Ni silence, ni pardon

Préface de Marie-France Casalis cofondatrice du Collectif féministe contre le viol
http://www.cfcv.asso.fr/
• Des récits sur un sujet toujours mal connu, sur lequel il existe beaucoup de mythes : les agressions à caractère sexuel dans l’entourage familial.
• Comment surmonte-t-on les traumatismes de l’inceste ? Pourquoi doit-on briser le silence ?
• Les contradictions de certainEs anarchistes.

Près de 25 % des filles subissent une expérience à caractère sexuel avec un adulte avant l’âge de treize ans. Les deux tiers des victimes d’agressions sexuelles sont âgés de moins de dix-huit ans. Dans 98 % des cas, l’agresseur est de sexe masculin, mais plus de 20 % des agresseurs sont âgés de moins de dix-huit ans. Et notre société érotise outrageusement les filles, ce qui n’est pas sans conséquence.

Les récits de Jeanne Cordelier et de Mélusine Vertelune portent sur un type d’agression à caractère sexuel particulier, celui qui est défini comme incestueux. La fillette, qui en est victime, est complètement démunie, car une personne censée la protéger et l’aimer l’agresse, en fait son objet sexuel. La plupart du temps, la fillette se tait, par honte, par peur, par soumission à son entourage, parce qu’elle sait qu’elle ne sera pas crue. Et si elle parle, on la fait taire. Ainsi, en toute impunité se perpètrent des crimes aux conséquences dévastatrices sur les plans physique et psychologique.
Or, certaines, un jour, décident courageusement de briser le silence, un silence lourd, étouffant, accablant. Mélusine Vertelune nous raconte sans fard ce qui a été son calvaire quand son frère plus âgé l’a agressée à répétition pendant de nombreuses années. Il ne peut être alors question de pardon, mais de solidarité contre les dominants, les agresseurs, les criminels.

Sommaire

Préface
Marie-France Casalis, cofondatrice du Collectif féministe contre le viol

Première partie : Jeanne Cordelier
La Mort de Blanche-Neige, quelques extraits
Le Majeur droit
Chut, extraits de Premier Bal

Deuxième partie : Mélusine Vertelune
Avant-propos
Environ mille trois cents viols…
Postface : Viol, inceste et anarchisme

Annexes
* Collectif libertaire antisexiste (CLAS), Communiqué contre le viol
http://clas.olympe.in/spip.php?article8
* Communiqué, les agresseurs

Les auteures :
* Jeanne Cordelier a publié de nombreux romans, dont La Dérobade, qui explorent, entre autres, les conséquences des agressions sexuelles dans l’enfance.
* Mélusine Vertelune brise enfin cette « véritable conspiration des oreilles bouchées », y compris dans le milieu dans lequel elle milite : l’anarchisme.

Note de lecture par Didier Epsztajn :

http://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2014/03/04/a-linstant-meme-mon-enfance-a-fondu-comme-neige-au-soleil/

http://clas.olympe.in/spip.php?article9
http://editionsm.info/index.php

Note

« Enfance violée »

J’suis qu’une poupée morcelée
exhibée et transpercée
consommée et condamnée
par vos regards dérangés
Me soumettre à l’arbitraire
Rien de tel pour les distraire

Est-ce que ma voix résonne ?
Car il semble qu’elle n’atteigne personne
Ma vie ne compte pas
comme si j’n’existais pas

La loi c’est celle du silence
pour garantir la jouissance
de ceux qui broient mon enfance
en se donnant bonne conscience
Peu importe ce que j’éprouve
encore faut-il que je le prouve

Est-ce que ma voix résonne ?
Car il semble qu’elle n’atteigne personne
Ma vie ne compte pas
comme si j’n’existais pas

Vous voulez que je pardonne
que toute dignité j’abandonne
pour assurer votre confort
Ma seule issue est-elle la mort ?
Car c’est moi que vous jugez
pour avoir osé parler

Est-ce que ma voix résonne ?
Car il semble qu’elle n’atteigne personne
Ma vie ne compte pas
comme si j’n’existais pas

Est-ce que ma voix résonne ?
Car il semble qu’elle n’atteigne personne
Mon avis ne compte pas
puisque j’n’existe pas

Mélusine Vertelune

http://clas.olympe.in/spip.php?article126
http://sisyphe.org/spip.php?article4766

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