Mourir à 30 ans sous les balles des policiers
Par Julie Amadis
#IpEaVaEaFaF
Le 25/02/15
Étaient-ils six vers minuit ?
Ils cassent la porte par effraction
Chez Abdoulaye en pleine nuit
Il est victime d’une agression
Il cherche de l’aide dans le couloir
De son immeuble chez des voisines
Visage en sang il sort hagard
Son appart détruit en ruine
Avenue du Bois au Coq au Havre
Sous les balles des policiers
Abattu dans son quartier
Le corps plein de sang
16 décembre un mardi
Vers 1 heure du matin
Abdoulaye marche dans la nuit
Arrive police et ses chiens
Ils le suivent aucun secours
Juste des gaz lacrymogènes
Aucune aide ils restent sourds
3/4 d’heures dura la scène
Mourir à 30 ans
Sous les balles des policiers
Abattu dans son quartier
Le corps plein de sang
Abdoulaye est dans la rue
Dans les mains, un couteau à huitres
En short et les pieds nus
Les flics tirent, c’est la suite
Les policiers l’ont abattu
Abdoulaye est mort
Il était là, allongé sur l’avenue
Avec dix balles dans le corps
Mourir à 30 ans
Sous les balles des policiers
Abattu dans son quartier
Le corps plein de sang
* * * * * * * * * *
Son frère aurait voulu l’approcher
Mais les flics l’ont écarté
Abdoulaye mort est emmené
Famille, amis ne peuvent que pleurer
* * * * * * * * *
Paris-Normandie se déchaîne
Pour protéger les policiers
Des articles messages de haine
Abdoulaye est un « forcené »
Le Procureur Nachbar qui ment
Dit qu’Abdoulaye était « en état de démence »
Quand les tireurs n’ont pas une tâche de sang
Il parle de « légitime défense »
Mourir à 30 ans
Sous les balles des policiers
Abattu dans son quartier
Le corps plein de sang
Quand on est policier
On a le permis de tuer
Quand on a la peau foncé
On peut être assassiné
Vingt six coups de feu
Ce n’est pas un accident
Leurs armes ne sont pas des jeux
Elles l’ont tué et on nous ment
Mourir à 30 ans
Sous les balles des policiers
Abattu dans son quartier
Le corps plein de sang
Quand on est un policier
On n’a pas de permis de tuer
Quand on a la peau foncé
On veut vivre à égalité
Vingt six coups de feu
Ce n’est pas un accident
Leurs armes ne sont pas des jeux
Elles l’ont tué et on nous ment
Mourir à 30 ans
Sous les balles des policiers
Abattu dans son quartier
Le corps plein de sang
Julie Amadis
25 février 2015,
Le Havre
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