Retour de la polio pour les enfants de Gaza
Un premier cas de poliomyélite a été détecté sur un enfant dans la bande de Gaza. La maladie avait disparu depuis 25 ans dans le territoire palestinien, et plus globalement, ce virus a été quasiment éradiqué de la planète par des campagnes de vaccination depuis les années 1980. Il ne subsiste que dans quelques zones d’extrême pauvreté et de guerre.
La polio est une infection qui peut déformer et paralyser les membres inférieurs, rendant l’enfant contaminé handicapé à vie, voire entraîner une paralysie de l’appareil respiratoire, allant jusqu’à la mort. En France, cette terrible maladie frappait au début du siècle dernier.
Le retour de ce virus au sein de la population de Gaza inquiète l’ONU, qui réitère son appel au cessez-le-feu immédiat afin de lancer un grand plan de vaccination. Environ 640 000 Gazaouis entre 10 mois et 10 ans doivent être vaccinés en urgence. Pour l’ONG Médecin du Monde, « La polio, aujourd’hui, elle est liée à la destruction du système de santé, elle est liée à un blocus intentionnel qui limite la capacité à faire entrer de l’eau, de la nourriture, des médicaments et des vaccins en quantité suffisante ». Le siège israélien affame et tue de façon indirecte.
Un village chrétien colonisé par les suprémacistes sionistes
Bethléem, ce nom fait écho aux Livre Saint des chrétiens. Selon la Bible, c’est la ville de naissance de Jésus. Depuis le mois de juillet, les autorités israéliennes ont officiellement annoncé leur volonté d’implanter une nouvelle colonie illégale dans la commune de Beit Jala, à côté de Bethléem.
Depuis 2000 ans, il existe des chrétiens palestiniens, populations souvent oubliées, alors que l’occident fantasme un « choc des civilisations » qui opposerait un bloc « judéo-chrétien » au monde musulman. Ces chrétiens de Palestine vont aussi victimes de la violence coloniale. L’une des plus vieilles églises de Gaza avait d’ailleurs été bombardée dès le mois d’octobre dernier, et ses occupants tués.
Revenons à la colonisation de Bethléem. L’historien britannique William Dalrymple, spécialiste du monde musulman et des chrétiens d’Orient, estime que « Les Israéliens sont en train d’éliminer l’un des derniers bastions chrétiens palestiniens en Cisjordanie. C’est l’endroit où j’ai choisi de rester lorsque je faisais des recherches sur les chrétiens palestiniens. C’est un endroit avec une histoire incroyablement ancienne, berceau du christianisme ». Il souligne aussi que la généalogie de ses habitants remonte aux premiers chrétiens de l’époque du Christ.
Les colons et l’armée ont commencé à expulser les citoyens et à la déclarer zone militaire fermée. Des habitants ont organisé un sit-in sous une tente et refusent de partir. Cette offensive fait partie des nombreuses offensives illégales des colons en Cisjordanie depuis le 7 octobre, qui ont causé la mort de plus de 600 palestiniens, et le vol de milliers d’hectares de terres.
Boucliers humains
Ils sont surnommés les « shawishim », c’est à dire les « sergents ». L’armée israélienne capture des civils « non suspects de terrorisme » dans la bande de Gaza et les utilise « comme boucliers humains lors d’opérations de fouilles israéliennes dans les tunnels et les immeubles abandonnés avant l’entrée des soldats de Tsahal, et ce au vu et au su de leurs officiers supérieurs ». C’est ce que révèle le journal israélien Haaretz.
Le but est de protéger les militaires en envoyant ses civils comme chair à canon sous les tirs et dans des batiments minés. L’armée israélienne pousse le vice jusqu’à forcer ces boucliers humains à porter des uniformes israéliens et de gilets pare-balles et à crier en hébreu, pour qu’ils se fassent tirer dessus par les combattants palestiniens, ce qui leur permet de les repérer.
« Nos supérieurs nous rappellent toujours que nos vies valent plus que celles des Palestiniens » explique un soldat à Haaretz, « un officier nous a carrément affirmé que, grâce aux shawishim, on pouvait épargner la vie des chiens renifleurs de l’unité canine Oketz ».
Cette pratique est confirmée par des images diffusées en juin 2024, qui montraient l’incursion de l’armée israélienne à Jénine. Les soldats de Tsahal avaient blessé un jeune palestinien et l’avaient attaché sur le capot de la jeep pour se protéger de tirs ou de jets de projectiles. Pendant l’offensive israélienne « Plomb durci » menée à Gaza en janvier 2009, des soldats avaient utilisé un enfant de 9 ans, Majeh Rabah, pour vérifier la présence d’explosifs dans des sacs, sous la menace d’une arme. Des crimes de guerre.
Écoles bombardées
En pleine négociation, une autre école des Nations Unies vient d’être bombardée à Gaza, tuant trois personnes et blessant une dizaine d’enfants. Une “frappe de précision” revendiquée par l’armée Israélienne, ou l’armée ” la plus morale du monde”. Des images atroces d’un enfant au crane explosé et vidé de son cerveau ont été diffusées après ce tir.
Depuis le 4 juillet, au moins 23 écoles ont été ciblées, soit une tous les deux jours en moyenne, selon les rapports de l’ONU. La stratégie est simple : détruire systématiquement les infrastructures essentielles pour rendre la vie insoutenable à Gaza, forçant ainsi les Palestiniens à quitter définitivement leur terre. Mais les chiffres humains sont bien plus graves que les pertes matérielles. Selon le chef de l’URNWA, 10 enfants perdent “une ou deux jambes” en Moyenne chaque jour. 17 000 enfants ont été tués depuis le 7 octobre dont plus de 2100 ayant moins de deux ans.
Otages tués par Israël
Mardi 20 août, ce sont les corps de 6 otages Israéliens qui ont été retrouvés. Ces otages seraient morts à cause des bombardements de Tsahal provoquant une inondation de CO2 dans les tunnels asphyxiant ses occupants selon le journal israélien Haaretz. Netanyahou préfère voir les corps de ses compatriotes revenir dans des bâches blanches plutôt que de risquer sa carrière politique accuse le journal Israélien. Il ne fera plus machine arrière.
En décembre, des soldats de Tsahal avaient même exécuté trois otages israéliens à Gaza : ils avaient réussi à s’échapper, étaient torse nus et brandissaient des drapeaux blancs. Mais les soldats, habitués à tirer sur toute âme qui vive, avaient fait feu.
Frappes au Liban
La situation est toujours aussi tendue au sud du Liban, où une frappe israélienne près du site archéologique de Baalbeck a causé la mort de six personnes. Parmi les victimes, un chef militaire du Fatah, amenuisant, s’il le fallait encore, les espoirs d’une trêve. De son côté, le député du Hezbollah Hassan Ezzedine confirme qu’une “réponse au crime commis par la Israël dans la banlieue sud de Beyrouth” en janvier dernier “est inévitable”. Israël de son côté se dit “prêt à faire face à n’importe quelle scénario, offensive ou défensif”. Pendant ce temps, l’armée israélienne intensifie la pression sur le Liban en menant des opérations de guerre psychologique.
Les avions de chasse israéliens franchissent plusieurs fois par jour le mur du son au-dessus de Beyrouth, la capitale libanaise, provoquant des déflagrations assourdissantes qui terrorisent les habitants. Ces survols à basse altitude sont conçus pour user les nerfs de la population, ajoutant un stress supplémentaire à une situation déjà précaire.
Le risque d’un embrasement généralisé de la région devient de plus en plus palpable à mesure que les espoirs d’une trêve s’estompent. Chaque jour qui passe sans cessez-le-feu rapproche le Moyen-Orient d’un point de non-retour. Cette escalade continue menace non seulement la stabilité régionale, mais aussi la paix mondiale, alors que les tensions s’accumulent et que les interventions extérieures deviennent de plus en plus probables.