux.