Alors que le tribunal Bobigny doit rendre aujourd’hui (lundi 20 février) son jugement concernant les blessures infligées à l’anus d’Alexandre par la matraque d’un policier municipal de Drancy en 2015, un nouveau procès pour des violences policières s’ouvre ce même jour à Bobigny.
Le Point relate les faits en question.
La scène se déroule le 28 octobre 2015 dans un quartier populaire de Saint-Denis (93), à la cité des Francs-Moisins.
Des motards de la Compagnie de Sécurisation et d’Intervention (CSI) patrouillent et interviennent dans le quartier pour un "banal contrôle" (un quad sans immatriculation) mais la situation se tend quand les policiers décident d’embarquer un individu pour outrage. Les motards policiers font alors appel à des renforts de la Brigade spécialisée de terrain (BST) qui débarquent rapidement. Lourdement armés, l’intervention des agents de la BST est filmée, en toute légalité, par une adolescente avec son téléphone portable. Pourtant, cela ne plaît pas à une policière qui "tente alors de lui arracher des mains". L’adolescente est dans la foulée tabassée (6 jours d’ITT) mais la police ne prend pas la décision de l’emmener au poste pour un présumé outrage.
Julien, policier de 32 ans, s’en prend par la suite à un animateur jeunesse du quartier. Ce dernier dit avoir reçu des coups de poing alors qu’il tentait de calmer les esprits tandis que fonctionnaire affirme lui l’avoir « juste repoussé au niveau du visage avec mes mains »...
Face aux fortes tensions, la police décide de partir du quartier. Julien, le même policier cité précédemment décide alors de balancer une grenade de désencerclement. Sa grenade explose devant l’antenne jeunesse. Tony, 14 ans, parti jouer au baby-foot, reçoit plusieurs projectiles dont un à l’œil.
« Ça a fait boum et ça m’a tapé dans l’œil et juste en bas du téton gauche de la poitrine. » Résultat : dix jours d’ITT.
Tout laisse à penser que la grenade n’a pas été jetée au sol, au mépris d’une règle fondamentale pour l’usage de ce type d’arme...
Une enquête judiciaire est ouverte et près d’un an et quatres mois après les faits, Julien, policier toujours en fonction (!), passe en procès à partir d’aujourd’hui (lundi 20 février) à Bobigny. Il est défendu par Laurent Franck Liénard, un avocat connu et apprécié par la corporation policière...