Paris 20e : samedi soir, les flics ont tiré à bout portant au flash-ball dans le dos d’une personne

Le 13 juillet, alors que nous marchions pour rejoindre le bal populaire à la place des Fêtes, notre groupe d’ami·e·s a été violemment agressé par la police nationale, sans raison. Ma sœur a reçu un tir de flash-ball à bout portant dans le dos, et des amis qui filmaient la scène ont été jetés au sol et frappés pour qu’ils effacent la vidéo.

Cet événement se produit dans la même séquence durant laquelle une personne a été insulté de manière trash par les flics.

Vers 23h, alors que nous nous engageons dans la rue des Pyrénées, la rue est subitement envahie de voitures de la police nationale, sirènes hurlantes. Les policiers en tenue antiémeute sortent des voitures et courent en direction de la place des Fêtes par la rue de l’Ermitage. Nous décidons de prendre une autre route pour les éviter, et nous nous engageons dans la rue Emmery. Là, en dessous du n°3, quatre ou cinq policiers malmenaient une femme qu’ils maintenaient au sol. Inquiet·e·s pour elle, nous cherchons à comprendre ce qu’il se passe. Très agressifs, les policiers nous disent de dégager, et dans les secondes qui suivent, un agent gaze en plein visage ma sœur ainsi que deux autres amies tandis qu’un autre policier nous tient en joue avec un flash-ball. Les trois amies se retournent pour s’éloigner de leurs agresseurs, c’est alors que l’autre agent tire avec son flash-ball à bout portant dans le dos de ma sœur.

J’arrive à évacuer ma sœur qui n’arrive pas à marcher seule, en direction de la rue des Pyrénées, tandis que le reste du groupe est repoussé plus haut dans la rue Emmery. Deux amis, qui ont filmé la scène, sont plaqués au sol et immobilisés par des clés de bras. Leurs téléphones sont confisqués, et on leur soutire les codes de téléphone en les frappant au sol afin d’effacer les vidéos. Un autre ami invective les policiers et leur demande des comptes, leur dit qu’ils n’ont pas le droit de faire ce qu’ils font, que l’usage du LBD était non réglementaire et qu’il veut le matricule du policier qui a utilisé l’arme à feu sur ma sœur. Les policiers refusent et rentrent dans leurs voitures et quittent la scène.
Ma sœur souffre énormément, la protection civile arrive et la prend en charge, elle est touchée en dessous de l’omoplate droite, la trame de son t-shirt est imprimée sur sa peau, et une contusion de la taille d’une orange enfle dans son dos. Heureusement, elle n’a pas été touchée à la colonne vertébrale ou à la tête, nous pensons que le tir à pleine puissance aurait pu la tuer. Les urgences lui prescrivent des ITT pour 3 jours alors que nous avons demandé plus de 8 jours. Des amis envoient un témoignage à chaud à David Dufresne, et retrouvent le projectile en retournant sur les lieux de l’agression.

Très choqué·e·s, nous ne pouvons que nous désoler de la banalité de l’agression qui aurait pu sembler impensable il y a quelques années pour notre groupe social et ajoutons ce témoignage à la longue liste de violences policières qui touchent depuis des décennies de manière systémique, certaines catégories de population, et qui s’étendent aujourd’hui à d’autres.

Ci-joint les photos de la blessure de ma sœur, du projectile retrouvé, de la blessure à la jambe d’un des amis, consecutive aux coups des policiers ainsi que le témoignage envoyé à David Dufresne.

Bonsoir, une amie vient de recevoir un tir de flash-ball absolument gratuit, alors qu’elle était de dos rue Emmery, à Paris, aux alentours de place des Fêtes, le 13/07/2019 entre 23h et 23h30. Les policiers présents nous ont gazés parce que nous nous inquiétons du sort d’une jeune femme à terre qu’ils semblaient avoir interpelés violemment. Après avoir été lacrymogénée, mon amie s’est éloignée et c’est alors qu’un policier lui a tiré un LBD dans le dos, à moins d’un mètre et sans avoir fait aucune annonce. Ils ont ensuite mis à terre deux amis pour effacer les vidéos que l’un d’eux avait prises et les ont violentés. Ils m’ont intimé de « foutre le camp » en me menaçant avec une matraque télescopique alors que je reculais en levant les mains et en leur disant qu’ils agissaient de manière illégale. Un peu plus tard, je suis retourné dans la rue et j’ai demandé leur numéro de matricule, mais ils ont feint d’ignorer ma demande et se sont engouffrés dans leur voiture, en rigolant. J’ai pu relever le numéro d’immatriculation d’une voiture : CAB46BD. Je vous envoie en pièce jointe la photo de la blessure de mon amie, qui a été prise en charge par la protection civile et est actuellement à l’hôpital.

Localisation : Paris 20e

À lire également...