Occupation à l’ENS-PSL : Les universités françaises et l’industrie de la guerre

Depuis mardi 21/05 un campement pro-palestinien est en cours au sein de l’École Normale Supérieure. Plusieurs sujets sont abordés par les militants, dont un en particulier : le rôle du système universitaire et ses partenariats dans l’industrie de la guerre.

Mardi 21/05, le collectif de soutien à la Palestine de l’ENS-PSL a entamé un campement dans la Cour Ernest, située sur le campus de la rue d’Ulm.

Cet événement fait suite à plusieurs mois de mobilisation, d’autoformation et de sensibilisation menés à l’intérieur de l’école. Les revendications principales sont les suivantes :

  • L’arrêt immédiat de toutes les collaborations institutionnelles de PSL avec le système académique israélien, structurellement fonctionnel à la colonisation de la Palestine ainsi qu’à la répression et au massacre de son peuple, et de tous les partenariats industriels avec les entreprises françaises complices telles que Safran et Thales.
  • La prise d’une position nette, claire, sans ambiguïté et dans les termes les plus forts de la communauté académique normalienne contre le génocide en cours et contre le projet colonial mené par l’État d’Israël depuis sa création.
  • La condamnation et l’arrêt de toutes les formes de répression à l’encontre de la liberté d’expression, de rassemblement et de contestation dans les universités françaises.

Dans le rapport de 13 pages rédigé par le collectif, les relations du conglomérat universitaire PSL (dont l’ENS est l’un des membres principaux) avec l’industrie de la guerre israélienne sont mises en lumière.

Confrontée à ces revendications, l’administration ENS-PSL décide d’imposer un ultimatum aux occupants pour qu’ils quittent la cour. Ultimatum que les occupants décident de renvoyer catégoriquement à l’expéditeur :

Le fait est que, manifestement, l’ENS et PSL préfèrent poursuivre leur pratique de l’hypocrisie et du silence institutionnels, plutôt que de se conformer à leur devoir, en tant qu’établissement d’enseignement public, de défendre fermement la liberté, l’autodétermination et la poursuite de la connaissance contre l’oppression, contre le genocide, contre l’anéantissement délibéré des communautés, de leurs cultures et de leurs établissements d’enseignement
[...]
La réponse du gouvernement français, et de tous les gouvernement impérialistes qui soutiennent l’État d’Israël, n’est rien d’autre que la répression, la police autorisée à pénétrer dans les campus, et le soutien absolu au genocide et à la poursuite de la colonisation.
C’est pourquoi, en luttant contre la répression, comme nos camarades du monde entier, nous ne nous tairons pas, nous n’abandonnerons pas la lutte pour la liberté du peuple palestinien, et nous continuerons à occuper nos écoles, nos académies et nos universités, encore et encore, jusqu’à la victoire.

Extrait de la declaration du campement de l’ENS-PSL pour la Palestine au Hind’s Garden, 23/05/2024

Mots-clefs : université | Gaza
Localisation : Paris 5e

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